Composition sur la puissance de L’EMPIRE OTTOMAN

L’EMPIRE OTTOMAN

Joseph Nye définie la puissance de deux manières : la puissance traditionnelle qui est la puissance dure par la contrainte, la puissance militaire et économique. Mais il observe également qu’une nouvelle forme de puissance émerge aujourd’hui. On parle de soft power, la puissance est alors la capacité à convaincre et à attirer pour rayonner.

Selon Raymond Aron, la puissance doit avoir la capacité de faire, de faire faire, d’empêcher de faire et de refuser de faire.

L’Empire Ottoman a été fondé en 1299 autour de la Méditerranée et disparait en 1923. C’est une des plus vastes constructions politiques de l’époque moderne et contemporaine. Il se distingue par sa superficie de 5,2 millions de km2 à son apogée au XVIème siècle, par sa longévité de plus de six siècles et par sa stabilité.

Nous nous demanderons alors comment l’Empire Ottoman du XIVème au XXème siècle permet-il d’identifier et comprendre les facteurs d’affirmation et de déclin d’une puissance de rang international qui a longtemps dominé une partie de l’Europe et du bassin méditerranéen ?

Tout d’abord, c’est au XIVe siècle que l’Empire ottoman commence à acquérir sa puissance, qu’elle renforce jusqu’à son apogée au XVIIIe siècle.

En effet, c’est à la fin du XIVe siècle, et après l’installation des turcs (à l’origine peuple nomade) que le nouvel Empire décide de se lancer à la conquête d’un Empire ayant alors un grand rayonnement : l’Empire byzantin. En 1473, les turcs prennent Constantinople, ville qui servait de capitale à leur adversaire les byzantins, ce qui affirme leur puissance militaire issue notamment de leur artillerie. Cette victoire permet également d’unifier l’Anatolie aux Balkans, ce qui étend considérablement l’Empire byzantin, qui, grâce à la possession de ce vaste territoire, bénéficie d’une forte influence et donc d’une puissance territoriale. Les conquêtes se poursuivent du XVe au XVIe siècle, et l’Empire ottoman s’étend désormais sur l’Europe balkanique, une partie de l’Europe centrale, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (mais pas le Maroc), ce qui ne cesse de renforcer leur puissance militaire et territoriale. Ainsi l’Empire ottoman se construit et s’étend grâce à la force de son armée, ce qui lui consacre une influence sur un vaste territoire de par ses conquêtes. C'est ce qui fait son rayonnement.

Ensuite, l’Empire ottoman connait son apogée sous le règne de Soliman le magnifique. Alors que l’Empire possède une grande puissance militaire, sa puissance territoriale est maintenue grâce à un état central fort : les sultans. Soliman la magnifique, dixième sultan de la dynastie ottomane, vit au XVIe siècle, et est à la fois calife et sultan. Il possède de nombreux pouvoirs, notamment militaires et religieux. Sous son règne, l’Empire ottoman, grâce à son influence, contrôle le commerce qui se fait sur l’océan Indien (par la mer Rouge et le Golf du persique), ce qui lui confère une puissance commerciale. De plus, il fait preuve d’une influence intellectuelle et culturelle, permettant l’expansion de l’islam, qui est visible par la construction de nombreuses mosquées, comme à Jérusalem, la Mecque et Médine. Également, le sultan met en place la puissance politique de son empire : sa population étant multinationale et multireligieuse, il autorise les différentes ethnies à conserver leurs langues et traditions, et créé le statut de dhimmi pour les juifs et les chrétiens, afin qu’ils cohabitent avec les musulmans. Cela permet d’éviter les conflits. De ces faits, on observe que l’Empire ottoman diversifie sa puissance et les facteurs de son rayonnement.

On peut donc dire qu’entre le XIVe et le XVIIIe siècle l’Empire ottoman s’étend et manifeste différents facteurs de rayonnement, cumulant une puissance militaire et territoriale maintenues par un état central fort qu’est le sultan, mais aussi une puissance culturelle et politique.

Malgré cet essor flagrant, l’Empire ottoman fait face à un déclin inéluctable.

L’Empire ottoman gagne en puissance et devient un concurrent économique de taille pour les autres puissances européennes qui décident de s’ouvrir sur l’Atlantique. En effet, elles sont inquiètes de se retrouver sous domination ottomane et elles tentent donc d’innover. De plus, ce territoire est éloigné de l’océan Atlantique.

Mais la montée en puissance de l’Empire est également vécue comme une menace pour la chrétienté car les ottomans sont principalement musulmans. Le Pape Pie V décide donc de mener en 1571 une croisade contre les turcs. Les espagnols et vénitiens se mobilisent et détruisent la flotte ottomane lors de la bataille de Lépante en octobre. Cette défaite inaugure un repli sur la Méditerranée. En 1863, les ottomans subissent une défaite devant la ville de Vienne. L’armée ottomane peine alors à recruter. La situation financière de l’Empire s’aggrave et des traités

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