Le système concentrationnaire nazi
Commentaire d'oeuvre : Le système concentrationnaire nazi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hugo Caron • 18 Janvier 2023 • Commentaire d'oeuvre • 3 065 Mots (13 Pages) • 312 Vues
CARON Hugo L3 Histoire
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Commentaire de documents
Le travail dans le système concentrationnaire nazi
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De tout temps, l’esclavagisme a fait parti des différentes sociétés et communautés humaines. Le recours à d’autres êtres humains, considérés comme inférieurs, pour effectuer des tâches, souvent ingrates, et sans contreparties ni avantages est un vice historique de l’Homme. Le système concentrationnaire nazi n’échappe pas à cette description, et même si dans l’esprit commun, le statut de déporté semble être un statut à part, il remplit pourtant bien les critères de l’esclave. Le travail eut été un recours exploité très tôt au sein de l’Allemagne nazi. Déjà en 1933, l’appareil de pouvoir national-socialiste décide de créer le Reichsarbeitsdienst, plus communément abrévié en RAD, soit le “Service de travail du Reich”. Les jeunes hommes et femmes d’Allemagne se voyaient obligés d’effectuer un service de travail d’une durée de six mois avant d’effectuer leur service militaire. Après cela les premières mains d’œuvre pouvant être considérés comme des esclaves furent les prisonniers enfermés dans les camps de travail ( Arbeitslager ), regroupant une population de dissidents et opposants politiques, de sans-abri et d’homosexuels. La dernière étape fut l’étape supérieure de ces camps de travail, se transformant en camps de concentration, accueillant toute les population considérées comme nocives au peuple allemands, suivant la politique de « l’espace vital » ( Lebensraum). Cette population de déportés regroupe donc les victimes de la Shoah et les peuples considérés comme inférieurs tels les tziganes ou les slaves. Cependant, le Troisième Reich a poussé l’esclavagisme au sein de son système concentrationnaire au paroxysme de la cruauté, n’ayant pas pour doctrine la simple exploitation humaine, mais celle de l’extermination par la travail ( Vernichtung durch Arbeit ). Ce principe mène donc les déportés vers une fin indéniable, desquels peu en ressortent en vie. Le nombre total de travailleurs forcés s’élevant à un total de 15 millions d’individus sur toute l’existence du Reich, représentant à son apogée environ 20 % de la main d’oeuvre allemande, il est évident qu’il s’agissait là d’une fonction vitale à l’économie et à l’industrie. Les déportés étaient considérés comme un carburant renouvelable, venant faire fonctionner les rouages de la machinerie allemande.
Les documents ici mis à notre disposition sont des reflets indéniables de ce que peut nous livrer cette époque concentrationnaire. Le premier document est une peinture de Rudolf Lipus, réalisée en 1959, représentant des déportant pénétrant dans un complexe appartenant au groupe Siemens. Le deuxième document, quant à lui, est une photographie illustrant des déportés, à la tâche, dans l’usine de Bobrek, appartenant également au groupe Siemens. Le troisième document est, lui, un dessin de Walter Spitzer, un déporté de Buchenwald ayant survécu à l’Holocauste, sur lequel des déportés sont assignés à la corvée de briques et supervisés par deux soldats. Et enfin, le dernier document est un extrait du livre , l’Espèce humaine, de Robert Antelme, survivant de la déportation ayant connu Buchenwald et Dachau, rédigé en 1947, témoignant de son quotidien au sein du système concentrationnaire.
Des suites de la lecture de ce texte et de l’analyse des différents document visuels, il est possible de poser la problématique suivante : Que représentaient les tâches des déportés, données par les acteurs industriels, au sein du système concentrationnaire nazi ?
La réponse a cette problématique sera apportée, tout d’abord, en définissant quels furent les différents acteurs majeurs du travail concentrationnaire, avant d’analyser le travail, en lui-même, effectué par les déportés, pour finalement étudier la cruauté qui régnait au sein de ce régime.
Afin de permettre la compréhension concrète de ces différents documents, il est important dans un premier lieu de définir les acteurs majeurs du système concentrationnaire de l’Allemagne nazi. Ce n’est qu’une fois le cadre défini qu’il est possible de se pencher pleinement sur l’analyse. Souvent, lorsque le sujet des camps de concentration est abordé, la partie purement centrée sur l’extermination pure et simple, notamment par la gazage au Zyklon B, est omniprésente et surreprésentée. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène important méritant toute l’attention qui lui est desservi, il a tendance à faire oublier d’autres aspects tout aussi notable de ce système concentrationnaire, à savoir, entre autre, les expériences médicales ou le travail forcé, dont il est question ici.
L’idée d’utilisation des prisonniers et des déportés en tant que main d’œuvre intervient, comme cité précédemment, assez tôt dans l’histoire du nazisme. Ce nouveau statut permet de fournir à l’ensemble des entreprises et industries allemande un grand nombre de travailleurs, qualifiés ou non, de manière quasiment inépuisable. Dans leurs intérêts, les grands groupes industriels vont donc naturellement se servir de cette main d’œuvre exploitable afin de réduire les coûts salariaux et ainsi engendré plus de profits. Parmi ces groupes industriels, faisant partis des acteurs majeurs de ce système concentrationnaire, il est possible de retrouver de grands noms, aujourd’hui encore sur le devant de la scène, comme Siemens. Sur les quatre documents à disposition, deux d’entre eux représente cette entreprise, démontrant ainsi l’importance et la place de cette dernière au sein de l’industrie allemande, Siemens étant l’une des premières entreprises à avoir financé la campagne d’Adolf Hitler en 1932, lui permettant d’accéder à la chancellerie allemande. Le groupe Siemens possédait en effet des usines au sein de plusieurs camps, les plus notables étant situées à Auschwitz et à Ravensbrück. Dans le cas de l’usine de Bobrek, situé sur le complexe d’Auschwitz, l’usine fut spécialement aménagé et construite à la demande de Siemens, afin de produire de la métallurgie dans le cadre de l’effort de guerre. Lorsque l’on regarde la photographie, le deuxième document, on constate en effet que les déportés travaille sur de la machinerie s’apparentant à des établis.
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