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Révolution et Proche Orient

TD : Révolution et Proche Orient. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Mai 2020  •  TD  •  3 498 Mots (14 Pages)  •  411 Vues

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  Léo Blancard AL1

Devoir de Sciences Politiques :

Révolution et Proche-Orient

Dans une de ces chansons, l’auteur et compositeur francophone, Renaud écrit sur la situation du Proche-Orient, zone marquée par des conflits perpétuels et souvent marginalisée voire occultée par une majorité des pays développés. Il chante donc dans Manhattan-Kaboul : “Petite fille afghane, de l’autre côté de la Terre, jamais entendu parler de Manhattan, mon quotidien c’est la misère et la guerre.”

Le Proche-Orient est une zone complexe premièrement de par son appellation et son emplacement géographique. Ces deux derniers varient selon les pays qui l’évoque. Par exemple le premier à avoir nommé cette zone au Sud-Est de la mer Méditerranée est l’historien et stratège naval américain, Alfred Mahan nommant cette étendue le “Middle East” qui est traduit par Moyen-Orient et désigne donc les pays à l’Est du bassin méditerranéen, l’Egypte, les pays du Golfe Persique, l’Afghanistan et voire le Pakistan. Pour l’appellation occidentale, ou plus précisément française il s’agit du Proche Orient, qui est moins étendu que son homologue Saxon, le Proche Orient s’étend donc sur les pays qui composent la bande littorale de l’orient méditerranéen et l’Afghanistan. Nous nous pencherons donc uniquement sur la vision occidentale de cette zone géographique. Le Proche-Orient est impacté par de nombreuses tensions et conflits depuis plus d’un siècle et de ces conflits naissent ou parfois sont causés par des Révolutions. De plus, les sources du Mal sont profondes et ancrés sur ce lieu depuis les ébats de l’humanité. En effet le Proche-Orient est le berceau de l’humanité, autrement dit le “Croissant Fertile” et également la zone ayant accueillie la première grande civilisation humaine avec l’Empire Mésopotamien se trouvant sur le territoire Syrien aujourd’hui. De plus le Proche-Orient est le berceau des Trois grandes religion monothéiste, Chrétienté, Islam, Judaïsme. Depuis un siècle aujourd’hui, cette zone est aux cœurs des enjeux stratégiques mondiaux, d’abord zone primordiale pour l’Europe colonialiste et Impériale puis plus contemporainement, cette zone et son contrôle est un enjeu surtout au niveau des ressources fossiles, minières, et vitales avec le contrôle de l’eau. Aujourd’hui la situation au Proche-Orient est proche de la catastrophe marquée par des révolutions spirituelles, idéologiques ou même encore des minorités, des multi-ethniques ou des élites, laissant parfois les pays à feu et à sang, sans que les révolutions n’aboutissent réellement. Néanmoins on peut remarquer la formation et la création d’un sentiment d’unité des peuples autour de ces révolutions. La Révolution est complexe à définir dans nos sociétés actuelles car elle est souvent utilisée pour désigner des événements qui sont historiquement lambda. Au sens premier, Révolution vient du latin revolvere, dont une forme est revoltum qui signifie dérouler, ou ramener et enfin repasser dans son esprit. Revolvere désigne en particulier “le cycle par lequel un astre revient au point de départ sur son orbite.” Mais en réalité, et surtout dans cette zone géographique complexe qu’est le Proche-Orient, une définition de la Révolution s’approche au plus près de la réalité. Le philosophe Julien Freund, dans son recueil L’essence du politique, défini la révolution comme “ un renversement violent du pouvoir établi avec l’appui des masses ou du peuple sous l’autorité de groupes animés par un programme idéologique”. Ainsi dans cette zone géographique, une multitude de pays est marqué par de profondes tensions qui subsistent depuis des décennies, et qui ne sont pas prêtes à s’effacer. Le Proche-Orient est donc un brasier dont les braises ne se sont jamais vraiment éteintes, et nous nous pencherons donc sur les enjeux géopolitiques, politiques, stratégiques, économiques et spirituel qui marquent le Proche-Orient de par ces différentes révolutions.

Dès lors, dans quelle mesure les différentes révolutions ont fait apparaître un sentiment d’unité au sein des nations du Proche-Orient ?

Ainsi dans un premier lieu nous nous pencherons sur les révolutions comme moteurs d’unification entre différents protagonistes, en démontrant notamment le sentiment d’unité des minorités au sein d’une révolution ainsi que les tentatives d’unité totale au cœur d’une révolution spirituelle. Dans un second lieu, nous montrerons que les révolutions dérivent au Proche-Orient jusqu’à détruire cette précieuse unité. En ce sens, nous montrerons que les révolutions démocratiques tissent un autre lien plus faible, témoignant d’une unité nationale. Toutefois, les révolutions diplomatiques freinent le sentiment d’unité jusqu’à séparer les protagonistes de la révolution.

