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Composition d"histoire: Le déclin De L'Europe Au Lendemain De La 1ère Guerre Mondiale

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Par   •  11 Décembre 2014  •  2 111 Mots (9 Pages)  •  3 823 Vues

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Composition histoire

Le déclin de l’Europe au lendemain de la première guerre mondiale

La première mondiale arrive au début du XXème siècle, après des siècles, depuis l’Antiquité, de domination de l’Europe sur le monde, et après un siècle de progrès fulgurant avec la révolution industrielle, qui a transformé l’Europe, mais aussi d’autres pays comme les États-Unis et le Japon. À la fin du XIXème les États européens, qui ne représentent géographiquement « qu’un petit cap du continent asiatique » selon Paul Valéry, se sont pratiquement partagé le monde (avec notamment la conférence de Berlin en 1885). Les pays qui échappent à leurs grands Empires (l’Amérique, la Chine) se développent sur le modèle européen, dit « occidental ».

Et pourtant en 1918, Oswald Spengler publie la première partie de son ouvrage Le déclin de l’Occident, qui affirme, en comparant l’histoire de l’Occident à l’Empire Romain, que les grandes cultures comme des êtres vivants connaissent la croissance et le déclin. En effet, en 1918, l’Europe sort du grand choc de la Grande guerre. Cette guerre a été la première guerre mondiale, mettant en scène tous les acteurs mondiaux et pas seulement les pays européens comme dans les guerres napoléoniennes. Que reste-t-il, au lendemain de la première guerre mondiale, de cette puissance européenne qui a dominé le monde pendant si longtemps ?

Nous verrons que l’Europe est un continent ruiné (I), qui reste profondément divisé et fragilisé (II), et qui perd sa première place dans le monde (III).

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Au lendemain de la première guerre mondiale l’Europe est saignée, dépeuplée, elle est en déclin sur le plan démographique.

Ce sont les pertes humaines qui se font le plus cruellement sentir. La guerre a coûté à l’Europe plus de 8 millions de morts et 6 millions d’invalides. On compte plus de 4 millions de veuves et 8 millions d’orphelins. À ces pertes, s’ajoute la surmortalité de guerre due aux mauvaises conditions d’hygiène, aux privations et à l’épidémie de grippe espagnole de 1918.

La guerre a également entraîné un déficit de naissances, les hommes en âge de procréer étant au front. Leur disparition s’accompagne pendant des années de dizaines de milliers de naissances en moins. Ce sont des « classes creuses » qui parviennent à l’âge adulte en 1939, au moment où l’Europe entre dans le second conflit mondial. La base rétrécie de la pyramide correspond à la faiblesse du taux de natalité. C’est une grande différence avec les pyramides des âges des autres pays du monde

Cet impact démographique s’accompagne d’un grand impact économique.

La guerre à causé de grands dégâts matériels et dans les structures de production. Elle a ravagé de très grands territoires (notamment en France, en Belgique, en Allemagne) qui étaient un cœur industriel de l’Europe. Les pollutions causées par la guerre ont aussi rendu de vastes terres agricoles incultivables. La « guerre totale » a aussi touché les villes, les zones industrielles et les voies de communication.

La situation financière de l’Europe en 1918 est très grave. La richesse nationale des belligérants a été profondément entamée. Pour financer leur effort de guerre, ils ont dû donner une partie de leurs réserves d’or (faute d’avoir des produits à exporter). Ce moyen de financement s’avérant insuffisant, les États ont dû recourir à l’emprunt : emprunts intérieurs (les dettes publiques ont augmenté dans des proportions considérables en France, en Angleterre et en Allemagne) et emprunts extérieurs (les pays européens ont emprunté à de nombreux pays du monde, surtout aux États-Unis).

La situation monétaire s’est aussi dégradée. Pour financer les dépenses de guerre, les États ont aussi augmenté le volume de papier-monnaie en circulation, bien au-delà de ce que leur permettait l’encaisse des banques centrales. L’Europe entre ainsi dans une période d’inflation, aggravée après la guerre par les déséquilibres entre une production insuffisante et une très forte demande de produits (en France, les prix ont quadruplé pendant le conflit). Autre conséquence de l’inflation, les principales monnaies européennes cessent d’être convertibles en or, se dépréciant par rapport au dollar.

Après la guerre, les charges pesant sur les budgets s’alourdissent encore (paiement des pensions aux victimes de la guerre, mutilés, veuves, orphelins, paiements des réparations pour l’Allemagne au terme du traité de 1919). Les États dévastés doivent emprunter pour reconstruire, investir et produire.

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Au lendemain de la première guerre mondiale, l’Europe n’est pas seulement ruinée, elle est aussi profondément divisée.

La démocratie libérale, sortie victorieuse du conflit, semble triompher. En effet, les empires austro-hongrois, allemand et russe, symboles de la permanence des pratiques autoritaires, se sont effondrés, laissant place à des régimes parlementaires en Allemagne et en Autriche, pendant qu’en Russie s’installe un régime qui se réclame du marxisme. Les anciennes minorités nationales libérées forment de nouveaux États qui adoptent tous des régimes parlementaires fondés sur le suffrage universel, devenant soit des Républiques comme la Pologne ou la Tchécoslovaquie, soit des monarchies constitutionnelles comme la Roumanie ou la Yougoslavie. Les assemblées où entrent de nouvelles catégories sociales (paysans, ouvriers) reçoivent des pouvoirs accrus.

Mais en réalité, la démocratie se révèle fragile dans ces pays. Les populations n’ont pas encore acquis la pratique du régime parlementaire et, constituées en grande partie de paysans souvent illettrés, elles ne peuvent participer de façon efficace et consciente à la vie politique et sont le jouet de démagogues ou de notables locaux qui orientent leur vote. Ainsi, les nouvelles démocraties sont menacées par le populisme, à gauche par le bolchevisme, à droite par les mouvements de tendance autoritaire.

À ces divisions politiques s’ajoutent de nombreuses fractures, idéologiques et géographiques.

Pour les adeptes du bolchevisme, la véritable démocratie est une société sans classes et on ne peut l’établir qu’en renversant la démocratie libérale, simple caricature, où l’État, dominé par la bourgeoisie capitaliste, gouverne au seul profit de cette classe. Ce courant suscite une poussée révolutionnaire en Europe et l’espoir de déclencher une révolution

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