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La Réforme au XVIe siècle

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Par   •  17 Décembre 2020  •  Dissertation  •  2 356 Mots (10 Pages)  •  1 116 Vues

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Au début du XVIe siècle, le peintre germanique Lucas Cranach l’Ancien est à l’origine d’un large pan de l’iconographie protestante, notamment en faisant le portrait de son ami Martin Luther, théologien et frère augustin, ou en peignant La Loi et la Grâce, allégorie de La Réforme.

Cette Réforme, constitue l’idée de moderniser l’institution religieuse qu’est l’Église en la réformant de l’intérieur, et plus précisément en revenant aux textes d’origines, et en s’inscrivant dans la mouvance humaniste, c’est-à-dire en diffusant l’idée d’un Homme maître de son destin. Par ailleurs, ce projet apparaît au début du XVIe siècle, dans une société bouleversée, tiraillée entre la modernité de la Renaissance et l’émergence du courant humaniste d’une part, et une unité chrétienne occidentale avec des fondements obscurantistes d’autre part.

Quelles étapes suit alors la Réforme et quel impact a-t-elle dans l’occident chrétien du XVIe siècle ?

Nous étudierons donc les origines et objectifs de cette idée dans un premier temps, puis nous nous intéresserons ensuite à la progression et diffusion de la Réforme en nous penchant également sur les idées de ce mouvement. Pour finir, nous établirons un bilan de la Réforme en analysant la réception de ce schisme et la réaction de l’autorité ecclésiastique.

        Nous allons donc nous intéresser à la Genèse de la Réforme, en particulier sur son contexte d’émergence, l’événement déclencheur que constituent les 95 thèses de Luther, et l’affirmation d’une rupture.

La Réforme s’établit dans une société marquée par une peur globale et répandue, une anxiété causée par la misère et ses nombreuses famines et maladies (la peste en est l’exemple le plus fameux) mais aussi par le développement d’une incroyance, notamment car l’Église n’apporte pas de réponse à ces fléaux, et, également car les rites magiques sont répandus ce qui exprime un mal-être général. L’Église est également auréolée d’un illuminisme religieux, avec l’Inquisition espagnole entre autres, qui, instaurée en 1478, cherche à punir les hérétiques et les excès des chrétiens (ainsi que les juifs et les musulmans). En outre, cette société voit l’émergence de l’humanisme qui prône un bien-être personnel et une redéfinition de la place de l’Homme dans le monde : l’Homme peut avoir une influence sur sa vie, et son salut ne dépend pas de la volonté de Dieu. De plus, le concept de dualité fait son apparition et affirme que le corps de l’homme est détaché de son âme. C’est ce discours que Martin Luther, moine et théologien germanique, veut développer dans l’Église pour la transformer, mais il ne veut pas amorcer de rupture : il souhaite éduquer les esprits en instaurant la lecture des Évangiles en communauté pour supprimer l’intermédiaire entre le fidèle et les textes et donc une éventuelle lecture biaisée des textes sacrés. Il veut également supprimer les sacrements qu’il considère inutiles pou atteindre le salut car il considère que seule la foi rend l’Homme juste. Enfin, Martin Luther met en cause le commerce des indulgences, l’achat de la rémission à l’Église pour éviter la pénitence, qui sert par ailleurs à financer des œuvres comme la basilique Saint-Pierre de Rome. Ce sont ces idées qui apparaissent dans les 95 thèses, autrement appelées La Dispute sur la puissance des indulgences, un texte rencontrant l’adhésion populaire. En 1517, Martin Luther profite sans doute de la démocratisation de l’imprimerie, inventée en 1455, pour diffuser au plus grand nombre de personnes ses propositions en les placardant sur les portes de l’église de Wittemberg. Ce texte met en évidences plusieurs principes, rappelant le discours humaniste. L’Homme est un être en 2 dimensions : spiritualité (ou âme) et enveloppe corporelle, cela induit donc que la nature de l’Homme fait de lui un pêcheur mais aussi que ce dernier peut assurer son salut par des œuvres pieuses. En bref, l’Homme peut agir de son vivant sur son salut, Luther nomme cela la « justification par la foi ». Cela marque donc une véritable opposition théologique entre le discours de l’Église, apparaissant alors comme plus obscure, et celui de Martin Luther, plus enclin à l’espoir.

