Les mémoires de la Guerre
Étude de cas : Les mémoires de la Guerre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarah_prost • 26 Septembre 2015 • Étude de cas • 2 172 Mots (9 Pages) • 1 032 Vues
Thème 1 : Le rapport des sociétés à leur passé
L’historien et les mémoires de la 2nd Guerre Mondiale
La défaite de 1940 a été rapide et humiliante pour les français suite aux 2 millions de prisonniers de guerre, le drame de l’exode, la perte de l’Alsace et la Moselle, elle perd ainsi sa souveraineté.
En 1940, les régimes parlementaires confient les plein-pouvoirs à Pétain, le régime de Vichy était donc légal. Il transforme la devise en « Travail, Famille et Patrie ». Dès 1940, Pétain rencontre Hitler, la France va donc collaborer avec l’Allemagne jusqu’à lui fournir du matériels et des mains d’œuvres. Le régime est antisémite, en 42 la collaboration va jusqu’à exterminer les juifs de là va se développer en France des partis nazis. Au début de la guerre, De Gaule était militaire, le 18/06/1940 il lance un appel de la BBC à Londres aux résistants, cependant peu de personne l’on entendu. La résistance se développe peu à peu mais elle n’est pas efficace car elle est mal organisée. La résistance est importante par ses actions («évacuation prisonniers) et grâce à celle-ci la France est rangée du côté de puissances vainqueur de la guerre.
La république extérieure et intérieure est minoritaire et mal coordonnée puis voit ses effectifs augmentés. La création du CNR (conseil national de la Résistance) lui permet plus d’efficacité et d’établir un programme politique pour la France future. Grace à cette collaboration la France a pu être classé parmi les vainqueurs. Les mémoires qui émergent de cette guerre sont plurielles et évolutives :
- Les mémoires communes qui sont les souvenirs des individus qui ont l’expérience de la guerre. Ces mémoires disparaissent lorsque ces individus meurent.
- La mémoire historique, un récit qui réduit la diversité des souvenirs à une interprétation dominante. Cette mémoire se manifeste lors des grandes cérémonies et manifestations, elle est l’œuvre des pouvoirs politiques. Les historiens analysent les faits et mémoires mais ne les construisent pas.
Pourquoi l’histoire de la 2nd Guerre Mondiale a longtemps été controversée à travers les différentes mémoires ?
- Le problème de l’historien confronté aux mémoires immédiates (années 40 et 50)
Lors de l’après-guerre, il y a eu beaucoup de tensions et d’enjeux alors que les historiens manquent de recul et de sources, c’est donc les hommes politiciens imposent leur vision.
- En finir avec les déchirures de la guerre
45 = règlement de compte entre les miliciens et les résistants
9 à 10 000 personnes exécutées par la foule sans jugement = épuration sauvage
160 mille procès avec des peines très échelonnées = épuration légale
97000 personnes condamnées > indignité nationale pour 5 ans
7000 personnes > condamnées à mort donc environ 800 exécutées.
1946 à 1953 se met en place les lois d’amnisties : lorsqu’un condamné n’exécute pas sa peine.
L’historien Rousso va qualifier cette période : le Résistancialisme. Fondé en 2 groupes : les communistes et les gaullistes.
Pour De Gaulle, Vichy est une parenthèse, ce n’est pas la vrai France. On va créer une mémoire de la Résistance qui va être objet d’une mise en scène (lieu de mémoire où on va irriguer des monuments tels que le Mont Valérien en 1960). Pendant la guerre, les Allemands ont fusillé plus de 1000 otages au Mont Valérien entre 1941 et 1944, parmi eux, les 22 membres du réseau Manouchian. Avec la Guerre-Froide, les communistes et les gaullistes vont se disputer les mémoires. Les communistes vont s’appeler le parti des 75000 fusillés (mais ce chiffre est faux, exagéré par les historiens).
A partir de juin 44, l’Allemagne attaque l’URSS. Ce mythe du résistancialisme va connaitre son apothéose avec la cérémonie d’entrée des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964. C’est donc les gaullistes qui ont imposé leur mémoire.
Etude de cas sur le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon :
C’est une cérémonie officielle organisée par l’Etat. Elle est située devant le bâtiment symbolique du Panthéon. Les personnes présentent sont la famille, l’Etat avec l’ensemble du gouvernement et les résistants sur les marches. Il y a aussi l’orateur qui est isolé pour sortir devant le cercueil. Le cercueil est placé en haut, il domine. Il y a donc bien une mise en scène. La musique est le chant des Partisans. Jean Moulin est un héros, il savait tout mais n’a rien dit. Moulin devient un exemple notamment pour la jeunesse. Pendant ce discours, la France est martyrisée, champs du malheur mais résistante et héroïque, une France qui sort vainqueur. On a gommé Vichy et sa collaboration. Le journaliste qui présente donne des éléments d’information et souligne la grandeur du moment, en quelque sorte il rentre dans la mise en scène. L’Etat a également mobilisé la télévision.
Cette exemple montre bien le résistancialisme. On voit bien que c’est un mythe. Pourquoi Jean Moulin ? Car c’est l’homme qui a reçu l’aval de De Gaulle. La gloire de De Gaulle rejaillit sur Moulin c’est donc le triomphe. Le résistancialisme va continuer et même être mis en question en 70.
- Le mythe du Bouclier
C’est un mythe produit par Robert Aron qui a écrit L’histoire de Vichy (1954). Sa thèse étant que Pétain aurait permis d’atténuer les douleurs, souffrances des français par sa politique de collaboration. Pétain est donc le bouclier et De Gaulle l’épée ce qui fait une connivence entre les deux hommes. Comme arguments, Robert Aron se sert des propos retenus par les soldats, rien qui ne soit donc prouvé, que des affirmations, il n’a pas de preuves, ni de faits avérées.
- Des mémoires sélectives
- l’oubli de la spécificité juive
Peu de rescapés juifs, parmi eux Simone Veil (ministre de la santé en 70) , à son retour des camps a du mal à parler car c’était l’horreur mais aussi parce que les gens veulent tourner la page, passer à autre chose, « On ennuyait » disait-elle.
- Les mémoires refoulées
Les anciens combattants, pour la plus part prisonnier par l’Allemagne, ne sont pas reconnu comme des résistants. Ils représentent la défaite, ils n’ont pas le droit à une mémoire. En 1945, les STO sont considérés comme des traitres, ils n’ont jamais eu de reconnaissance officielle, on leur refuse le statut de déporté du travail qu’ils demandaient. Les malgré-nous sont eux aussi considérés comme des traitres voir comme des collaborateurs des nazis. On leur reproche d’avoir déserté alors que quand ils sont allés chez les soviétiques, ils se sont fait fusillés voir emmener dans des camps de concentration.
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