Rapport sur la mondialisation
Lettre type : Rapport sur la mondialisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mloukas • 15 Mai 2015 • Lettre type • 4 575 Mots (19 Pages) • 661 Vues
Ce rapport est une contribution du Conseil d’analyse économique au
débat sur la mondialisation. Ce n’est certes pas la première fois que nous
traitons des matières qui s’y rapportent : plusieurs rapports antérieurs ont
éclairé les enjeux des négociations commerciales, proposé des parades à
l’instabilité financière, ou évalué les politiques de développement. Ce n’est
pas non plus la dernière. De nouveaux travaux ont été engagés, qui s’attacheront
à éclairer tel ou tel des aspects de l’interdépendance internationale.
Mais ce rapport-ci traite des principes sur la base desquels la mondialisation
est (ou n’est pas) gouvernée. Il aborde ainsi des questions qui ont fait l’objet
de nombreuses controverses : celle des institutions qui exercent cette
fonction de gouvernement global, de leur mandat, et de la manière dont
elles en rendent compte ; celle des normes qui guident l’action publique
internationale, et de la prééminence, voulue ou subie, des normes de
l’échange ; celle du rôle des États dans le pilotage de cet appareil institutionnel
multilatéral.
Pour traiter de ces sujets, deux démarches étaient envisageables. La première
était, pour poser les problèmes de gouvernance, de partir des acquis
théoriques et empiriques de l’analyse économique : par exemple, de
commencer par ce que l’économie internationale nous enseigne sur les
gains de l’échange, ce que les travaux empiriques nous ont appris sur les
bénéfices de la croissance en économie ouverte, et ce que l’analyse des institutions
révèle quant au design approprié d’une instance de régulation ;
puis d’évaluer les besoins de gouvernance et la performance des organisations
qui en sont chargées, afin de déterminer si le système institutionnel
multilatéral a besoin d’être réformé, et dans quelle direction. En d’autres
termes, il était possible de procéder de manière largement déductive, à partir
d’un noyau de questions identifiées comme pertinentes. C’est ainsi procède
généralement l’économiste, et c’est le plus souvent ainsi qu’il fait
progresser le savoir et contribue au débat. C’est aussi de cette approche que
relèvent certaines des contributions ci-après.
Les auteurs du rapport de synthèse et beaucoup de ceux des contributions
qui l’accompagnent, dont certaines émanent de juristes ou adoptent la
grille de lecture du politologue, ont opté pour une démarche plus inductive.
Plutôt que de reformuler les questions, ils ont choisi de partir de celles qui
ressortent des débats que suscite la mondialisation, de réfléchir au sens qui
pouvait leur être donné, et d’examiner quelles réponses pouvaient leur être
apportées. Dans cette optique, ils ont concentré leur réflexion sur l’architecture
institutionnelle, juridique et politique du système de gouvernance
mondiale. Ce choix a fait l’objet de débats : l’angle d’attaque et le positionnement
de ce rapport ont fait l’objet de discussions au sein du Conseil
d’analyse économique, dont témoigne le commentaire critique d’Élie
Cohen.
Pour autant, les textes qui suivent restent très français par leur problé-
matique et leur construction. Sur un sujet qui – les divers auteurs le soulignent
– fait l’objet de clivages entre pays industriels, et surtout entre ceux-ci
et les pays en développement, ils restent marqués par les traditions intellectuelles
nationales. Ce moment d’élaboration était nécessaire, il serait
souhaitable qu’il se prolonge par des échanges avec ceux qui sont porteurs
d’autres approches. Une chose est sûre, en effet : le débat sur la gouvernance
mondiale n’est pas près de se clore.
La structure du présent volume diffère quelque peu de celle des rapports
usuels du CAE. Au lieu d’un rapport et de compléments, on y trouvera un
rapport de synthèse de Pierre Jacquet, Jean Pisani-Ferry et Laurence
Tubiana suivi des commentaires de Christian de Boissieu et Élie Cohen et
une série de contributions analytiques préparées dans le cadre du groupe de
travail qui s’est réuni au CAE. Ces contributions sont regroupées en six
volets. Trois d’entre eux sont transversaux : État des lieux, qui offre un
panorama des institutions internationales ; Débats, qui regroupe cinq points
de vue sur les enjeux de la gouvernance mondiale ; Principes, où sont rassemblés
des textes plus analytiques sur les fondements de cette gouvernance.
Les trois autres volets ont pour point de départ des analyses
sectorielles qui portent sur la monnaie et la finance internationales, le
commerce et les investissements, et enfin l’environnement.
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