Mais, Luther expose également le principe des « 3 murailles ». Effectivement, le moine théologien fait état de 3 barrières édifiées par la papauté : le pouvoir spirituel gouverné par le pape, ce qui signifie que le pape n’est pas soumis au pouvoir temporel comme les autres hommes, mais est au-dessus des lois ; le monopole de l’Église dans l’interprétation de l’Écriture ; le droit exclusif de la papauté à convoquer un concile. Le sacerdoce universel, où tous les baptisés sont égaux et donc prêtres de Dieu ; la lecture et la transmission des textes sacrés pour tous les lecteurs croyants pour supprimer le monopole de transmission des évêques ; et la responsabilité universelle de tous les fidèles dans l’Église, signifiant que chaque homme à une place dans l’institution religieuse, apparaissent donc comme principes fondamentaux de la Réforme de Luther, et comme solution à l’auréole obscurantiste de l’Église. Luther veut faire céder ces murailles qui empêchent toute réforme, il ne veut donc pas sortir du catholicisme mais veut le réformer de l’intérieur. L’exposition des ces principes, contrastant avec le discours officiel de l’autorité religieuse, fait grand bruit et Martin Luther est alors menacé par la papauté d’excommunication. La bulle pontificale Exsurge Domine publiée le 15 juin 1520 par le pape Léon X impose à Luther de retirer ses écrits, notamment en réaction à son traité Sur la papauté de Rome, mais celui-ci refuse. Le moine réformateur se voit donc excommunié en 1521, mais, il est également mis au ban du Saint Empire romain germanique la même année. Luther s’est alors considérablement éloigné de l’Église romaine et, protégé par les princes germaniques, notamment Frédéric III de Saxe, il entreprend une véritable séparation avec l’Église romaine avec le développement d’une nouvelle branche du christianisme : le luthéranisme. Finalement, Martin Luther, en s’appuyant sur l’anxiété générale de la société du XVIe siècle, est parvenu à trouver des adeptes à sa réforme, exposée dans les 95 thèses, qui se transforme finalement en rupture avec le catholicisme.

        L’archétype de Luther visant à transformer l’Église de l’intérieur est alors dépassé, et cette réforme prend alors la forme d’un schisme, officialisé par la Confession d’Augsbourg, qui définit de grands principes, et diffusé à travers l’Occident.

En 1530 se tient la Diète d’Augsbourg, assemblée de chefs du Saint Empire romain germanique, lors de laquelle chaque prince est invité à présenter un texte suggérant des solutions aux discordes ecclésiastiques. Le comte Jean de Saxe demande alors à Philippe Melanchthon, disciple de Martin Luther, d’écrire un texte fondé les principes évoqués par le réformateur dans les 95 thèses. Cette confession, approuvée par Luther, est retenue et signée par tous les princes luthériens de l’Empire. Ce texte de 28 articles est alors présenté à Charles Quint le 25 juin 1530, dans le but d’aboutir à un compromis avec les catholiques.  Malgré cela, Charles Quint demande aux théologiens catholiques, proches de l’Église romaine, de réfuter la confession par une Confutation, publiée le 3 août 1530, qui s’oppose à un grand nombre d’arguments protestants. Les états luthériens chargent alors, encore une fois, Melanchthon de rédiger une réponse : il en résulte une Apologie en 1531. La Confession d’Augsbourg est, par la suite, considérée comme texte fondateur du luthéranisme, puisqu’il établit la pierre angulaire du protestantisme : les solae.

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