LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les transformations de la métallurgie en France au XIXs

Commentaire de texte : Les transformations de la métallurgie en France au XIXs. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  3 650 Mots (15 Pages)  •  899 Vues

Page 1 sur 15

Les transformations de la métallurgie en France

        Introduction:

        Le XIXs est un siècle de changements et de bouleversements dans le domaine de l'innovation technique: en effet on est passé d'une société jusqu'alors agricole à une société industrielle produisant de manière exponentielle son rendement grâce à une nouvelle source d'énergie: le charbon et également à l'invention de nouvelles techniques de production telles que la locomotive à vapeur au début du XIXs ou les lignes de chemins de fer dès 1825.

        L'auteur de l'extrait que nous allons présenter se nomme François Prosper Jacqmin. Il est né à Paris en 1820 et mort dans la même ville en 1889. Polytechnicien et ingénieur des ponts et chaussées, il voue sa vie aux chemins de fer, dans un premier temps comme ingénieur à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon, puis comme directeur de l'exploitation aux Chemins de fer de l'Est en 1859. En 1864, il professe le cours d'exploitation des chemins de fer à l'École Impériale des Ponts et Chaussées.

        Du fruit de sa carrière d'ingénieur, on lui doit de nombreux ponts, des viaducs dont celui de Fribourg sur la Sarine, des tunnels en France et en Suisse et des gares dans de nombreuses villes. En 1870, il organise avec succès les transports de troupes vers la frontière de Lorraine. Après la guerre franco-prussienne de 1870 il négocie avec l'Allemagne la "mutilation" du réseau. En 1872, il est nommé directeur de la Compagnie de l'Est qui disposait alors de 3075 km de voies sur lesquelles circulaient plus de 800 trains par jour (précisons que le parc comprenait 900 machines et 25000 wagons).

Il a également écrit des traités sur le sujet: "De l'exploitation des chemin de fer" (1868) ; "Des machines à vapeur" (1870) ; "Les chemins de fer pendant la guerre de 1870-1871" (1872) ; "Les chemins de fer de l'État" dans la "Revue des deux mondes" (1878). Il est nommé au grade de commandeur de la Légion d'honneur en 1874.

        Mais l'extrait qui nous intéresse provient de son traité intitulé "De l'exploitation des chemins de fer" publié en 1868. Il s'agit plus précisément de la cinquième partie du livre dans laquelle il essaie de faire comprendre les transformations de l'industrie métallurgique en France du XIXs grâce aux chemins de fer. Tel un historien faisant une étude sur le monde industriel du XIXs, ses propos suivent un raisonnement chronologique  mêlés d'analogies avec d'autres secteurs d'activité et de constats sur l'effet que peut propager une telle croissance de l'industrie métallurgique sur une société en constante évolution qu'est celle du XIXs.

        En étudiant  ce document il est possible d'en extraire une problématique centrée sur le rôle de la sidérurgie et par extension sur l'enjeu du développement des chemins de fer en France et en Europe dans la seconde moitié du XIXs. On pourrait la formuler de la façon suivante: Quelles  sont les différentes péripéties économiques et sociales  vécues par la mise en place d'un réseau ferré de plus en plus prisé sous la Ière Révolution industrielle dans la France du milieu du XIXs?

        Ce questionnement est élucidable en se focalisant tout d'abord sur les débuts de l'industrie ferrée anglaise puis française dont l'évolution est comparée avec d'autres domaines de production. Ensuite nous analyserons les changements majeurs dans le paysage industriel français qu'ont impliqué la multiplication des réseaux ferrés et enfin nous conclurons sur les résultats économiques et sociaux mitigés, inhérents à cette innovation technique moderne.

        I) Un début difficile pour les chemins de fer, crise à double tranchant dans un commerce bipolaire:

        A) L'histoire des premiers chemins de fer:

        L’histoire des chemins de fer prend ses racines en Angleterre dans les années 1820 avec le chemin de fer mécanisé. Il reste le mode de transport terrestre dominant pendant près d'un siècle, avant d'être supplanté après la fin de la Seconde Guerre mondiale, par le transport routier automobile.

Cependant il ne faut pas oublier que l'histoire du transport ferroviaire débute à l'origine avec des rails en bois usant de la traction humaine ou animale avant même l'établissement de la machine à vapeur au XVIIs nécessitant des rails en fer et en acier.

Le chemin de fer a été créé pour réduire le travail à fournir lors d'un déplacement de masse. Dans cette optique on établit durant l'Antiquité l'ancêtre du chemin de fer, à savoir les chemins guidés  qui consiste en un roulement sur des plans inclinés en bois parfois garnis de métal chez les Égyptiens... La voie charretière ou les réseaux de chemins guidés dans les mines durant l'époque médiévale font également office de précurseurs.

 Au XVIIIs le développement des mines de charbon en Angleterre pousse les Anglais à reprendre ce même système de traction lesquels inventent le rail à la fin du siècle. Un ingénieur anglais, William Jessop conçoit les rails à ornière destinés aux roues à boudin puis en 1802, Jessop ouvre le Surrey Iron Railway qui est le premier chemin de fer public du monde à traction hippomobile.

        

        

        B) L'arrivée de la vapeur et concurrence franco-britannique:

        Au début du XVIIIs la sidérurgie anglaise vient à manquer de charbon de bois dû à un déboisement intensif. Ce problème est résolu par la mise au point par Abraham Darby, dès 1709, d'un nouveau combustible à haut pouvoir calorifique, le coke, obtenu par pyrolyse du charbon minéral (décomposition d'un composé organique par la chaleur pour obtenir un nouveau produit). Après 1780, l'usage du coke dans les hauts-fourneaux se généralise en Grande-Bretagne conférant ainsi au pays une avancée technique considérable sur l'Europe continentale qui, plus boisée, tarde à adopter ce nouveau procédé (première coulée de fonte au coke en France, en 1785, au Creusot). A l'augmentation de la production de fonte, due à l'utilisation du coke, s'ensuit à tous les niveaux de la sidérurgie le besoin de machines plus puissantes. La découverte de ce nouveau combustible fossile n'est pas alors sans conséquence sur les industries de production françaises de fonte et de fer employant traditionnellement le charbon de bois  se voyant écraser par la concurrence britannique.

...

Télécharger au format  txt (22 Kb)   pdf (275 Kb)   docx (17.2 Kb)  
Voir 14 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com