Les mémoires face à l'Histoire depuis 1973

Les mémoires face à l'Histoire depuis 1973

I. Dans les années 1970 , la remise en cause du mythe résistancialiste

Un film de 1969 et un livre de 1973 mettent à bas l'idée gaulienne d'une France unanimement résistante. Le documentaire Le Chagrin et la Pitié , de Marceul Ophüls (1969) montre une France ambiguë : la vie à Clermont-Ferrand pendant l'Occupation y révèle des Français fortement pétainistes et plus tournés vers la survie quotidienne que vers une lutte résistante. « le miroir se brise », selon l'historien Henry Rousso. La France de Vichy , de l'historien américain Robert Paxton (1973) , montre les liens étroits entre les idées de la Révolution nationale de Vichy et la collaboration avec l'Allemagne nazie , très loin de l'idée répandue du glaive gaullien associé au bouclier pétainiste.

Parallèlement , la mémoire juive émerge et s'affirme. Le procés d'Adolf Eichmann en Israël en 1961 libère la parole des survivants . Parler devient bientôt une exigence quand les négationnistes commencent à s'exprimer dans les médias . Ainsi en 1978 , Darquier de Pellepoix , commissaire général aux questions juives du régime de Vichy , déclare : « A Auschwitz (…) on a gazé les poux. »

L'année suivante , Beate et Serge Klarsfeld créent l'association Fils et Filles des déportés juifs de France , association « militante de la mémoire »

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