L'evolution Du Cours Mondial Du Blé

À partir des années 1990, ces deux pays ont cessé d’importer

pour des raisons opposées : la Chine du fait du développement

de sa production et la Russie du fait de la chute de ses utilisations

(cf. chapitre I).

L’URSS et la Chine, qui réalisaient 45 % des importations mondiales

au cours de cette période (1972/73-1991/92), ne représentent

plus aujourd’hui que 5 % des achats mondiaux.

Entre le début des années 1980 et aujourd’hui, les fl ux de blé

ont été dirigés vers de nouvelles régions du monde :

- les importations de l’Afrique sont passées de 18 % du total

mondial à 27,5 % (de 12,9 % à 17,5 % pour l’Afrique du Nord

et de 5,1% à 10,6 % pour l’Afrique subsaharienne) ;

- les importations du Moyen-Orient ont bondi de 9,4 % à 15,6 % ;

- les importations du Sud-Est asiatique ont grimpé de 3,6 % à

10,1 %.

> Variabilité de l’offre d’exportation

Le disponible américain exportable en blé s'est réduit. Les importations

américaines de blé ont augmenté (surtout pour le

blé dur) et le Mexique importe davantage (des USA). Enfi n, les

exportations du Canada sont un peu plus faibles (- 9 % en 30

ans en moyenne). En synthèse la zone formée par l’Amérique

centrale et l’Amérique du Nord apparaît donc plus centrée sur

elle-même qu’au cours de la période précédente. Cette évolution

est sans doute à mettre en relation avec l’entrée en vigueur

de l’Alena en 1994.

La part des pays de l’hémisphère sud (Australie, Argentine) et

du bassin de la mer Noire dans les exportations s’est fortement

accrue. Ces pays représentent sur les cinq dernières campagnes

en moyenne 40 % du commerce mondial. Or, ils sont situés dans

des zones climatiques moins stables que l’UE ou les États-Unis

et sont soumis à de fortes fl uctuations de production. En 5

ans, les exportations de l’Argentine ont ainsi oscillé entre 4 et

11,9 Mt, celles de l’Ukraine entre 1,2 et 12,9 Mt. La variabilité

des exportations de la Russie, de l’Ukraine et du Kazakhstan est

considérable. Au cours des 10 dernières années l’écart type de

leur récolte est de 17,8 Mt et celui de leur offre à l’export est de

plus de 10 Mt. Cette instabilité (structurelle) des exportations

des pays du bassin de la mer Noire est une des causes majeures

des évolutions erratiques des cours mondiaux.

> Augmentation de la dépendance

vis-à-vis des importations

En dehors des huit grands exportateurs, de la Chine et de l’Inde,

la consommation des pays « autres » est passée en 50 ans de

76 Mt à 207 Mt. Les importations de ces pays ont progressé de

Source : USDA

Calcul sur la période allant de 1990 à 2010/11

élaboration FranceAgriMer

Coéffi cient de variation (écart type/moyenne)

Production Exportation

Argentine 15,81 23,39

Australie 28,13 25,45

Canada 14,85 16,46

UE 8,76 27,87

CEI (12) 20,59 54,68

États-Unis 20,59 54;68

Taux de dépendance du reste du monde vis-à-vis des

importations

Reste du monde : Monde sans Argentine, Australie, États-Unis, Ex-URSS (12),

Canada, UE et Inde et Chine

30%

35%

40%

45%

50%

55%

60%

1960/1961

1970/1971

1980/1981

1990/1991

2000/2001

2010/2011

Source : USDA

20

22

24

26

28

30

32

34

36

38

1991/92

1993/94

1995/96

1997/98

1999/00

2001/02

2003/04

2005/06

2007/08

2009/10

en Mt

Exportations américaines de blé

Les cahiers de FranceAgriMer 2011 / Études / CÉRÉALES / 7

26 Mt à 101 Mt. Leur consommation

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