Éloge Paradoxal
Compte Rendu : Éloge Paradoxal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar medlar • 6 Janvier 2015 • 790 Mots (4 Pages) • 1 132 Vues
Depuis longtemps, le "bien penser" nous serine qu'il n'est pas beau d'être égoïste. Comme si penser aux autres nous les faisait aimer d'avance et surtout davantage!
Qui ne s'est vu tancer par une mère ou un père, soucieux d'une bonne éducation, lors du refus de partager une friandise sollicitée par d’autres. Si dans le principe du partage nos aïeux avaient raison, le discours accompagnant cette leçon de vie aurait été mortifère pour nos EGO.
Il est devenu tabou d'oser ne penser qu'à soi : nous sommes obligés de garder secret nos envies et desseins. Nous avons grandi, embrassé la vie professionnelle et, pour beaucoup d’entre nous, la leçon est restée bien ancrée dans nos habitudes et nous sommes devenus les champions du ................ scénario et de la supposition.
En effet, à force de chasser l'égoïsme, nous impliquons les autres dans nos raisonnements, dans nos projections, dans nos rêves. Mais curieusement, ce faisant, nous leur assignons les réponses que nous attendons, les attitudes que nous avons prévues, les réactions que nous leur avons prédites. La pièce est écrite mais nous seuls en avons le scripte, et comme de bien entendu, l’autre ne l'a pas lu : ses réponses, ses attitudes, ses réactions ne sont que bien rarement, pour ne pas dire jamais, celles que nous avions imaginées.
Il ne nous reste qu'à essayer de conduire l'autre sur le chemin que nous avions tracé et de lui refuser tout écart que nous n'aurions prévu.
La porte est ouverte aux débats orientés destinés à le convaincre que notre scénario est le meilleur, voire le seul doté d'intelligence. Qu’elle est longue la route pour faire comprendre aux autres que nous en occupons toute la largeur et que leur seule option est de se mettre derrière nous pour avancer dans le "bon sens". Nous ne parlons que de nous, nous occupons l'espace, nous leur parlons d’eux, nous leur disons ce qu'ils doivent penser, dire, accepter et faire.
Mais comment cela se fait-il ?
Lors de la préparation à l'entretien (le rendez-vous, la séance), qui va avoir lieu, nous chassons l'égoïsme qui consiste à ne penser qu'à nous. Pourtant nous sommes seuls, mais est-ce la peur de la solitude ou la crainte de ne pouvoir prévoir l'autre, nous avons bien du mal à y rester. Alors nous convoquons l'autre pour nous donner la réplique, pour résister à ce que nous voulons, pour s'opposer à ce que nous souhaitons. Le résultat ne se fait pas attendre, nous quittons le "Vouloir" pour nous réfugier dans le "Pouvoir". N'avons-nous jamais pensé qu'il serait inutile de demander ou d’affirmer telle ou telle chose, sachant par avance que l'autre la refusera ou ne l'approuvera pas ? N'avons-nous jamais changé la valeur(le prix) que nous voulions mettre sur la table car l'autre ne l'aurait jamais accepté ? En d'autres termes, n'avons-nous jamais réduit ce que nous voulions à ce que nous pensions être acceptable pour l'autre?
Mais pourtant nous étions seuls à nous préparer, à rêver, à nous projeter.
L'égoïsme nous manque, son absence
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