Union africaine

INTRODUCTION

Le rêve panafricain, né sur le continent américain au tournant des XIXe et XXe siècles, se donnait pour mission de réhabiliter les civilisations africaines, de restaurer la dignité de l’homme noir. A partir des 6e et 7e congrès panafricains, à Kumasi (1953) et à Accra (1958), l’enjeu de la décolonisation et la confrontation Est- Ouest bouleversent la donne politique et diplomatique, donnant naissance à deux formes de panafricanisme. Il s’agit d’abord d’un panafricanisme « maximaliste » auquel se rallie en janvier 1961 le « groupe de Casablanca » (Ghana, Egypte, Maroc, Tunisie, Ethiopie, Libye, Soudan, Guinée- Conakry, Mali et gouvernement provisoire de la République algérienne) l’autre groupe réputé  par le panafricanisme « minimaliste » qui privilégie ses relation avec les anciennes puissances coloniales est connu sous le nom du « groupe  Monrovia »  dont le chef de fil sont felix Houphouët Boigny l’ex président ivoirien qui est soupçonné de collaborer avec l’ancienne puissance coloniale Abubacar TAFAWA, leopold Sedar Sangor l’ex président sénégalais.

Avec de nombreuses lactations et négociations, de concession en concession, les Etats africains indépendants arrivèrent à s’entendre pour s’unir. L’Ethiopie se préparait à accueillir un événement historique prodigieux. L’empereur Hilé Selassié se réjouissait de pouvoir regroupé autour de lui les dirigeants de l’Afrique libre et d’avoir semé les germes de l’unité. Mais à un peu plus de 3 mois du sommet tout attendu, le président de la République togolaise Sylvassus Olympio est assassiné à l’OME. De nombreuses observations ne donnèrent aucun crédit au sommet pour tous les Etats indépendants présents à Addis Abeba sont attendu à créer l’OUA. Cette dernière ouvre ses portes à tout Etat indépendant remplissant les conditions requises.

Le chemin est long, les africains se mettent très vite au travail pour élever l’édifice naissant de leur unité. Malheureusement après trente huit ans d’existence le bilan de l’OUA ne comporte que quelques rares succès à côté d’une longue liste d’échecs. En fait si l’organisation a réussi à favoriser la conquête de l’indépendance à tous les pays africains, elle n’a pas cependant réussi à atteindre ses nombreux objectifs. Les conflits interafricains s’intensifient, des mouvements sécessionnistes menaçant l’intégrité territoriale de certains pays sous le regard passif de l’OUA ; le cœur de l’Afrique comprenant notamment les pays des grands lacs, saigne depuis des années du fait des guerres intestines qui y sévissent sans que jamais l’OUA n’a pris de décisions efficaces. L’Afrique qui est forte des richesses dont elle abonde à une économie rudimentaire ; les maladies et la famine y relaient, les injustices, la corruption menacent par leur flot de misère.

Lors du sommet de Syrte en Libye du 6 au 9 septembre 1999 à l’initiative du guide libyen, les quarante deux chefs d’Etats et de Gouvernements ont décidé de créer une Union Africaine conformément à la charte de l’OUA et en s’appuyant également sur le traité d’Abuja de 1991 ; afin de relever tous les défis auxquels le continent est confronté, et y faire face de manière très efficace.  

De ce fait, il se trouve très nécessaire de se demander si cette union est une réalité ou un mythe.

Créée afin de résoudre les multiples problèmes qui déchirent l’Afrique, l’Union Africaine ne peut être qu’une utopie, du fait qu’elle soit dotée d’une part  des institutions peu  percutantes et d’autre part, confrontée à une situation socio- économique aléatoire accentuée par une mauvaise gouvernance, justifiée par le manque d’une réelle volonté  politique et surtout dominée par  une influence étrangère empêchant  toute réussite d’unification.

Pour étayer cette idée seront vus les points suivants : d'abord la naissance de l’union africaine ensuite les causes internes au freinage de l’union et enfin l’influence extérieure accablant l’union africaine.

I CREATION DE L’UNION AFRICAINE

Au regard des nombreuses insuffisances qui ont ponctué l'existence de l' OUA, force est de connaître avec ceux qui le pensent qu’elle a été plutôt une organisation de libération de l'Afrique, qu'une organisation de l'unité.

En effet, un projet de création ou de "recréation des Etats-Unis d'Afrique" a été remis au goût du jour par le guide libyen le Colonel Kadhafi, à Syrte le 9 septembre 1999. Une union qui a des objectifs à réaliser, des principes à respecter et des organes qui assurent son bon fonctionnement.

11- La naissance de l'union africaine.

L'initiative du Colonel Kadhafi, le refus de la marginalisation à l'ère de la mondialisation et l'affirmation de la personnalité africaine sont les facteurs essentiels qui ont contribué à la création de l'union africaine.

1. L'action du Colonel kadhafi.

Beaucoup d'observateurs attribuent sans nuance au Colonel Kadhafi la "création" de l'union africaine, eu égard aux initiatives qu'il a prises dans ce domaine. Une telle affirmation n'est pas éloignée de la réalité, à condition de cerner tous les aspects de la démarche libyenne.

Il est bon de savoir que de tous les chefs d'Etats africains, le colonel kadhafi est celui qui bat le record des initiatives unitaires. Il a à son actif 14 tentatives de fusion, de fédération ou de confédération, avec des pays appartenant au monde arabe. Le seul résultat auquel il a aboutit a été l'échec. Dépité par ces échecs successifs avec les frères arabes, le colonel se tourne vers ses frères africains noirs. Il était d'autant plus conforté dans cette politique de rapprochement avec l'Afrique noir, que c'est elle qui a brisé l'isolement de son pays, en violant l'embargo imposé par le Conseil de sécurité de l'ONU, pour le rôle joué par la Libye dans l'exploration de l'avion de la Panam, au dessus de Lockerbie en Ecosse (270 morts). C'est dans ce contexte que le Colonel kadhafi, fort opportunément, décide de relancer l'idée des "Etats-Unis d'Afrique" en veilleuse depuis 37 ans. Il reprend donc à son compte et dans une perspective fort différente, le "grand dessein" des panafricanistes des années 50 et 60.

112- L'union africaine : une réponse à la mondialisation.

Si les idées d'union ont resurgit avec rigueur ces dernières années, c'est parce qu’elles apparaissent à tous comme un "puissant instrument de lutte contre la marginalisation née de la mondialisation"ou les investisseurs tournent plutôt vers l’Europe de l’Est et l’Asie pacifique au détriment de l’Afrique ; bien qu’elle demeure un grand producteur de matières premières et énergétiques. Conscient des risques que représente la société internationale en mutation rapide ; les Chefs d’Etat Africains ont ressentit la nécessité d’adhérer à l’initiative Kadhafi afin de réaliser le panafricanisme longtemps espéré.

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