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De l'éducation des filles par l'abbé de Fénelon - 1687

Commentaire de texte : De l'éducation des filles par l'abbé de Fénelon - 1687. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  3 624 Mots (15 Pages)  •  1 988 Vues

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De l'éducation des filles

par l'abbé de Fénelon

1687

  • Il s'agit ici du premier chapitre d'un ouvrage instructif, philosophique et pédagogique : De l'éducation des filles. C'est un plan d'étude pour les jeunes filles et ce n'est pas le premier, il y en a d'autres qui sont apparus auparavant. A l'échelle européenne, il y en a d'autres en Allemagne et Angleterre, qui ont aussi influencé et fondé les bases de la pédagogie.
  • Le traité de l'éducation des filles est le premier ouvrage de François de Salignac de Mothe-Fénelon ou juste Fénelon, publié en 1687. A ce moment-là, il est théologien, abbé, pédagogue et missionnaire catholique.
  • Fénelon est un homme présent à la cour, en contact avec des grands personnages (le roi, Bossuet, Madame de Maintenon), cela veut dire qu'il n'est pas n'importe qui. Il a rédigé le plan d'étude suite à la demande du duc de Beauvilliers pour l'éducation de ses filles. Le duc est le mari d'Henriette-Louise Colbert, la fille de Jean-Baptiste Colbert. C'est ainsi un ouvrage destiné à une seule famille. Ce plan d'étude est l'orientation pour les instituteurs ou les institutrices, les maîtresses et les maîtres. Ajoutons que le plan s'adresse à des filles de fortune et de condition, c'est-à-dire de naissance noble.
  • Issu d'une famille noble peu fortunée, Fénelon est né le 9 août 1651 à Sainte-Mondane dans le Périgord et meurt le 7 janvier 1715 à Cambrai, quelques mois seulement avant Louis XIV qui décède le 1er septembre de la même année.
  • Il fait ses études à l'Université de Cahors auprès des jésuites dont l'enseignement fut réputé à l'époque grâce à sa qualité. Il fait le doctorat en théologie en 1677 et devient prêtre.
  • Deux an plus tard, l’archevêque de Paris le nomme « supérieur », c'est-à-dire directeur des Nouvelles Catholiques. C'est une institution religieuse à Paris fondée pour instruire les femmes et les filles protestantes dans la foi catholique. On les fait convertir, parfois de manière violente et souvent contre l'accord des parents. Cette institution est placée sous le patronage du roi et du maréchal de Turenne, l'un des meilleurs généraux de Louis XIII et de Louis XIV.

Fénelon apprend à bien connaître le protestantisme. Il discute avec les réformés et écoute attentivement pour les mieux amener à la foi catholique.

  • Par cette voie, il entre en contacte avec de puissants personnages, avec la Marquise de Maintenon, la femme de Louis XIV qu'il épousa secrètement après la mort de sa première femme Marie-Thérèse. Elle s’engagea beaucoup pour l'éducation des filles. Par exemple, suite a sa demande, la Maison royale de Saint-Louis à été créée un an avant la publication du traité de Fénelon, en 1686. C'est une école exclusivement destinée aux jeunes filles des familles nobles, mais pauvres, puisque la Marquise de Maintenon est d'une famille noble, mais ruinée. Fénelon rencontre aussi l'évêque dijonnais (que les Bourguignons parmi vous devraient connaître) Bossuet. Celui-ci l'introduit à la cour. Les deux développent une forte amitié.

  • Il faut savoir que la répression des huguenots a pris une importance massive à partir des années 1680 et plus encore à partir de la révocation de l'édit de Nantes. Les réformés ont été privés de leur protection juridique et leurs privilèges politiques et militaires. Ils doivent subir les graves conséquences des dragonnades : des emprisonnements, des exécutions, la persécution et de multiples violences. Beaucoup de réformés s'exilent et leur nombre en France décroît davantage.
  • Puisque Fénelon a l'esprit ambitieux, la sensibilité pédagogique, une forte dévotion catholique et un zèle inébranlable, Bossuet l'envoie en Saintonge, peu après l'édit de Fontainebleau. C'est une ancienne province sous l'Ancien Régime, est d'ailleurs une zone réformée (Marennes, Rochefort, La Tremblade, La Rochelle). Il est alors missionnaire catholique, comme beaucoup d'autres à l'époque, envoyés par le roi. Cette sorte de mission a pour but la conversion des infidèles au catholicisme. C'est une volonté que Fénelon garde toute au long de sa vie. La violence peut forcer les réformés à la conversion, mais on ne peut pas forcer la foi. Par conséquent, Fénelon veut se montrer pacifique, mais la mission dans le Périgord s'avère trop difficile et il revient à Paris auprès des Nouvelles Catholiques.

Bref : Fénelon, en tant que missionnaire catholique dans la zone réformée et supérieur des Nouvelles Catholiques, a déjà fait l’expérience de l'éducation des filles. Ce sont ces deux expériences qui l'ont donné l'inspiration pour le Traité de l'éducation des filles. (C'est ce qu'il faut retenir.)

Problématique :

  • L'éducation des filles d'après Fénelon : pourrait-elle jouer un rôle décisif dans la répression du protestantisme dans le royaume de France ?

        Dans un premier temps, je vais vous expliquer quelle est cette négligence à l’égard de l'éducation des filles. Ensuite, l'instruction des filles, ce que le plan de Fénelon prévoit précisément et pour finir, la partie la plus importante : Le catholicisme, au cœur de l'éducation.

Première partie

La négligence

        En ce qui concerne alors l’éducation des filles, Fénelon évoque le problème dès le début de son plan. « Rien n'est plus négligé que l'éducation des filles » (1) Cette négligence est déjà très ancienne, enracinée dans la pensée de la plupart des gens depuis bien longtemps. Aristote disait déjà que la femme est une erreur de la nature, d'où la justification de sa situation mineure. On dit qu'elle est pleine de défauts. Ces défauts servent d’orientation pour accuser ou contester les actions de la femme.

La pensée générale

        Lorsque les femmes se sont mariées, elles doivent « obéir à leurs maris » (5). Les homme dominent les femmes. On pense qu'elles n'ont pas besoin des instructions et que l'éducation des garçons semble plus importante puisque ce sont les hommes qui s'engagent le plus dans la société. « Il ne faut pas qu'elles soient savantes, la curiosité les rend vaines et précieuse » (3-4). Les femmes qu'on appelle précieuses sont de la plus haute société qui se livrèrent au plaisir du bel esprit.

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