Commentaire de texte : une famille bourgeoise à Angers sous le règne de Louis XIV
Commentaire de texte : Commentaire de texte : une famille bourgeoise à Angers sous le règne de Louis XIV. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JulesRibeiro • 5 Décembre 2021 • Commentaire de texte • 2 584 Mots (11 Pages) • 689 Vues
Commentaire de texte : la chronique familiale d’un bourgeois d’Angers
"Il n'est de richesse que d'homme" disait le philosophe Jean Bodin, en affirmant que la grandeur d'un pays se bâtissait sur son nombre d'habitant, en effet la France de l'époque moderne et plus particulièrement du XVIIe s. brillait par sa population, la France est au début du XVIIe s. avec 20 millions d'habitants le pays le plus peuplé d'Europe (comme le titre Pierre Goubert : Louis XIV et 20 millions de français) loin devant l'Allemagne (13 millions) l'Angleterre (6 millions) et l'Espagne (7 millions). Cependant bien que fortement peuplée pour l'époque, cette population n'est pas répartie également, en effet les régions de bocages tels que la Normandie, le Nord, la Bretagne et la Loire sont les plus peuplées et la majorité des gens habitent dans des paroisses de moins de 1000 habitants, les seuls endroits urbains attirant la population sont l'Artois et les Flandres et les côtes méditerranéenne sont-elles relativement vides, tout comme les villes, en effet la grande majorité des français habitent et travaillent à la campagnes, la ville est alors un endroit qualifié de sale, ou les animaux se mélangent avec les humains, la campagne est donc fortement "privilégiée". En plus de cette répartition démographique inégale, le XVIIe s. qui aurait pu être un siècle de grosse évolution démographique va certes connaitre une évolution, on passe de 20 millions d'habitants en 1600 à 22 millions en 1700 mais cette évolution a été ralentie par les crises démographiques ayant secouées le pays tout entier, comme la grande famine de 1693-1694 dût a un hiver extrêmement froid et un printemps pluvieux entrainant de mauvaises récoltes et donc une flambée des prix des céréales telles que le froment, principale source de nourriture des français entrainant une sous-alimentation entrainant elle-même la propagation de maladies telles que le typhus, cette crise fit 1 300 000 mort. En plus de ces crises, la seconde moitié du XVIIe s et la première moitié du XVIIIe furent les périodes les plus froides du "petit-âge glaciaire", période de froid accrue ayant duré du début du XIVe s. et la fin du XIXe s. Le XVIIe s siècle est aussi un siècle de guerre, surnommé le "siècle de fer" dut a ses périodes de guerre permanentes, tels que la Guerre de Trente ans (23 mai 1618 -15 mai 1648), la guerre de Hollande (1672-1678) ou encore la Guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697). Cette période de la deuxième moitié du XVIIe est donc une période particulière pour les Français. Pour voir cela nous allons étudier le document suivant : La chronique familiale d'un bourgeois d'Angers. Ce document est écrit par un avocat angevin bourgeois du nom de Pierre Audouys, c'est en fait un livre de raison, c'est à dire un registre de comptabilité domestique servant ici à détailler les naissances, mariages et mort de la famille, nous avons ici donc le droit à un point de vue interne à la vie de famille, s'agissant d'une famille bourgeoise le langage et donc très soutenu et loin du commun de l'époque. De plus ce registre est construit de manière répétitive : Date, Parrain, Mort, Baptême, lieu du baptême, prénom et à chaque nouvelle naissance ou mort il y a un nouveau paragraphe, on y voit donc une réelle actualisation de la vie de famille. Ce document est mis à disposition dans une revue appelée la Documentation photographique qui est une revue bimestrielle historico-géographique produite par la documentation française, une maison d'édition française basée à Paris, cette revue retrace l'histoire et la décrit à travers l'analyse d'images et de document, le document que nous allons étudier est tiré du numéro 6021 : Vivre et survivre sous l'ancien régime. Ce document du fait de son point de vue se plongeant au plus profond de la vie d'une famille bourgeoise citadine nous offre un témoignage "fort" et réel de la vie de famille à cette époque particulière. Nous pouvons donc nous demander comment ce document nous démontre-t-il la vie d’une famille française bourgeoise sous le règne de Louis XIV, pour cela nous verrons dans un premier temps l'importance du mariage dans la "constitution de la famille" puis dans un second temps des danger de la reproduction, ensuite dans un troisième de la période d'incertitude qu'est la petite enfance et enfin de l'importance de la religion.
Dans la société du XVIIème siècle, la famille est le principale « socle » de la vie d’une personne, et cette famille a comme principale pilier le mariage, en effet à cette époque lorsque l’on se marie c’est en général pour toute la vie ou du moins jusqu’à la mort de l’un des conjoints. Le choix du mari ou de la femme est donc important, cependant, ce choix est à l’époque limité, en effet un bourgeois de la ville ne se mariera jamais avec une paysanne et inversement, le mariage est à l’époque endogame, c’est-à-dire que l’on se marie avec une personne de sa classe sociale, et le livre de raison de monsieur Pierre Audouys le montre bien, en effet ce dernier, est « avocat en parlement »(l.4), son père est « officier seigneurial » (l.4) et il se marie avec Marie Grézil fille de François Grézil « marchand de soie et consul » (l.24) et petite fille d’Isaïe Belot, rentier. On voit donc ici que François comme sa femme et la famille de cette dernière viennent tous d’un milieu bourgeois et ne se mélangent pas. Cependant il ne faut pas croire que ce phénomène se réduit à la classe bourgeoise, en effet même dans les classes populaires on ne se mélange pas, pour preuve à l’époque, le français moyen de l’époque ne dépasse pas les 10,15kmh autour de leur lieu de naissance, preuve que la vie a l’époque moderne se constitue dans l’entre soi, le mariage endogame en étant une preuve.
Le mariage de l’époque possèdent également comme particularité qu’il résonne principalement comme un « contrat » plus qu’une union de l’amour, en effet cela rejoint le concept de l’endogamie, le but du mariage est de perpétuer le statut de la famille chez les bourgeois, et c’est donc bien souvent un mariage forcé, comme c’est le cas chez Pierre Audouys : « Mais la demoiselle, ou qu’elle eût d’autres inclinaisons, ou autre chose n’y pouvait consentir. Enfin M. Civrel, le notaire, en parla avec sa mère et son père le 15 mai, ce qui l’y fit résoudre » (l.19-21), on pense à l’époque plus aux intérêts qu’aux sentiments. Les mariages sont donc a l’époque au centre de la vie d’un couple bien qu’ils consistent en réalité plus comme un
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