Compte-Rendu de Rommel de Benoit Lemay

Dans cet ouvrage rédigé pour des lecteurs universitaires ou pour des personnes déjà initiées à la Seconde Guerre mondiale, l’auteur Benoit Lemay est un historien militaire et spécialiste de l’Allemagne et qui a déjà écrit un livre portant sur Erich Von Manstein (2006), un général allemand.  Dans celui-ci, l’auteur présente la carrière militaire du général allemand Erwin Rommel décrivant de manière chronologique les évènements de la Seconde Guerre mondiale associés au général. Ainsi, Lemay tentera de remettre en question l’image que les historiens portent sur Rommel. Pour ce faire, l’auteur utilise un style d’écriture descriptif sombre et simple ainsi qu’une bibliographie bien garnie de sources diversifiées, d’archives nationales et de lettres de correspondances entre Rommel et sa femme qui seront très utilisées dans chaque chapitre. La construction de ces chapitres est plutôt simple, c’est-à-dire que chaque chapitre est un moment ou un segment de vie important dans la vie du général comme une mission militaire ou une période de sa vie qui fut marquante.

Plus précisément, le sujet de la bibliographie porte sur la construction de la vision apologique d’Erwin Rommel. Depuis longtemps, Rommel a projeté une image très solide et irréprochable de sa carrière et de ses accomplissements militaires. Cependant, ces relations avec le parti Nazi ont souvent été négligé dans les écrits historiques et dans sa construction mythique de ce personnage. Portant, la thèse de l’auteur est que l’image du général « exceptionnel » faite de Rommel a été construite par ses relation avec Hitler et de la propagande nazie faite par Goebbels tout en étant manipulé par les idées faites des britanniques et des alliées. Ainsi, l’auteur tente de déconstruire la mythe dénéral allemand, mais n’oublie pas de révéler les aptitudes de combat de Erwin Rommel.

Pour suivre, Lemay ne néglige pas les qualités militaires de Rommel. Les trois premiers chapitres du livre qui portent sur son enfance et du rôle de son père, de ses débuts militaires et de ses exploits durant la Grande Guerre vont initier le lecteur avec les prouesses de guerre de Rommel. Dès les premières pages du livre, il est facile de remarquer ces qualités pour le combat avec les plusieurs impasses qu’il réussit à s’extirper. Par ailleurs, il va accorder beaucoup d’importance à la guerre de vitesse et la guerre des chars, reconstruisant ainsi les vecteurs de la guerre et introduire la crainte chez le camp ennemi où il favorise les tactiques à l’offensive. Le quatrième chapitre introduit Adolf Hitler qui sera un modèle socio-politique pour Rommel et la relation qui naitra entre les deux hommes sera l’un des points importants de l’hypothèse de Lemay. Hitler est au courant des exploits de Rommel et de son côté, Rommel admire inconditionnellement l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Avec le début de la Seconde Guerre mondiale au cinquième et sixième chapitre, l’héroïsme [cf, p.88] et les actions de favoritisme de la propagande nazie [cf, p121]. envers Rommel commence à se faire voir. En ce sens, la propagande nazie commence de plus en plus à glorifier les exploits de Rommel faisant de lui un mythe chez le peuple allemand [cf, p. 121]. Les conquêtes territoriales en France par le général allemand donneront beaucoup de munition à la propagande nazie.

Ensuite, sa mission qui lui sera confiée par Hitler lui-même en Afrique du Nord va être un moment clé dans la carrière de Rommel. Dans ce chapitre, la vision qui est faite envers Rommel est clairement redéfinit. D’un côté, Erwin Rommel réalise plusieurs conquêtes territoriales avec un nombre de chars inférieurs à ceux des britanniques. Il va imposer une guerre de vitesse et de stratégie propre à la géographie de l’Afrique du Nord. En ce sens, les victoires qu’il accumule augmente de plus en plus sa gloire et du mythe du « renard du désert » auprès des allemands, mais également chez les alliés, et même Churchill lui-même [cf, p.320]. En effet, la prise de la ville de Tobrouk par Rommel a été repris par la presse britannique qui faisait doutée des capacités militaires et diplomatiques de Churchill qui réplica que c’est à cause que Rommel en le déclarant de « commandant exceptionnel et doué » [cf, p. 320]. D’un autre côté, les victoires dans le désert vont être très peu importante face à la grandeur de la Seconde Guerre mondiale. La grandeur du territoire n’est pas proportionnelle à celui en Europe et la propagande va jouer beaucoup sur le nombre de kilomètres conquis par Rommel, principalement par la vitesse de cette conquête. La conquête en Lybie est bien inférieure à celle de l’URSS où il y a simplement 3 divisions allemande en Afrique contre 79 à l’Est. Cependant, les pertes et les défaites qui équilibrent la guerre dans le désert ne seront pas attribué à Rommel et il va nier qu’il en est le responsable [cf, p.141]. Cependant, au chapitre 8, on voit Rommel sous un autre jour dans un style défensif auquel il n’est pas très confortable. Le général allemand a créé ses grands moments militaires avec des actions offensives et on constate que les actions défensives comme les replis et la création de fortification ne sont pas ses spécialités [cf, p. 369]. De ce fait, quelques frictions auront lieu entre lui et Hitler lors des contre-attaques britanniques au sujet des replis. Hitler ordonnait des rester sur la ligne de front et Rommel souhait une retraite pour éviter l’encerclement [cf, p.363]. Ainsi, Rommel aura raison de cause, mais sera il sera ramené en Prusse-Orientale par Hitler avant que les grandes défaites en Afrique du Nord n’arrivent, gardant ainsi sa réputation de vainqueur en santé [cf, p.414].

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