La crise et l'avenir de l'Union Européenne
Cours : La crise et l'avenir de l'Union Européenne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathilde Vialatoux • 16 Novembre 2018 • Cours • 3 202 Mots (13 Pages) • 917 Vues
LA CRISE ET L’AVENIR DE L’UNION EUROPEENNE
I / Le contexte
A / Cette crise prend naissance dans une période qui connaît des bouleversements de grande ampleur
→ Démographie inquiétante : vieillissement de la population + natalité faible (cela pourrait conduire à revoir l’attitude restrictive envers l’immigration de l’UE)
→ Croissance économique faible : autour de 1 % en moyenne
→ Pays émergents (Chine, Inde, Brésil…) : européens face à un monde nouveau
→ Mondialisation = bouleversement des relations internationales (« effet papillon : ce qui se passe dans une partie du globe a des conséquences ailleurs)
→ Nouveaux enjeux environnementaux : les notions de progrès et de développement, telles qu’elles avaient été interprétées depuis le XIXe siècle, commencent à être contestées dans leurs excès
→ Triomphe du matérialisme : Seuls comptent les biens matériels (=l’argent). Mais en même temps, se développent une profonde insatisfaction, des frustrations qui peuvent conduire à des violences armées, au terrorisme, etc.
L’Europe elle-même est bousculée par ces évolutions. Sa culture n’est pas purement matérialiste. Elle a derrière elle trois millénaires qui ont vu les apports de philosophes, écrivains, penseurs, savants, historiens,… faire la civilisation européenne dans laquelle les droits de l’homme et la justice sociale ont une place importante. Comment concilier cet héritage et ces exigences avec le matérialisme dominant ?
B / A côté de ces bouleversements à l’échelle mondiale, la « crise » a eu des causes et des effets spécifiques
1 / C’est d’abord une crise financière
La crise commence aux Etats-Unis lorsque des particuliers sont dans l’incapacité de rembourser les sommes qu’ils ont empruntées : nombre d’Américains avaient été poussés par les banques à emprunter sans précaution, afin de soutenir la consommation (alors que, depuis des années, les salaires étaient restés relativement bas).
La multiplication des emprunts non remboursés a fragilisé les banques jusqu’à la faillite (celle de Lehman Brothers en septembre 2008 a stupéfié le monde entier).
Comme toutes les banques ont, entre elles, et au-delà des frontières, des interconnexions, c’est pratiquement tout le système bancaire qui a été touché. Dans certains pays (Irlande, Islande, Portugal, Grèce…), il a fallu que les Etats interviennent pour éviter des faillites qui auraient ruiné non seulement les banquiers eux-mêmes (ce qui risquait d’avoir des conséquences négatives sur les investissements nécessaires à l’économie), mais aussi les particuliers lorsqu’il s’agissait des banques de dépôts.
Cependant, ces interventions ont contribué à peser sur les déficits des budgets publics en s’ajoutant aux déficits résultant de la gestion courante de ces Etats. La plupart des Etats européens ont été plus ou moins touchés par le poids de leur dette souveraine. La Grèce l’a été particulièrement.
La crise bancaire a donc fait apparaître la fragilité des finances publiques dans les pays européens en raison de leurs déficits chroniques et de leur tendance à emprunter au-delà du raisonnable. C’est pour freiner ces dérives que le Pacte de stabilité et de croissance est adopté en 1997.
A partir de 2010-2011, les risques de dérapage se sont accrus, ce qui a conduit à durcir le PSC, en :
- septembre 2011 : « six pack » : 6 mesures législatives visant à renforcer la surveillance des politiques budgétaires nationales, et les sanctions
- mars 2012 : Traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance ou « règle d’or ». Il est très critiqué.
- mars 2012 : Mécanisme européen de stabilité, fonds de secours pour garantir la solidarité et la stabilité financière dans la zone €.
2 / A côté de cela, la crise est devenue une crise de la zone euro
Malgré quelques oscillations, l’euro est resté fort. Mais ce qui a été touché, c’est la crédibilité du système de la zone euro. Sont alors apparues des défaillances :
→ BCE qui, dans cette crise, a pris d’excellentes décisions, mais qui est limitée dans ses compétences par les Traités (Art. 123 du traité sur le fonctionnement de l’UE interdit à la BCE de prêter directement aux Etats et autres collectivités publiques : elle ne peut prêter qu’aux banques qui, elles, prêtent aux Etats à un taux évidemment supérieur…).
→ Absence d’un « gouvernement économique », d’une véritable politique économique commune. L’Eurogroupe n’a pas pu jouer ce rôle ; quant à la Commission, les traités ne lui donnent pas de base juridique pour définir ni une politique économique, ni une politique budgétaire européenne…
→ Difficulté de prendre des décisions à 27, et même à 17 (Eurogroupe) : diversité des situations économiques et financières des Etats membres, ainsi que de leurs traditions… Et puis, il y a des orientations politiques différentes : tous les gouvernements n’attachent pas la même importance aux problèmes sociaux, certains penchent en faveur d’un ultralibéralisme, d’autres freinent….
Cette hétérogénéité des 27 a l’inconvénient de donner l’image d’un ensemble manquant cruellement de solidarité. Or la solidarité entre membres est l’une des bases essentielles de la construction européenne.
En définitive, nous arrivons, en ce début d’année 2012, dans un contexte où l’incendie semble avoir été maîtrisé (II) mais où les problèmes de fond sont loin d’être résolus (III).
II / Le rôle de pompiers des instances européennes
Depuis le début de la crise, l’UE n’est pas restée inerte malgré les handicaps précédemment signalés :
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