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Les débuts du protestantisme

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Par   •  21 Mai 2018  •  Fiche  •  1 952 Mots (8 Pages)  •  539 Vues

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Histoire moderne

Les débuts du protestantisme

La Réforme protestante est le bouleversement religieux, politique, intellectuel et culturel qui fait éclater l’Église catholique du XVIe siècle. Ce terme de protestantisme qualifie l’ensemble des doctrines religieuses issues de la Réforme qui apparaissent au début du XVIe siècle.  Ces nouvelles doctrines sont d’une part réaction contre les abus de l’Église catholique, mais surtout la réponse à un immense besoin spirituelle. La Réforme au XVIe siècle s’exprime de deux manières : la Réforme de l’Église catholique romaine, et la Réforme protestant, aussi appelée Réformation qui s’oppose à l’Église romaine.

C’est au sein de l’Église traditionnelle que jaillit un foisonnent d’idées qui conduisent à la création de nouveaux dogmes religieux majeurs tels que le luthérianisme et le calvinisme, qui bouleversent profondément la religion au XVIe siècle.  

→ Ainsi, quel sont les origines et les principes de la Réforme, et comment sont–ils accueillis dans une France profondément catholique ?

  1. Les origines de la réforme : une aspiration au renouveau spirituel :
  1. De nouvelles attentes spirituelles :

« En réalité, ce n’est pas parce que la foi est en baisse que la Réformation se produira, mais au contraire parce que le besoin religieux est plus fort qu’il n’avait été depuis longtemps » (Marc Vénard, Histoire du christianisme).

→ Cette phrase résume bien le sentiment des chrétiens au début du XVIe siècle : l’angoisse du salut individuel avec Jugement dernier qui décide du passage en enfer ou au Paradis, ainsi que l’idée de Purgatoire (lieu et temps de pénitence qui permet à l’âme de se purifier avant d’être admise à la contemplation de Dieu) angoissent les fidèles. Ainsi l’Église catholique crée plusieurs solutions face à cette angoisse : la prière et les indulgences qui diminuent les pénitences du pécheur : en l’échange d’une extrême piété, des remises de peines spirituelles sont accordées (moins de temps passé dans le Purgatoire).

  1. L’Évangélisme : prémices de la Réforme et première réponse aux besoins spirituelles :

→ Pour répondre à cette angoisse et ce besoin spirituel qui se manifeste, la dévotion moderne apparaît à la fin du XIVe siècle et se développe surtout au XVe et XVIe siècle. Cette dévotion s’intéresse à une vie intérieure nourrie par la prière et le recueillement et qui véritable réponse à l’individualisation de la relation croyant – Dieu. Les humanistes s’emparent de ce courant, comme Jacques Lefèvre d’Étaples qui édite des œuvres d’Aristote et des textes mystiques attribués au premier évêque d’Athènes, Denys l’Aréopagite + traduit et édite des textes bibliques ; ou encore le plus prestigieux, Érasme de Rotterdam (1469 – 1536) (inspiré par les humanistes Thomas More et John Colet) qui traduit en version latine le Nouveau Testament, et publie des ouvrages spirituel sur la lecture et la méditation de l’Évangile : c’est le début du combat pour la diffusion des Écritures. En effet, à travers ces œuvres se se dessine la philosophia Christi = humanisme chrétien fondé sur la conviction de l’humanitas càd que l’ensemble des qualités qui font la dignité humaine trouve son achèvement dans le Christ.

  1. La montée de l’Évangélisme : prémices de la Réforme :

L’Évangélisme est l’une des premières ébauches du protestantisme : même s’il ne rompt pas complétement avec les dogmes de l’Église catholique. Le groupe d’évangéliste de Meaux mené par l’évêque Guillaume Briçonnet et Jacques Lefèvre d’Étaples, crée en 1518, a pour programme : « Connaître l’Évangile, suivre l’Évangile et faire connaître partout l’Évangile ». Cet évangélisme déplait fortement à la Faculté de Théologie de Paris dès l’été 1521, et la publication des Épistres et Évangile (interdits en août 1525) déplaît fortement et c’est la protection de Marguerite, sœur de François Ier et amie de Guillaume de Briçonnet, qui leur évité le pire.

Ce mouvement est assez proche des idées de Luther, personnage essentiel avec Calvin de la Réformation.

  1. Vers une rupture avec Rome : le protestantisme prend forme :
  1. Luther, la première rupture :

Luther (1483 – 1546) est un moine augustin allemand, qui s’épuise en œuvre méritoires et pratiques ascétiques (vie rude et austère afin d’atteindre la perfection spirituelle). En méditant les écrits de Saint Augustin et des Épitres de Saint Paul, il se rend compte que la « justice de Dieu » est donnée gratuitement au pécheur = notion de totale gratuité de l’amour de Dieu. Voulant faire partager cette libération, mais également protester les indulgences qui sont vendues pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Église ; Luther écrit et publie 95 thèses qu’il affiche le 31 octobre/1er novembre 1517 au château de Wittenberg et qu’il envoie à son archevêque. Il dénonce dans ses thèses la fausse sécurité donnée par les indulgences et il nie le fait que le Pape puisse « agir » sur le Purgatoire. Suite à la publication des thèses et à son refus de rétractation, Luther est excommunié le 3 janvier 1531par le pape Léon X. Il se consacre à partir de ce moment-là à la traduction de la Bible en allemand, à la prédication et à l’écrit de nombreux ouvrages spirituels.  Ses ouvrages sont publiés en France dès 1519, et rapidement, les idées de Luther se rependent dans toute la France, et toute l’Europe.

En France, c’est en la personne de Jean Calvin que se rassemblent les « mal sentant de la foi ».

  1. Calvin, l’expansion de nouveaux dogmes :

Jean Calvin est un théologien français, qui, inspiré par les idées de Luther et de Zwingli (chef de la Réforme en Suisse) ; développe une nouvelle ecclésiologie (partie de la théologie qui traite de la vie de l'Église) avec Ordonnances ecclésiastiques et une liturgie avec Frome des prières et chants ecclésiastiques et une doctrine avec le Catéchisme (1542).

Calvin prône : 1. Justification par la foi seule et non par les œuvres et nature humaine corrompue et abîmée + 2. Vérité révélée dans l’Écriture + 3. Par le pain et le vin, Dieu communique avec le pécheur – pain et vin, signe de cette grâce (≠ Luther et Zwingli) + 4. Rejet du purgatoire = homme rabaissé pour mieux exalter la merveille inespérée du salut et de la puissance de Dieu.

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