Commentaire de document - Très brève relation de la destruction des Indes
Commentaire de texte : Commentaire de document - Très brève relation de la destruction des Indes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clément Monseigne • 9 Février 2023 • Commentaire de texte • 817 Mots (4 Pages) • 388 Vues
Le texte étudié est un extrait de l’ouvrage de Bartolomé de Las Casas, Très brève relation sur la destruction des Indes. Ce livre a été publié en 1552 et il était donc destiné à informer le public espagnol de ce qui se passait à l’époque dans le Nouveau Monde. Bartolomé de Las Casas a en effet eu l’occasion d’observer l’attitude des Espagnols face aux Amérindiens puisqu’il a accompagné, en tant que prêtre, les conquistadors lors de leurs conquêtes ; il est donc contemporain des faits qu’il relate. L’auteur adopte un regard critique à l’égard des Européens et de leurs actes sur le nouveau continent puisqu’il cherche à les dénoncer. Son ouvrage a d’ailleurs été publié juste après la controverse de Valladolid, un débat au cours duquel il a défendu les Amérindiens, dans un contexte plus large de colonisation européenne du Nouveau Monde.
La conquête et la colonisation du continent américain ont débuté après sa découverte par Christophe Colomb en 1492, événement auquel le texte fait référence dès ses premières lignes : « Les Indes ont été découvertes en l’an 1492 » (l. 1). Ici, les Indes désignent en réalité le continent américain, que les premiers explorateurs avaient pris pour l’Inde, un territoire vers lequel ils cherchaient une nouvelle route. Las Casas affirme ensuite que « l’année suivante, des Espagnols, des chrétiens s’en allèrent les peupler, et cela pendant quarante-neuf ans » (l.1-2). La conquête de l’Amérique a en effet été menée sur une longue durée. Une étape importante fut franchie en 1521, avec la conquête de l’Empire aztèque par Hernan Cortès. L’une des premières terres colonisées est « la grande et bienheureuse île Hispaniola » (l. 4), l’actuelle île de Saint-Domingue, située dans la mer des Caraïbes. Cette entreprise de colonisation fut émaillée par des épisodes violents qui sont dénoncés par Las Casas dans son ouvrage.
L’auteur affirmait en effet que les Espagnols maltraitaient les Indiens, qu’ils ne faisaient « que les mettre en pièces, les tuer, les plonger dans l’angoisse, les affliger, les tourmenter et les détruire par des actes de cruauté étranges, nouveaux, variés, jamais lus, ni entendus » (l. 18-20). Les conquistadors se sont en effet livrés à des massacres et à des exécutions sommaires durant leurs explorations. Leur avidité et leur cruauté peut être expliquée en partie par le fait que la conquête était une entreprise privée qui devait être rentabilisée. Selon Las Casas, les actes de cruauté des Espagnols furent si nombreux « que, sur trois millions d’âmes que nous avons vues dans l’île d’Hispaniola, il n’en reste pas deux cents aujourd’hui » (l. 21-22). Cette affirmation mérite d’être nuancée, car si la conquête européenne fut meurtrière ce ne fut pas tant à cause d’actes de cruauté qu’en raison des maladies apportées par les Européens. Las Casas affirmait d’ailleurs que les Amérindiens « meurent très facilement de n’importe quelle maladie » (l. 12). Il fait ici référence au choc microbien : l’importation, par les colons de maladies inconnues en Amérique, comme la variole. La population indigène n’était pas immunisée contre ces virus qui décimèrent les Amérindiens : entre 50 et 70 millions d’entre eux y succombèrent durant la période coloniale. Les exagérations de l’auteur sont au service
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