La guerre

La mémoire se définit selon Enzo Traverso comme un ensemble de souvenirs individuels et de représentations collectives du passé ; elle se cristallise, d’après Pierre Nora, dans des « lieux » : monuments, commémorations d’événements, références symboliques… Elle ne découle pas d’une étude rigoureuse et problématisée des sources, comme l’histoire. Depuis 1945, des mémoires divergentes se sont construites, et leur diversité révèle le traumatisme des « années sombres » dans la société française : pour reprendre le mot de H. Rousso, le pays a éprouvé les pires difficultés à se réconcilier avec « un passé qui ne passe pas ». Le démantèlement de la mémoire résistancialiste dans les années 1970 a néanmoins permis de ressusciter des mémoires minoritaires, celles plus enfouies des victimes mais aussi des bourreaux, enfin jugés. Les historiens ont joué un rôle majeur dans cette prise de conscience, réaffirmant au passage leur liberté d’action et de recherche.

En quoi les historiens ont-ils contribué à rendre intelligibles les mémoires de la Seconde Guerre Mondiale?

I- De l 'après-guerre aux années 1960 : une mémoire largement mythique, portée par les gaullistes et les communistes

A. Les effets du contexte sur l’élaboration des mémoires

- Traumatisme de la défaite et de l’occupation

- Collaboration pronazie de l’Etat français

- Résistances extérieures et intérieures

- 76 000 juifs génocidés ...

→ 1939-45 « années noires » qui ont divisé les français et affaibli le pays tant matériellement que moralement.

Chaque groupe porteur de mémoire voit le passé en fonction de ce qu’il a vécu et l’interprète à partir de son expérience : pas d’unanimité donc.

Le travail de l’historien est de relater ces mémoires multiples, pourquoi l’une peu s’imposer plus que les autres en fonction des circonstances, du poids politique et social du groupe qui la porte.

Après la guerre priorité : unité nationale et reconstruction du pays

Immédiat après-guerre épuration dont le but est de mettre à l’écart ceux qui ont notoirement collaboré pour pouvoir réconcilier la nation

Sauvage d’abord, elle provoque l’exécution de 9000 personnes par la foule et la tonte de de femmes accusées de « collaboration horizontale ».

L’épuration légale prononce 50 000 condamnations pour «  intelligence avec l’ennemi ».

Des lois d’amnistie sont votées par le parlement en 46, 47, 51 et 53 (elles annulent les inculpations pour délits mineurs puis pour l’ensemble des crimes sauf les plus graves) cela provoque de vifs débats mais témoigne de la volonté d’oublier la guerre.

La période de Vichy est présentée comme une parenthèse de l’histoire

De plus la France doit trouver sa place dans le contexte naissant de la guerre froide. Il lui faut s’imposer dans le camp des alliés victorieux de la guerre.

Ce contexte rend le travail des historiens difficile, ils ont du mal à s’affranchir de la pensée dominante.

1954 « histoire de Vichy » Robert Aron

Défend

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