La crise financière de l'Ancien régime
Dissertation : La crise financière de l'Ancien régime. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Stanislas Legal • 12 Avril 2022 • Dissertation • 2 878 Mots (12 Pages) • 567 Vues
La crise financière à la fin de l’ancien régime.
Une révolution n’est jamais causée par un facteur bien précis, c’est un ensemble d'événements qui enchaînés amènent à la révolte populaire. La crise financière est souvent donnée comme actrice principale de la Révolution française. Nous devons définir ce qu’est une crise financière. Il ne faut pas confondre économie et finance, l’économie se base sur la production, les échanges etc. La finance quant à elle peut s’expliquer par les activités de la monarchie dans le domaine de la finance. Dans son ouvrage La crise financière et la fin de l'Ancien Régime, J.P Patat met en avant les erreurs politiques qui provoquent l’étalement de la crise de la finance publique. Comment la crise financière de l’Ancien Régime met en avant les troubles politiques ? Notre étude va se diviser en trois parties selon un plan chronologique. Dans un premier temps nous verrons les débuts de la crise sous le secrétariat de Turgot. Par la suite nous verrons un retour à la finance traditionnelle caractérisée par Necker, son échec et l’avènement de nouvelles idées. Enfin nous étudierons les dernières tentatives de réformes dans un contexte politique chaotique.
Une livre ≈ 15 euros en 1774 et ≈14 euros en 1799
- Un état des lieux, une crise nouvellement abordée
- Terray, une finance stable
L’abbé Terray est le dernier contrôleur général des finances de Louis XV. Terray est un abbé qui mène une politique financière classique et saine. Il est concentré sur l’équilibre financier, se méfie de l’innovation. Entre sa prise de fonction en 1769 et son renvoie par Louis XVI en 1774 le déficit public est passé de 100 à 30 millions de livres et la dette est passée de 400 à 20 millions de livres. Quelles ont été ses manœuvres financières ? Tout d’abord des spoliations de certains créanciers de la monarchie (créancier personne possédant créance/une dette qui lui est due ici par la monarchie). Mais aussi une augmentation de la fiscalité (moyens d’obtenir les impôts) en particulier les impôts indirects. On retrouve l’augmentation de taxes sur la consommation, la baisse des pensions des ministres mais aussi la croissance d’emprunts monarchiques. Les emprunts monarchiques sont des emprunts à court terme pour répondre à des besoins financiers imminents. Cependant si l’emprunt se fait à court terme de fait, les intérêts sont plus élevés, donc on refait des emprunts pour les remboursés etc. Terray était partisan de la banqueroute, il annonçait que tous les 100 ans la monarchie devait faire banqueroute pour repartir de plus belle en finance. Les conflits internes de la Cour et sa mauvaise image vont amener à son départ ordonné par Louis XVI au profit de Turgot.
- L’arrivée de Turgot, une volonté de réforme
Anne Robert Jacques Turgot est un disciple de François Quesnay et donc imprégné des idées physiocrates. Il croit en l’ordre naturel des choses ainsi par une agriculture productive, l'économie et in fine les finances se portent bien. Vu que tout vient de la terre l’ensemble des secteurs dépendent de sa réussite. Les physiocrates sont aussi attachés au libéralisme économique. Turgot annonce que si l’économie se porte bien les finances ne peuvent que bien se porter. On a une augmentation de la production, de la consommation, des salaires et donc une hausse de la plus-value des impôts. A son arrivée grâce à l’action de Terray le déficit du budget n’est que de 24 millions de livres.
Turgot va donc se démarquer par plusieurs propositions de réformes. La première présentée dans sa Lettre sur la liberté du commerce des grains en 1770. Par cette lettre il va proposer comme son titre l’annonce une liberté du commerce du grain à l’intérieur du pays. Cette économie libérale permettrait d’avoir un excédent de production et donc permettrait de rembourser la dette.
De plus Turgot propose dans son Mémoire sur les Municipalités en 1775 une réforme de la collecte des impôts. Cette réforme mettrait en place des Assemblées composées de l'ensemble des propriétaires terriens qui se chargeaient de déterminer l’impôt et le prélever.
Enfin Turgot se démarque par de nombreuses propositions : suppression de la corvée, des corporations, création d’un impôt sur le commerce et l’industrie(direct). Cependant qu’en est-il de ces réformes ? Louis XVI veut-il entrer dans une monarchie réformatrice ?
- L’échec des réformes, premier exemple de l'instabilité politique
Ces réformes comme l’indique le titre ne sont pas des réussites. Tout d’abord la libéralisation du commerce des grains. Elle est acceptée par le roi et le parlement cependant elle met en danger le Tiers-États et les nobles. Le tiers état par une hausse du prix du pain et les nobles par leur contrôle du prix (Boudeau : “populace et cour”). Cette réforme prend place en 1774, elle se traduit par une hausse de 11 à 14 sous les 4 livres de grains. Cette hausse de prix amène à la guerre des farines en France, c'est un échec. Le Parlement de Paris refuse la réforme des Assemblées de Turgot par peur d’une perte de pouvoir de l’aristocratie. Tout comme les augmentations d’impôts. Cependant Turgot arrive à mettre en place la Caisse d’Escompte dissoute par Terray en 1770. Un escompte est un rachat d’emprunts publics pour baisser les intérêts.
Enfin Turgot arrive à convaincre le roi de faire voter 6 édits en 1776 sur ses réformes. Ces édits passent au Parlement et sont refusés cependant le roi fait usage de son droit de remontrance pour passer les lois en force. On parle de lit de justice. Dans ces 6 édits on voit la suppression de la Corvée au profit d’un employé chez un entrepreneur privé chargé du travail publique),et des corporations de métier.
Ces deux édits sont vivement critiqués, sous l’influence de Maurepas, le Parlement de Paris et la reine Turgot est renvoyée. Ce renvoie marque le rejet de la “ monarchie philosophique et réformatrice “. En réponse à ce refus du réformisme sous l'influence de la reine Necker est renvoyé.
- L’échec du réformisme, un retour au traditionnel forcé
- Necker, un banquier suisse par excellence
Necker est l’opposé de Turgot, il s’oppose au libéralisme dans son ouvrage Eloge de Jean-Baptiste Colbert en 1770. Necker a fait fortune dans la spéculation au sein de la Compagnie des Indes, il possède de nombreux contacts qui lui permettent d’assurer des manœuvres financières. A son arrivée en 1776 la France est en guerre depuis deux ans. Les caisses de la monarchie sont d’autant plus suite à la réforme de l’armée de Saint Germain. Necker ne croit pas en l’impôt et craint de faire de grandes réformes à cause de l’opposition nobiliaire. Il se distingue par de nombreux emprunts. Nous avons trois types d’emprunts sous la monarchie : la rente perpétuelle (pas de date de fin de remboursement), l’emprunt à viager (remboursement toute la vie de la personne) et l’emprunt à très court terme.
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