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La Guerre D'Otto Dix

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Par   •  14 Décembre 2013  •  1 256 Mots (6 Pages)  •  1 462 Vues

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Analyse de l'oeuvre d'Otto Dix, La guerre.

Ce document est un tableau nommé La Guerre, réalisé par le peintre allemand Otto Dix. Sa structure particulière – un triptyque avec prédelle – s'inspire des retables qu'on trouvait dans les églises allemandes au XVIeme siècle. Réalisé entre 1928 et 1931, ce triptyque de 4 mètres sur 2, 5 mètres témoigne de l'expérience combattante de l'auteur, engagé volontaire dans l'armée allemande en tant qu'artilleur. Aujourd'hui exposé dans un musée à Dresde, l'oeuvre a du être cachée jusqu'en 1945 pour éviter la destruction par les nazis. Profondément marqué par les combats et leur violence, l'oeuvre d'Otto Dix traduit l'horreur, mais aussi l'absurdité et l'inutilité de la guerre. En quoi cette œuvre est-elle un témoignage des traumatismes des soldats et nous renseigne sur la réalité de la guerre ? Après avoir décrit l'enfer vécu par les soldats au front (I), on identifiera les signes d'espoirs qui leur ont permis de tenir (II).

Ce triptyque témoigne de l’enfer que les soldats ont subi au front. Sur le panneau central, des piques plantées dans le sol et les corps traduisent la violence de guerre. Le cadavre accroché à la pique indique le mouvement des soldats depuis la sortie des tranchées jusqu’au no man’s land (où on ramasse les blessés et les morts après le combat). Les morts sont peints dans le panneau du bas (à la place du tombeau de Jésus sur les triptyques médiévaux). L’enfer du front est suggéré par les corps en charpie, criblés de balles ou déchiquetés par les obus, par le paysage dévasté, par le feu qui traduit la puissance de l’artillerie (suggérée par la roue à gauche sur le premier panneau). Sur le panneau central, un soldat – dont on suppose qu’il est le seul à être encore en vie – porte un masque à gaz pour se protéger des gaz envoyés par l’ennemi.

Toutes ces armes, ainsi que les chars et les avions, sont à l’origine de nombreux morts : la bataille de Verdun, entre février et décembre 1916 a fait 300 000 morts dans l’armée française et 250 000 morts dans l’armée allemande. Ces armes ont tué 10 millions de personnes ; elles ont blessé et mutilé 20 millions de soldats (dont les fameuses « gueules cassées »). Mais l’enfer que vivent les soldats ne se limite pas aux moments de combat : en période de trêve ou lors des bombardements avant qu’ils ne sortent des tranchées, les soldats vivent et dorment assis à même le sol, dans le froid ou le chaud (selon la saison), l’humidité, parmi les rats qui pullulent et dans un vacarme quasi-permanent.

Cependant, Otto Dix suggère quelques raisons d’espérer dans son oeuvre, ce qui explique en partie pourquoi ces soldats ont tenu si longtemps. Certaines parties du ciel sont relativement claires et dégagées, signifiant l’espoir de la fin de la guerre pour les soldats. De plus, le soldat portant le masque à gaz, qui semble être en vie, montre que tous les soldats ne mourraient pas au champ de bataille (1 soldat sur 7 a été tué). On retrouve cette même idée sur le panneau de droite en voyant un soldat secourir un de ses camarades blessés. Malgré les rares désertions (fuite pendant le combat) et les mutineries (refus collectif de combattre) dans certaines tranchées en 1917, les soldats ont tenu bon. D’autres éléments non représentés sur l’oeuvre expliquent cette ténacité : les courriers et les colis alimentaires envoyés par les familles, les permissions (période de repos où le soldat avait droit de retourner quelques jours parmi les siens) et les prières pour ceux qui croient. Mais les soldats sont obligés d’aller se battre : c’est un devoir patriotique (défendre la patrie) avec lequel les armées sont intraitables (des soldats ont été condamnés à mort pour désertion ou lors des mutineries).

La Guerre d’Otto Dix est un des plus célèbres témoignages sur l’expérience combattante pendant la Première Guerre mondiale : il montre l’enfer que les soldats ont vécu au front. Ce triptyque a été réalisé par un artiste qui a lui-même fait l’expérience de cette guerre : c’est en quelque sorte un témoignage peint. Mais ce document ne montre pas les conditions de vie des soldats dans les tranchées ni celles des civils restés à l’arrière, qui ne se battent pas, mais sont mobilisés pour l’effort de guerre.

Analyse de

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