Histoire de l'intégration européenne
Cours : Histoire de l'intégration européenne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LeDisserteu69 • 17 Décembre 2017 • Cours • 21 212 Mots (85 Pages) • 688 Vues
Histoire de l’intégration européenne
Introduction :
04/09/2017
L’idée européenne est très ancienne de très loin antérieure à la seconde GM. Mais l’Europe politique, notamment l’Europe du droit, trouve incontestablement son origine dans le choc de la seconde guerre mondiale. Contrairement à la première GM (14-18) ; qui est au départ en tout cas en 1914, un affrontement « classique » entre Etats. Le conflit de 1939, qu’on appellera la seconde GM. Oppose clairement le droit et la démocratie d’un côté à la barbarie de l’autre. C’est à partir de ce moment, que la construction européenne va émerger. Avant même la fin de la guerre certains grands esprits européens comme Jean Monnet vont envisager le futur de l’Europe. Le mouvement va s’accélérer à partir de 1945 après la fin de la guerre. Cette volonté est liée au souhait de préserver la paix.
Louis Pettiti : « Pour que les horreurs et le génocide de la 2ème guerre ne puisse plus se reproduire, il fallait une construction européenne, une citadelle européenne qui reposerait sur la démocratie et qui serait le garde-fou contre les risques de répétitions du totalitarisme. Si on voulait assoir les démocraties, il fallait qu’elles aient pour base une philosophie. Cette philosophie devait être celle des droits de l’Homme, des droits fondamentaux ».
Le contexte d’après-guerre est de nouveau tendu avec la guerre froide avec l’Est et l’Ouest, ce contexte va dessiner le cadre de la coopération en Europe. La construction européenne va concerner la démocratie européenne à l’Ouest du rideau de fer.
L’Histoire de la construction européenne n’a jamais été linéaire, et les crises ont été nombreuses, parfois douloureuse. Jusqu’à présent, l’Europe avait toujours su surmonter ces crises (ex : traité de Lisbonne, suite au rejet du traité établissent une constitution pour l’Europe).
Aujourd’hui, la crise des réfugiés et surtout le Brexit interpelle l’Europe qui se sent menacée, dans son existence même.
I.- Aux origines de l’idée d’Union européenne
Robert Toulemon : « L'Europe est un continent, un ensemble de peuples et de nations. C'est aussi le foyer de civilisation d'où est sorti le monde moderne. C'est enfin une idée politique, une tentative sans précédent, un grand dessein d'une audace et d'une difficulté inouïe. Unir pacifiquement des peuples longtemps ennemis dont le passé est plus riche de conflits que de coopération ».
Néanmoins, l’idée européenne est beaucoup plus ancienne. Ceux, qu’on appellera les pères fondateurs de l’Europe peut être avaient-ils la nostalgie du premier empire européen. L’empire romain fédère à son apogée une multitude de peuple autour de la méditerranée.
Les peuples européens comme l’Europe ont été admis à la citoyenneté européenne, ils forment de fait une première communauté et sont unis par les mêmes lois (le droit romain), par l’usage des mêmes langues et la défense d’un ennemi commun, les barbares. C’est aussi une communauté économique, dans laquelle les échanges sont nombreux, facilités par un réseau de ville et de voies de communication.
La nostalgie de l’Empire a perduré pendant tout le Moyen Âge et a failli prendre corps à nouveau au 9ème siècle avec l’Empereur Charlemagne. Mais à sa mort, il y a un partage de l’héritage, le traité de Verdun en 843, l’Empire de Charlemagne est partagé en 3 à ses petits-fils. Le traité de Verdun ouvre la voie à la fragmentation de l’Europe. Néanmoins, jusqu’à la Renaissance, et à l’apparition des Etats nations européens, l’Europe va vivre encore, en partie sur l’héritage romain, par la langue latine, la culture, la religion, et par le droit romain.
Fin du Moyen-Âge on va plutôt parler de l’Europe des conflits, marqué par une multitude de guerre, et aussi par les aspirations nationales, qui au 19ème siècle vont mettre à mal les empires (russe, austro-hongrois). Réalisation de l’unité italienne, et de l’unité allemande.
Cela n’empêche pas quelques grands esprits de plaider en faveur d’une paix durable entre les nations qui serait assuré par une forme d’union. Notamment Grotius, George de Podébrady, Marini, qui écrivent un projet d’union des puissances chrétiennes d’occident, c’est une sorte d’ONU (Organisation des Nations Unies), au 15ème siècle.
Principes d’égalité entre les états. Cette initiative va trouver un prolongement au début du 17ème siècle. Une initiative proposée par Henri IV, pour défendre un projet d’union des puissances d’Europe. Il faut citer notamment les philosophes des Lumières au 18ème siècle. Notamment l’abbé de Saint Pierre, c’est lui qui va négocier pour Louis XIV, le traité d’Utrecht (1712-1713) qui met fin à la guerre de succession d’Espagne. C’est le premier traité exclusivement rédigé en français. Le français va donc devenir la langue diplomatique pendant 2 siècles. L’abbé est aussi l’auteur d’un projet de paix perpétuelle entre les nations qui est une esquisse d’unification européenne, qui aurait pu inspirer la création de l’ONU, mais aussi de l’ancêtre de l’ONU, la SDN (Société des Nations). Jean Jacques Rousseau, utilisera ce projet dans un de ses ouvrages.
Le conte de Saint Simon, en 1814, annonce l’avènement d’une communauté européenne, projet d’alliance entre la France et l’Angleterre qui donnerait l’impulsion pour créer cette communauté avec un parlement bicaméral qui aurait prélevé l’impôt, mais aussi avec un roi qualifié de chef scientifique et politique.
On peut aussi citer Proudhon qui évoque lui aussi une fédération européenne, qui serait eux-mêmes devenu fédéraux.
Le plus prophétique reste Victor Hugo, il préside à Paris le 21 Août 1849 le congrès de la Paix et propose l’union de l’Europe fondée sur le suffrage universelle, et il réclamera même la constitution des Etats Unis d’Europe.
« Un jour viendra, où vous, France, vous Russie, vous Italie, vous Allemagne, vous Angleterre, vous toutes les nations du continent sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fonderez dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne ».
« Un jour viendra où, les boulets et les bombes, seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le véritable arbitrage d’un sénat souverain, qui sera à l’Europe ce que le parlement est à l’Angleterre, ce que la diète est à l’Allemagne, ce que l’Assemblé législative est à la France ».
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