Les alliances de François Ier
Dissertation : Les alliances de François Ier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bantonietti • 3 Décembre 2018 • Dissertation • 2 564 Mots (11 Pages) • 708 Vues
La politique d'alliances de François Ier (1515-1547)
Né le 14 septembre 1494 de l'union de Louise de Savoie, une des régentes les plus influentes de l'Histoire de France et de Charles d'Orléans, François comte d'Angoulême, n'était pas destiné à monter sur le trône de France. En effet, il n'est que le cousin du roi Louis XII (1498-1515), cependant la mort inattendue de Charles VIII sans descendance, les difficultés d'Anne de Bretagne a offrir un héritier à son mari et la mort soudaine de Louis XII quelques mois après son mariage avec Marie Tudor précipite la montée sur le trône de celui désormais connu pour être le grand roi de la Renaissance, de l'Humanisme, des arts, de la chasse, de la littérature. François Ier est également mais surtout un roi chevalier, « oint et sacré » le 25 janvier 1515 à Reims, il part dès le 26 juin en campagne dans le Nord de l'Italie pour revendiquer le duché de Milan, en effet à peine monté sur le trône, il convainc son épouse Claude de France,fille de Louis XII et ancienne promise de Charles Quint, de lui céder ses droits sur le Milanais en sa qualité d'héritière de Valentine Visconti. François Ier regroupe alors l'armée la plus importante d'Europe soit 40 000 à 45 000 soldats, effectif deux fois plus important que les armées réunies par ses prédécesseurs, et s'en va en Péninsule où il fait face, soutenu par Venise, à la coalition composée de Léon X, de Maximilien Ier, de Ludovico Sforza, défendue par les célèbres mercenaires Suisses. Cette bataille est l'occasion pour le roi fraîchement couronné de s'imposer comme roi guerrier venu prendre sa revanche sur les précédentes défaites de ses aïeuls dans le contexte des guerres d'Italie, qui dure depuis 1494. Se joue alors ce 14 septembre 1515, la bataille la plus connue du règne de François Ier, dont la victoire à Marignan permet au roi de prendre une place importante dans l'échiquier politique de ce début XVIème. Hormis ces expéditions militaires, le jeune roi doit également composer avec des considérations d'ordre plus diplomatiques, il doit désormais faire face à son rival le plus important, son rival héréditaire : Charles de Gand, roi des Espagnes, roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem, duc de Bourgogne. Cette rivalité va être au centre de la politique extérieure française durant l'intégralité de son règne. A cette rivalité endémique à propos de leur influence respective à l'internationale, s'ajoute le conflit les opposant dans le cadre de l'élection du futur empereur. Finalement, le collège des sept électeurs élisent en 1519 comme « roi des Romains » le petit-fils du feu empereur Maximilien, désormais appelé Charles Quint. Cette joute entre les deux souverains les plus puissants d'Europe va pousser le monarque français à entamer une politique extérieure aussi risquée qu’inattendue dans un XVIème siècle dans lequel la tradition diplomatique évolue, la tradition médiévale s'efface pour laisser place à de véritables porte-parole politique dont les négociations sont le métier: les diplomates. Dans ce contexte, la question suivante se pose alors : Dans quelle mesure la politique d'alliances innovantes de François Ier illustre-t-elle de la supplantation progressive de la raison d'Etat au dépend du traditionnel équilibre des puissances dans le cadre de la politique extérieure française ? Dans un premier temps sera étudié la période des guerres d'Italie, véritable théâtre de l'équilibre des Puissances, puis dans un second temps une étude approfondie de l'alliance dite impie de 1535 permettra de mettre en lumière cette notion politique jusqu'alors méconnue qu'est la raison d'Etat.
II- L'alliance franco-ottomane, avènement de la raison d'Etat
L'alliance signée entre François Ier, roi de France (1515-1547) et Soliman le Magnifique, sultan ottoman (1520-1566) est fondatrice des relations internationales françaises au cours du XVIème siècle, elle marque également un tournant majeure dans la politique extérieure du successeur de Louis XII. Il s'agira ici d'étudier les raisons et le contexte de cette alliance, de même il est primordial de se pencher sur la question des réactions que ce rapprochement à suscité en Europe. Enfin, sera mise en exergue la notion centrale de raison d'Etat, expression généralisée à la Renaissance et développée par notamment Machiavel, penseur, homme d'Etat et écrivain florentin.
Le règne de François Ier est aussi riche en information que charnière, en effet c'est un règne d'expérimentation dans une France définitivement sortie du Moyen-Age mais qui n'est pas encore totalement moderne, c'est le règne de la nouveauté, des tentatives. Le jeune roi monté sur le trône en 1515 n'échappe pas à ce paradoxe, victime de nombres de légendes aussi flatteuses que noires, il est pourtant indéniable que François Ier est doté d'un aura et d'une intelligence politique incontestable. Soliman dit le Magnifique, dixième sultan de la dynastie, dont le règne fut le plus long est sans contexte le plus grand sultan de l'ère ottomane, à l'origine d'une expansion territoriale sans précédent mais également de profondes réformes en matière de politique intérieure qui lui devront ce surnom de Soliman le Législateur, il est également la source de l'effervescence artistique remuant l'empire à cette époque, Soliman le protecteur des arts et des lettres, administrateur et chef de guerre hors pair, en dépit de sa religion radicalement opposée ne semble pas si étranger au monarque français. Leur principal intérêt convergent c'est Charles Quint soit le souverain le plus puissant du XVIème siècle. Héritier de la dynastie Habsbourg à la tête du Saint Empire Romain Germanique depuis 1519, dépositaire les terres d'Empire à la suite de son grand-père Maximilien Ier, il règne également sur l'Espagne et son empire colonial, sur les provinces des Pays-Bas, la Bourgogne, la Castille, l'Aragon. A lui seul il gouverne un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais, un empire encerclant presque en majorité le royaume de France, cet enclavement est à l'origine de la politique extérieure de François Ier.
En effet le monarque durant la totalité de son règne est mué par cette volonté d'affaiblir, d'isoler, de discréditer l'empereur tout en préservant le royaume d'une confrontation direct avec Vienne, pour cela il n'aura de cesse de chercher à conclure des alliances avec le reste des Puissances de l'époque. Celle signée avec le souverain musulman en 1535 malgré la secousse qu'elle produit au sein de l'Europe n'est pourtant pas inattendue, il est important de comprendre que la France et l'Empire Ottoman sont des alliés naturels, ils partagent les mêmes intérêts, François Ier apporte à Soliman un soutien occidental contre les Habsbourg et cet allié oriental permet au royaume de se désenclaver. La prise de contact débute dès l'année 1522 par l'envoi d'un ambassadeur de France, Antonio Rincon comme émissaire auprès du Grand Turc. En effet le diplomate français d'origine espagnole a débuté sa tournée auprès des grands princes allemands, autre alliés fortement désiré par François Ier, suite à l'échec de cette expédition Rincon contacte Soliman. L'idée est simple, la mise en place d'une alliance de revers franco-ottomane, le principe est de trouver des alliés qui par leur entrer en guerre pourraient possiblement freiner l'hégémonie de Charles Quint par l'ouverture d'un second front divisant les forces ennemies, en l’occurrence François Ier cherche à s'assurer des alliés sur le front oriental. L'étape suivante dans le rapprochement des deux Puissances, ne s'effectue du côté français non pas par le roi lui même mais par la régente Louise de Savoie. 1525, année noire dans le règne de François Ier, année de son emprisonnement suite à la défaite de Pavie, captif pendant une année jusqu'à la signature du traité de Madrid le 14 janvier 1526.
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