Commentaire de texte : discours en l'honneur de Rome
Commentaire de texte : Commentaire de texte : discours en l'honneur de Rome. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kenken11 • 18 Mars 2017 • Commentaire de texte • 1 984 Mots (8 Pages) • 4 018 Vues
Discours en l’honneur de Rome
À la suite de sa première visite à Rome en 144 ap. J-C, Aelius Aristide prononcera, la même année, le Discours en l’honneur de Rome, un de ses plus célèbres discours. Il promet de prononcer un discours aussi grand que la cité romaineLa date de rédaction du discours est encore sujette à discussion. Il y exalte l’empire romain du IIème siècle et ses bienfaits, la stabilité institutionnelle et la paix qui règne. À cette époque, Rome domine le monde méditerranéen : la « mare nostrum ». Le IIème siècle apr. J-C apparaît comme une période privilégiée : l’Empire florissant, a atteint l’apogée de sa prospérité, l’autorité impériale est partout renforcée sous le règne d’Antonin le Pieux (138-161).
Au IIème siècle apr. J-C, les frontières de l’Empire romain changent peu : il a déjà atteint des dimensions impressionnantes et s’étend de l’Océan Atlantique à l’Ouest au désert au Sud, englobe la Bretagne (l’actuelle Angleterre) au Nord. Vers le Nord-Est, la frontière de l’empire coïncide avec le Rhin et le Danube. L’Empire romain assemble sur une immense étendue (plus de trois millions de km²) de nombreux peuples différents : des Celtes en Gaule, des Grecs en Asie et en Europe, des Berbères en Afrique du Nord. Ces peuples de cultures différentes finissent pourtant par s’intégrer à la civilisation romaine. Au-delà de ces fleuves vivent des peuples semi-nomades qui sont attirés par les terres et les richesses de l’Empire. Face aux nombreuses populations qui peuplent l’immense territoire de l’Empire romain, se fait la généralisation du droit de cité et l’accès à la citoyenneté romaine bien qu’il soit régi par les principes dégagés par la cité républicaine. À l’immensité du territoire s’ajoute la fondation d’un régime politique exemplaire qui n’emprunte que le meilleur des différents régimes politiques.
Rome n’est pas la première ville à avoir bâti un immense empire (Alexandre le Grand avait eu le même rêve). L’Empire Romain a cette particularité qui dépasse toutes les prétentions impériales car il s’est maintenu sur une très longue durée et il a eu une étendue colossale. Cet empire s’est accompagné de la mis en place d’un régime politique qui s’inspire des institutions de la République.
Se pose alors la question de savoir
La stabilité institutionnelle du régime politique (I) a permit à Rome d’étendre son empire, menant ainsi à un élargissement de la citoyenneté romain (II).
I - Le régime impérial : un régime politique exemplaire
La stabilité institutionnelle du régime repose d’une part sur le cosmopolitisme (A) et d’autre part sur la mixité des régimes inspirée des institutions de la République (B).
- Le cosmopolitisme du régime
La perfection du régime romain a eu un mérite remarquable: elle a offert une stabilité institutionnelle qui a permit à Rome d’étendre son empire et sa domination jusqu’aux limites du monde connu, comme le souligne Aellius Aristide « « ce qu’est une cité pour ses propres frontières et pour ses territoires, celle-ci l’est pour la totalité du monde habité ». Le cosmopolitisme est un des projets politiques le plus difficile à accomplir et l’un des plus majestueux : cette doctrine est héritée des Stoïciens et se fonde sur le terme “cosmopolis”, terme lui-même composé de deux mots: “cosmos” qui signifie l’univers, perçu comme un monde ordonné et uni et la “polis” qui correspond à la cité. Ce mot revient à assimiler l’univers à une seule cité. Ce projet vise à faire que des citoyens du monde entier les citoyens d’une même cité, cité où les frontières n’existeraient plus. Seuls les romains ont pu réalisé ce projet : Rome est au centre du monde « comme si elle en avait été proclamée le commun centre urbain » dit Aelius Aristide, et toutes les richesses du monde affluent vers la cité romaine.
- la mixité du régime politique impérial
Dans son discours en l’honneur de Rome, Aelius Aristide explique que le régime impérial est le meilleur car il fonde un régime mixte. Le régime politique de l’Empire parvient à éviter les défauts que présentent les régimes politiques purs « votre gouvernement n’a rien de semblable à cela : il est comme un mélange de tous les régimes, sans la forme mauvaise de chacun ». Le régime impérial n’est pas une monarchie, régime qui conduit nécessairement à la tyrannie. Ce n’est pas non plus une aristocratie qui se transforme nécessairement en oligarchie. Enfin, ce n’est pas une démocratie, qui se transforme nécessairement en démagogie. L’empire impérial emprunte, selon lui, un peu à chacun de ces régimes : il en est un mélange et c’est ce qui en fait un régime mixte. Il évoque « le conseil des anciens, qui délibèrent et détient es magistratures, … pas d’aristocratie plus parfaite », « lorsque l’on regarde l’homme qui veille et préside tout cela, on voit exactement le détenteur de la monarchie la plus achevée, exempt des défauts d’un tyran et supérieur à la majesté d’un roi » et enfin « la force du peuple et la facilité avec laquelle il obtient tout ce qu’il veut » nous faisant ainsi penser à une démocratie. Ces trois corps agissent de concert et sont contraints de collaborer par ces institutions interdépendantes.
II – La citoyenneté romaine
Sous l’empire, la citoyenneté romaine était davantage accordée et avait pour condition la romanisation des peuples (A) mais son acquisition n’était pas systématique pour autant (B).
- l’élargissement du droit de cité et la romanisation des peuples
Auparavant, Rome n’était pas une démocratie et la citoyenneté ne se fondait pas sur le principe d'égalité entre les citoyens : elle était déterminée par la naissance et la richesse. Rome étant devenu un vaste empire impossible à gérer sans la collaboration des peuples conquis, les Romains avaient besoin d'intermédiaires locaux fidèles à l'empire pour administrer les provinces. C'est pourquoi ils vont progressivement étendre la citoyenneté romaine à l'ensemble des hommes libres après les avoir romanisés, convertis à la culture et au mode de vie romains.
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