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La vraie et la fausse Eglise

Commentaire d'oeuvre : La vraie et la fausse Eglise. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 821 Mots (16 Pages)  •  1 457 Vues

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La Vraie et la Fausse Église, traduit de l'allemand Die wahre Religion Christi und die falsche Lehre des Antichristen, est une gravure sur cuivre polychrome réalisé par Lucas Cranach le Jeune et actuellement conservé au dos de l’autel de l'église de Wittenberg. Il s'agit d'une œuvre qu'on peut qualifier de propagande : elle vise à dénoncer les abus de la religion catholique face à la pratique du culte chrétien par les protestants. Cette gravure a été réalisé en 1546, cette période est marquée par l'apparition d'une nouvelle branche dans la chrétienté, qui vient concurrencer le catholicisme : il s'agit du protestantisme. La réforme protestante débute au XVI° siècle avec comme date clé 1517 et la publication par Luther de ses 95 thèses dans lesquelles il dénonce les méfaits et dérives de l’Église catholique, parmi lesquels la corruption du clergé. Martin Luther représente dès lors le point de départ d'une crise au sein de l’Église qui mène à l'apparition du protestantisme.

Mais qu'est-ce que le protestantisme ? C'est l'une des principales branches du christianisme avec le catholicisme, mais aussi l'orthodoxie, qui font parti des religions majeures de l’époque. Il correspond à l'ensemble des groupements issus directement ou indirectement, de la Réforme et qui rejettent l'autorité du pape.

Lucas Cranach est lui même protestant et cherche à travers son œuvre à défendre et à promouvoir sa religion. Cranach naît dans un milieu aisé en Allemagne du Sud en 1472. Il très tôt sensibilisé à l'Humanisme naissant, et au nouveau courant artistique dit de la Renaissance. Il se lance dans la peinture et la gravure sous l'autorité de son maître Dürer. Durant sa vie il travaille pour différentes personnalités en réalisant de nombreuses commandes ,mais cette gravure n'en fait pas partie puisque c'est le graveur lui même qui a pris seul son initiative. La gravure peut être considérée comme une allégorie de la Réforme protestante dans le sens où elle représente celle ci par un procédé artistique.

Cranach choisit en effet de représenter la Réforme en créant une sorte de comparaison entre le catholicisme et le protestantisme. La gravure est ainsi composée de deux parties qui s'opposent et sont séparées par une colonne : à gauche la « Vraie Église » critiquée et dénoncée, et à droite la « Fausse Église » louée pour son bien-fondé.

Comment Lucas Cranach défend-t-il le protestantisme à travers son œuvre ?

Tout d'abord le graveur choisit de s'attaquer à l’Église catholique et d'émettre une forte critique à son égard. Mais il ne se contente pas de cette critique puisqu'il présente aussi le nouveau rapport à la foi initié par le protestantisme.

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A travers son œuvre Lucas Cranach souhaite décrédibiliser la religion catholique mais surtout l'organisation de l’Église : c'est une manière pour lui de venter les mérites du protestantisme. Ainsi il dresse une critique peu élogieuse de l’Église catholique et cherche à montrer que ses pratiques, ainsi que les hommes qui la composent, ne sont pas en accord avec la volonté de Dieu.

Lucas Cranach s'en prend tout d'abord à la corruption présente au sein du clergé. Il représente cette dernière au premier plan, dans la partie basse du tableau, à droite : on y voit le Pape accompagné de deux hommes d’Église (dont un moine) qui récolte de nombreuses richesses (pièces, coffre, …). Le Pape tient dans sa main une affiche avec écrit en allemand la phrase : « Sitôt que le sous résonne l'âme va au ciel ». Il dénonce là le système des indulgences mis en place par l’Église catholique. En effet la fin du Moyen-Age est marquée par une succession d'épreuves (guerre, maladie, accident climatique, …) qui crée une certaine angoisse chez le individus. Ces derniers n'ont pas peur de la mort en elle même mais plutôt de leur salut : ils craignent de ne pas être assez méritants pour aller au paradis. Ainsi l’Église catholique crée le système des indulgences pour répondre aux craintes de ses fidèles : si un pécheur repenti verse une certaine somme à l’Église celui-ci facilite sa propre accession au paradis. C'est ce système que critique Lucas Cranach : selon lui c'est une manière pour le clergé de s'enrichir, les péchés sont alors monnayés. On retrouve une autre critique de la corruption du clergé dans la gravure de Cranach : parmi la foule (en bas à droite) se trouve un moine qui fait tomber un jeu de carte. Les jeux de cartes sont reliés au hasard : ils sont donc considérés comme un péché. En effet ces derniers rapportent des gains à ceux qui les pratiquent sans aucun mérite, hors l’Église catholique prône l'idée d'une richesse liée à un travail, autrement dit l'argent facile est à bannir. Un individu doit donc mériter l'argent qu'il récolte. Ainsi l’Église catholique ne tolère pas les jeux de hasard, pourtant on voit là qu'un de ses représentants s'adonne à ce genre de pratique qu'il est censé lui même blâmer auprès des croyants. Lucas Cranach souhaite avant tout montrer que le clergé est attiré par l'argent, celui-ci semble alors commettre un des sept péchés capitaux : l'avarice.

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A travers son œuvre, Lucas Cranach critique aussi la manière dont l’Église catholique

retransmet la parole de Dieu et comment celle-ci déconsidère les fidèles. Dans la partie droite de la gravure on voit un moine qui parle à une foule désorganisée de croyants, s'oppose à lui dans la partie gauche (séparée par une colonne au centre) un pasteur ousr les traits de Luther. Les deux hommes se trouvent au même niveau sur la gravure, pourtant chacun d'eux représentent quelque chose de différent, voire d'opposé. En effet le moine catholique est plutôt charnu, il semble avoir commis un des sept péchés capitaux : la gourmandise. En plus de cela, on voit que sur son épaule est posé un animal qui semble ressembler à un rat. Le rat est dans la symbolique chrétienne considéré comme un nuisible : il est hostile à l'homme et peut retranscrire l'idée du mal voire du diable. En effet cet animal représente ici le diable : ils souffle à l'oreille du moine des paroles ; contrairement

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