L’affrontement 1948-1949
Cours : L’affrontement 1948-1949. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ephialte • 30 Avril 2020 • Cours • 1 413 Mots (6 Pages) • 498 Vues
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L’AFFRONTEMENT (1948-1949)
Deux crises majeures concernent le continent européen : le coup de Prague et le blocus
de Berlin, avant que la guerre ne se déplace vers la « périphérie » notamment l’Extrême-
Orient. Ces crises et la prise de pouvoir par les communistes en Chine provoquent aux Etats-
Unis un mouvement de peur et de paranoïa qui culmine avec le phénomène maccarthyste dont
on parlera par ailleurs.
1. LES CRISES L’ANNEE 1948
Les événements se précipitent : février 48, coup de force communiste en Tchécoslovaquie
; traité de Bruxelles le 17 mars ; avril : vote de l’European Recovery Program et création
de l’OECE puis élections législatives italiennes. Juin : début du blocus de Berlin.
A) Le coup de Prague et les élections italiennes
Comme dans les autres pays d’Europe centrale, les communistes qui avaient obtenu
38% des voix en mai 1946, détenaient des portefeuilles-clés comme l’Intérieur, l’Armée, la
Police, l’Information et s’en servent pour faire pression sur le président Benes afin qu’il
forme un gouvernement exclusivement composé de communistes et affidés. Le fait est que le
PCT perdait des points dans les sondages et voyait son pouvoir de contrôle contesté par les
non-communistes du gouvernement. Benes cède à la fois par crainte d’une intervention
soviétique et parce qu’il existait une opinion publique russophile, même si pas forcément
majoritaire (25 février).
Les conséquences sont importantes, d’autant que le coup de Prague est concomitant
des pressions soviétiques exercées sur la Finlande (qui doit accepter un traité de coopération
et d’assistance mutuelle). Un rapport alarmiste de la CIA à Truman le 16 mars 1948
commence à déclencher une « red scare » aux Etats-Unis. On craint la contagion tchèque en
France et en Italie. Le premier rapport de la NSC concerne la situation italienne et les futures
élections. La CIA met son poids dans la balance : le rapport du NSC évoquait, je le cite,
l’utilisation de fonds « unvouchered » – c’est-à-dire littéralement sans pièces justificatives –
pour contrebalancer l’influence communiste et c’est de fait ce qui est arrivé.
B) La réaction occidentale
Elle vient d’abord de la Grande-Bretagne (GB). Après le discours de Bevin aux
Commune en janvier 1948 dénonçant la politique soviétique agressive, Bevin annonce ce qui
devient en mars le traité de Bruxelles signé par la France, le Benelux et la GB. Son article 4
prévoyait une assistance militaire mutuelle en cas d’agression contre un des pays signataires.
En théorie, l’Allemagne est encore mentionnée. Dans la réalité, c’est l’Urss qui est visée.
Comment l’interpréter ? Sont-ce les prémisses de la mise en place d’une forme de 3e force
autonome vis-à-vis des Américains ou la préparation du pacte atlantique ? C’est plutôt la
seconde solution qui doit être envisagée. En effet, outre que l’accord prévoit un comité
permanent des ministres de la Défense puis un état-major commun, les EU sont constamment
associés comme partenaire extérieur. La diplomatie britannique tend de plus en plus au
renforcement du lien atlantique qui devient un impératif lié à la situation économique et à la
situation internationale, d’autant qu’elle est peu attirée par la démarche timidement fédéraliste
de l’OECE. En fait, le pacte de Bruxelles ressemble à la démarche de l’ERP : les Européens
prennent d’abord l’initiative, puis l’aide américaine arrive.
Or celle-ci n’est en soi pas acquise. En effet, il n’est pas dans les habitudes
américaines d’être lié par un traité contraignant en temps de paix. Il faut l’accord du Congrès.
Celui-ci arrive le 11 juin à l’initiative du sénateur républicain Vandenberg, président de la
commission des affaires étrangères au Sénat (64 voix sur 96). La voie est libre pour le pacte
atlantique.
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C) Le blocus de Berlin
Il est la conséquence de la détermination des Occidentaux affirmée depuis le traité de
Bruxelles et les recommandations de Londres du début juin qui entraînent la fusion des zones
occidentales d’Allemagne et la formation d’un État fédéral ouest-allemand. La France l’accepte
difficilement à 8 voix de majorité, le 17 juin 1948, penchant définitivement vers le
camp atlantique et envisageant désormais la menace soviétique comme plus importante que
celle qui pourrait venir d’Allemagne. Du coup, l’Urss qui croyait pouvoir compter sur la
division des Alliés, prend l’initiative. En lançant le blocus, Staline cherchait l’épreuve de
force pour négocier en bonne posture, mais il sous-estime encore la détermination et l’unité
des Alliés. Il savait que les forces conventionnelles étaient en sa faveur et que les Occidentaux
ne prendraient pas l’initiative de larguer des bombes. Il y a eu des hésitations, mais la solution
de fermeté est facilitée par celle du pont aérien. Performance technique qui montre la
supériorité de l’aviation américaine (ravitailler 2 millions de personnes n’était pas une
sinécure). Succès et recul de Staline : Berlin sera coupée en deux (mai 1949).
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