Histoire de l'Europe

HISTOIRE DE L'EUROPE

Partie I : Histoire de l'Europe 1848-1914

Séquence I : Le printemps des peuples et la fabrique des nations 1848-1871

Introduction :

Tableau La Liberté guidant le peuple – Eugène Delacroix 1830. Ce tableau dépeint la révolution de 1848. En 1830, une révolution donne lieu à la monarchie de juillet, une monarchie constitutionnelle.

Au centre, Marianne, coiffée du bonnet phrygien est une allégorie de la République. A ses côtés se trouvent l'enfant révolutionnaire repris par Victor Hugo dans les Misérables sous le nom de Gavroche ainsi que le bourgeois. A ses pieds, une femme du peuple la priant. Au premier plan se trouvent des cadavres de soldats. C'est la monarchie qui s'achève. Au fond Notre Dame, symbole de Paris mais aussi de l'église.

L'Europe connaît dès 1846 une relance de l'agitation politique, période d'affrontement politique, une révolution et un affrontement des nations symbolisé à travers les drapeaux. C'est une période de nouvelle représentation et de nouveau récit. C'est également une période de colonisation par les européens et une période de nationalisme, libéralisme et socialisme. Des penseurs comme la femme Flora Tristan défend le féminisme et le socialisme durant la monarchie de juillet.

Conjonction de plusieurs facteurs qui survient dans les années qui précèdent. A partir de 1846, il y a toute une série de signes annonciateurs de ce Printemps des peuples :

-Difficultés socio-économique : ralentissement dès 1846 → malaise dans quasi toutes les sociétés.

-Difficultés politiques : régimes jugés responsables de la dégradation sociale et éco que subissent les pop. Dans l’espace public, il y a une opposition qui n’hésite pas à s’afficher à partir de 1846. Exemple : la campagne des banquets menée en France contre la monarchie de juillet est organisée par les opposants au régime.

-Question de la récurrence révolutionnaire depuis 1815.

1. La révolution de 1848 en France et ses conséquences

La période de 1848 à 1852 est appelée le Printemps des peuples. C'est un mouvement révolutionnaire porteur d'idées sociales et politique comme la demande de constitution et de république dans une période monarchiste marqué par le socialisme (R. OWEN). Des progrès sociaux apparaissent comme le début de la généralisation de la lecture avec notamment la loi Viso de 1833. On voit donc l'apparition d'une nouvelle sociabilité avec la lecture de la presse à ses auditeurs dans les cafés.

1. La crise de la monarchie de juillet

Louis-Philippe I est roi des français (et non pas de France car il souhaite être plus proche du peuple). Le chef du gouvernement est François Guizot, idéologue. Il considère que la perfection politique est l'équilibre entre l'héritage de la révolution française et l'héritage de la monarchie. A cette époque, l'égalité civile existe mais le suffrage est censitaire (240000 votants sur 33 millions d'électeurs potentiel). Il y a une opposition à la chambre : Alexandre Auguste Ledru-Rollan, François Arago, Alphonse de Lamartine... Il y a des presses d'opposition : Le National, La réforme, Le Populaire. Il y a des sociétés secrètes comme celle de Auguste Lanqui « qui a du fer a du pain »

La crise économique a des conséquences sociales ce qui en fait une crise économique et sociale du aux mauvaises récoltes. Le prix du pain augmente donc la consommation d'autre produit diminue fortement. En 1847 commence les premières émeutes de la faim. De nombreux scandales de corruption éclatent : Général Cubières ancien chef de l’armée fait des affaires 🡪 ministre des travaux publics 🡪 Teste qui accepte un pot-de-vin.

En 1848, le député Alexis de Tocqueville alerte sur les risques d'une nouvelle révolution qui pourrait éclater « je crois que nous nous endormons sur un volcan ».

Ainsi en 1847, le contexte de crise se forme. L'opposition organise une réforme, la mise en place du suffrage universel. Interdit de manifestations, ils organisent la campagne des banquets comme le 7 novembre 1847 à Lille. Il y a de nombreuses critiques à l'égard de la politique extérieur. Lamartine est accusé de ne pas soutenir les revendications des italiens et des polonais.

1. Le changement de régime

Début 1848, on ressent un premier climat de contestation politique. Le 21 février 1848 le banquet de conclusion est interdit mais la foule se rassemble pour manifester le lendemain. L'armurerie est pillée, les contestataires sont donc armés et des barricades sont érigées.

Cependant l'armée, la cavalerie intervient car il n'y a pas de police ni de CRS à l'époque. Le rôle de la garde national reste flou. De quel côté est-elle ?

Le 23 février, les manifestations sont encore plus nombreuses et le gouvernement est vite dépassé. Le roi accepte la démission de Guizot.

Au boulevard des capucines l'armée tire sur les manifestants ce qui fait 60 morts. Ceux-ci deviennent des martyrs. 20 corps sont hissés sur des charrettes et promenés dans Paris pour montrer au peuple parisien la répression violente. C'est à la fois un hommage et une mise en scène politique.

Le jeudi 24 février, le peuple prend les armes et Paris se recouvre de près de 1500 barricades dont une qui entoure le château des Tuileries. Louis-Philippe I finit par abdiquer face à la menace à la faveur de son petit-fils âgés de 9 ans. La duchesse d’Orléans devient régente et se rend à la chambre. Le dernier espoir de la monarchie de juillet s'éteint. La deuxième République est proclamée à Paris. Un gouvernement provisoire s'organise dont Lamartine, Arago, Dupont de L'Eure qui permet une réactualisation car il avait participé à la révolution de 1789, Crémieux, l'ouvrier Albert. Il y a donc des aristocrates, des bourgeois, des ouvriers.

Cette révolution apparaît donc dans un contexte de revendications politiques mais aussi sociales avec la garanti du travail le 25 février. Les ateliers nationaux sont mis en place pour les chômeurs comme des grands travaux. Il y a une forte inquiétude face aux machines et donc de nombreuses revendications en province. Le 28 février 1848, les ouvriers de Romilly-Sur-Seine détruisent des machines (événements étudiés par Jarrige). A Lyon, le groupe des Voraces désignent une société ouvrière regroupant des canuts (ouvriers de la soie), apparue en 1946, dans le contexte social agité de la révolte des canuts.

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