Les révolutions sont basées sur un seul et unique pilier, celui de l’unification des masses, du peuple, des minorités ou bien des élites afin de se réunir pour prendre le pouvoir dans le but de le réorganiser de manière totalement différente que celui du régime précédent. Cette unité crée par ces révolutions tissent un lien fort entre les différents protagonistes de la révolution. On retrouve cette unité dans l’histoire et la naissance du monde musulman au Proche-Orient. Le chef de guerre sarrasin Saladin exprime cette notion de révolution poussant les hommes à se réunir et se révolter. Dès 1097, le Pape Urbain II ordonne aux puissances européennes, France, Angleterre et Saint Empire Romain, de reconquérir la “Terre Sainte” et Jérusalem. Cette zone alors musulmane contrôlée par des tribus nomades sarrasines est donc envahi et au détriment de leur culture, les Croisés prennent le contrôle de la cité Sainte et créent également 4 Etats Latins. L’histoire de Saladin commence en 1163, au début de son règne incontesté. Au contraire des Croisés, Saladin parvient à unifier les tribus nomades Berbères et Sarrasines à défaut de les monter les uns contre les autres. Peu à peu, il insuffle sa volonté de révolution aux oreilles de tous les habitants de la péninsule arabique. En 30 ans il arrive à reprendre Jérusalem aux Croisés et créer un véritable Empire en 1191. D’une part son “Djihad” ou traduit en français “Guerre sainte pour propager ou défendre l’Islam” il réalise une révolution puisqu’il parvient à prendre le pouvoir en unifiant les masses, puis la création de cet empire musulman est une autre révolution, tout d’abord une révolution spirituelle puisque Saladin parvient à recodifier la vie dans un Etat musulman, mais cet empire démontre également une révolution scientifique car son règne prône le développement des hôpitaux, des écoles, des universités et des observatoires astronomiques mais également prône la science, les mathématiques et l’étude des étoiles. En somme le règne de Saladin a marqué le Proche-Orient par ces révolutions et ces pensées de précurseurs avec la naissance du Panarabisme, notion développée en 1928 en Egypte qui prône la création et l’unification des pays arabe pour n’en former qu’un. De plus il applique le Djihad et est considéré comme un héros pour ses pairs musulmans. Cette unité et cet héroïsme autour d’une révolution se retrouve également en Turquie au milieu du XVème siècle. L’empire Ottoman alors grandissant, s’étend des Balkans, en passant par les plaines d’Anatolie puis s’étend sur le Proche Orient. Ce gigantesque Empire est sectionné par l’Empire Byzantin, ou autrement dit le Saint Empire Romain d’Orient avec sa capitale et ces hauts murs imprenables, Constantinople. Mehmed II alors nouveaux sultan de l’Empire Ottoman décide de conquérir la capitale. Après 3 semaines de siège, Mehmed II entre dans la ville. Lors de son règne, Mehmed II fait preuve d’une grande sagesse et remodernise son Empire. Son règne est caractérisé de la même manière que Saladin, il transforme Constantinople en Istanbul, capitale de l’Empire Ottoman et procède à une révolution culturelle et scientifique en travaillant sur les armes à feu, sur les mathématiques, la médecine. Dès son règne, les ottomans atteignent leur âge d’or de développement intellectuel, scientifique et culturel. Ces conquêtes et révolutions caractérisées en outre par le Djihad, guerre sainte pour protéger ou étendre l’Islam peuvent être compris avec une notion d’héroïsme pour les peuples arabes ou musulmans. Unifiant et protégeant leur patrie et religion contre l’ennemi, tout en révolutionnant les codes et préceptes de leur pays, ces deux rois sont des héros au Proche-Orient. Mais aujourd’hui, pouvons-nous toujours caractérisé le Djihad comme un lien unificateur et héroïque ? Pour l’unification, certes ce concept est resté dans l’optique de propager l’Islam tout en unifiant les extrémistes sous le “drapeau noir”. Malheureusement, le concept d’héroïsme est resté pour ces sombres protagonistes de l’Islam radical. Une série suédoise de Netflix, Kalifat, sur le terrorisme du Proche-Orient ressasse l’embrigadement terroriste dans un collège de migrants à Stockholm. Bien que ces histoires traitent de la fiction, nous percevons que l’embrigadement passe sous le coup de l’héroïsme, les “recruteurs” leur affirment que s’ils prennent l’étendard noir ils iront au Paradis et seront des “Martyrs”. Ainsi, ce Djihad est certes une révolution au niveau de l’unification d’un peuple comme l’énonce le philosophe Freund, néanmoins, les faits et gestes de ces organisations terroristes ne sont pas des actes poussant à la révolution car leur procédé n’est pas de vouloir une nouvelle organisation meilleure du monde ou d’un territoire, tel que le Proche-Orient, mais il est d’asservir et d’étendre sauvagement le mauvais Islam, l’Islam du crime et de la privation et non l’Islam culturel, scientifique et surtout courtois de l’époque de Saladin et Mehmed II qui est heureusement encore pratiqué par la plupart des musulmans.

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