Les transformations économiques et sociales en France depuis 1945

Les transformations économiques et sociales en France depuis 1945

Introduction

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France connaît des transformations économiques profondes qui entraînent des mutations sociales majeures. En même temps, la fin des Trente Glorieuses accentue, au début des années 1970, ces mutations durables.

I. Les métamorphoses économiques et leur incidence sur la structure de la société française

A. Le développement du secteur secondaire

A l’image de l‘Europe, au terme de cinq années de guerre, la France doit se reconstruire, avec pour modèle l’économie libérale, dans un monde occidental où les industries créent une véritable dynamique. Ce système industriel repose sur le taylorisme, pour la hausse de la productivité, et sur le fordisme (standardisation des biens de production), modèles états-uniens qui se diffusent à partir de 1945. En conséquence, la main-d’oeuvre liée au secteur industriel va continuellement augmenter jusqu’aux années 1970, appliquant les nouvelles méthodes de production (travail à la chaîne des ouvriers spécialisés, division du travail entre conception et exécution des tâches). Les Trente glorieuses (1945-1973) sont synonymes de dynamisme économique et la demande en actifs est telle que l’immigration contribue à répondre aux besoins des entreprises, que ce soit en ouvriers qualifiés ou non. De même, les femmes font massivement leur entrée sur le marché du travail.

Apparu en 1945 au Royaume-Uni, l’Etat providence s’affirme aussi en France, en influant sur la politique économique et sociale. L’Etat pratique l’interventionnisme et planifie le développement économique : programme de nationalisations, création de la Sécurité sociale en octobre 1945.

Dans la logique de l’Etat providence, l’économie doit être au service du social. Pourtant, force est de constater que les rapports sociaux évoluent aussi sous la pression des syndicats, qui négocient avec les organisations patronales pour assurer des conditions de travail satisfaisantes.

B. Le monde agricole face à l’exode rural

Le développement du machinisme agricole, grâce aux progrès industriels, et le recours croissant aux engrais chimiques provoquent une mutation radicale du monde agricole. Le pourcentage d’agriculteurs dans la population totale ne cesse de diminuer, pour atteindre dans les années 1880 près de 5%, contre 30 % en 1945. Le secteur primaire, qui intègre aussi les mineurs, est dès lors en crise.

L’exode rural influe sur la croissance urbaine qui s’amplifie. Les jeunes quittent les campagnes, tant pour leurs études que pour travailler en milieu urbain. Au même moment émerge un nouveau secteur d’activités économiques : celui des services.

C. L’essor du secteur tertiaire

Les services (banques, transports, assurances, télécommunications) témoignent du dynamisme de l’économie libérale dans les

Trente Glorieuses. D’où le développement conséquent d’une classe moyenne de salariés. Son ampleur ne fait que s’accroître avec l’entrée en crise, dans les années 1970, du secteur industriel.

Parallèlement, les grandes entreprises,le phénomène de concentration et des nationalisations nuisent au maintien de nombreuses entreprises artisanales.

Transition

Ainsi, les Trente Glorieuses se caractérisent par une transformation des structures sociales et le développement du salariat, avec une tendance à la tertiarisation. Mais dans une société française au fort accroissement naturel, les transformations économiques influent aussi sur les relations entre hommes et femmes, dans les divers milieux professionnels.

II. Le nouveau paysage sociologique

A. Des femmes de plus en plus nombreuses dans le monde du travail

Les femmes mariées et mères

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