Exposé Sur La Guerre D'Algérie
Dissertations Gratuits : Exposé Sur La Guerre D'Algérie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mow40 • 27 Février 2013 • 3 187 Mots (13 Pages) • 5 188 Vues
INTRODUCTION
La guerre d’Algérie est un violent conflit qui a opposé l’Algérie à la France pendant huit ans (1954-1962), aboutissant, en juillet 1962, à l’indépendance algérienne et au départ de la quasi-totalité des « pieds-noirs » d’Algérie. Cela a constitué la plus longue et la plus douloureuse des guerres d’indépendance auxquelles la France ait été confrontée.
Elle a déchaîné les passions et menacé la stabilité de la métropole et des institutions républicaines. Les Algériens insurgés ont mené une guérilla urbaine et rurale, coordonnée par le Front de libération nationale (FLN).
C’est surtout la France qui connaît un problème colonial important, entraînant de graves crises qui aboutissent à la naissance de la Ve République, en raison de l’absence de toute conception globale de la décolonisation comme de toute volonté politique forte de la part des différents gouvernements de 1945 à 1958, et du désintérêt affiché de l’opinion publique métropolitaine, mais aussi de l’évolution de la situation internationale. Ainsi, le conflit d’Indochine se déroule en grande partie dans un contexte de guerre froide liée à la prépondérance, dans le mouvement nationaliste, des communistes dirigés par Hô Chí Minh et à la proximité de la Chine de Mao Zedong.
Huit années de guerre (1946-1954), le désastre de Diên Biên Phu (mai 1954) et le refus des Américains de lui venir en aide sont nécessaires pour que la France signe les accords de Genève le 20 juillet 1954, accorde l’indépendance au Viêt Nam ainsi qu’au Laos et au Cambodge, et se retire de cette région du monde.
À Madagascar, le soulèvement nationaliste en 1947 est suivi d’une répression très violente qui fait plusieurs dizaines de milliers de victimes, et les Malgaches n’accèdent à l’indépendance qu’avec le mouvement général d’émancipation de l’Afrique noire française, en 1960.
Enfin, en Algérie, la France s’engage dans l’une des plus longues guerres de la décolonisation (1954-1962) contre le FLN, en raison de la présence d’une forte minorité de colons (voir Algérie, guerre d’). Dans cette lutte sans merci, l’échec de l’expédition de Suez (1956) marque un tournant décisif en manifestant que la France ne peut plus agir sans l’assentiment des Américains et qu’un Arabe, l’Égyptien Gamal Abdel Nasser, l’a mise en échec.
Malgré l’envoi du contingent et un succès militaire sur le terrain, la France ne peut cependant se maintenir en Algérie ; le général de Gaulle, arrivé au pouvoir grâce à la pression des colons et de l’armée, sait conduire le processus menant à l’indépendance (acquise lors des accords d’Évian, signés le 18 mars 1962) qui met fin à cent trente années de présence française.
I. LES ORIGINES DU CONFLIT ALGERIEN.
Les particularités de l’Algérie française.
L’Algérie française a un statut particulier : elle est la seule parmi les colonies établies au XIXe siècle à élire des députés dans ses trois départements et à être gérée par les mêmes institutions qu’en métropole. Quelque 1,5 million de « pieds-noirs » d’origine française y sont installés depuis plusieurs générations. Eux seuls ont accès aux droits civiques nationaux ; ils sont les principaux propriétaires fonciers et occupent l’essentiel des postes de pouvoir.
Ainsi, la présence française en Algérie ne peut pas être réduite à celle de colons minoritaires, concentrés dans les principales villes ou les grandes plantations. Les « pieds-noirs » sont profondément attachés à l’Algérie et comprennent mal la montée de revendications nationalistes dans les milieux arabes et berbères qui, en raison d’une forte explosion démographique, se trouvent dans une situation de paupérisation croissante.
Affirmation et revendications nationalistes
Au cours des années trente, trois grandes tendances apparaissent dans les milieux arabes en Algérie : la première défend l’idée d’une patrie algérienne musulmane, la deuxième prône la thèse de l’indépendance et de la révolution sociale, tandis que la troisième, celle de l’élite musulmane, soutient une assimilation totale des Algériens et leur droit à obtenir la citoyenneté française. Cette dernière tendance disparaît après la défaite française de 1940 et le débarquement allié en Afrique du Nord, en 1942. Elle est catégoriquement rejetée par Ferhat Abbas, jusqu’alors l’un de ses plus farouches partisans, qui publie, en février 1943, le Manifeste du peuple algérien, qualifiant l’assimilation de « machinerie dangereuse au service de la colonisation ».
Le gouvernement provisoire du général de Gaulle octroie la citoyenneté française à plusieurs dizaines de milliers de musulmans, le 12 décembre 1943 (discours de Constantine), et promet des réformes. Cependant, rien ne peut stopper la progression dans le pays de l’idée selon laquelle il faut soustraire l’Algérie à la souveraineté française. La participation exemplaire des troupes algériennes à la libération de la France conduit le général de Gaulle, lors de son discours à la conférence de Brazzaville en 1944, à évoquer la possibilité d’accorder une autonomie nouvelle à l’Algérie, suscitant un espoir vite déçu dans les milieux indépendantistes.
Emeutes de Sétif et radicalisation indépendantiste.
Les célébrations de la victoire du 8 mai 1945 tournent à l’émeute armée à Sétif et à Guelma.
Plus d’une centaine de colons européens sont tués. La France réplique alors par une répression sanglante, qui provoque la mort de plusieurs milliers de musulmans et radicalise l’approche de nombreux nationalistes algériens, les poussant à demander l’indépendance pure et simple. Paris ordonne également la dissolution des partis à tendance nationaliste, puis prononce une amnistie en 1946.
Plusieurs mouvements nationalistes réapparaissent alors, et Ferhat Abbas fonde l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), tandis que Messali Hadj prend la tête du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), qui abrite l’Organisation secrète (OS), tendance dure du mouvement, représentée par Ahmed Ben Bella.
L’année suivante, en septembre, Paris adopte un nouveau statut pour l’Algérie, laquelle, bien que dotée d’une Assemblée, reste totalement dépendante du gouvernement français. L’Assemblée
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