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Quelle est la place de la puissance chinoise dans les années 1970 ?

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Par   •  29 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 301 Mots (10 Pages)  •  347 Vues

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Paul MARTIN                                   Concours Blanc IEP                Février 2020

Sujet d’HISTOIRE

Sujet : UNE PUISSANCE CHINOISE REALISTE DANS LES ANNEES 1970 ?

  • Quelle est la place de la puissance chinoise dans les années 1970 d’après les documents ?
  • Quelle est la part de réalisme et d’idéologie dans l’affirmation de la puissance chinoise dans les années 1970 ?

        Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la Chine entend affirmer sa place de puissance au sein de l’ordre mondial. Pays principalement agricole, elle se rapproche de l’Union Soviétique (URSS), et fait parti des gagnants au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Cela lui permet d’obtenir un des cinq sièges permanents du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et d’ainsi disposer d’un droit de véto avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie et la France. Le pays est toutefois divisé pendant l’entre deux guerres entre deux partis politiques : le Guomindang nationaliste et au pouvoir à partir de 1927, et la Parti communiste Chinois (PCC), au pouvoir après 1931. Le premier document est une photographie du Time Life Picture Collection provenant des archives nationales américaines. Elle met en scène une rencontre du 21 février 1972 entre Mao, à la tête du Parti communiste Chinois (PCC) et au pouvoir en Chine, accompagné de son premier ministre Zhou Enlai, et le président américain Richard Nixon avec son conseiller Henry Kissinger. Sur le document, on peut observer une cinquième personne non identifiée. Il semble intéressant d’avancer que Mao se trouve au centre de la photo, indiquant que cette réunion se passe sûrement en Chine. Le second document est un discours de Deng Xiaoping, membre du PCC, il met en places des mesures successives ouvrant l’économie chinoise sur un socialisme de marché, c’est-à-dire une économie capitaliste aux aspects libéraux, mais toujours contrôlée en grande partie par l’Etat. Partisan de la thèse marxiste-léniniste, il fut écarté du gouvernement au début de la Révolution Culturelle (1966-1976), mais il est toutefois nommé aux affaires étrangères en 1973. Le discours présenté est prononcé le 10 avril 1974 à la tribune de l’assemblée générale de l’ONU. Mao, président de la République Populaire de Chine (RPC) et chef du PCC a pour volonté de moderniser et d’industrialiser la Chine pour en faire une grande puissance. Il est alors bon de chercher à comprendre en quoi l’application de l’idéologie maoïste en Chine a permis l’impulsion d’une volonté de puissance Chinoise les années 1970. Afin d’étudier cette question, nous observerons en premiers lieux de quelles manière la Chine, pays ancien mais en construction fait preuve d’une volonté de s’affirmer dès le début du XXème siècle. Dans un second temps, nous nous pencherons sur l’ordre mondial des années 1970 dans lequel la Chine veut s’imposer.

        Tout d’abord, la Chine fut une puissance empirique, et elle est considérée comme la première puissance mondiale avant que la Révolution Industrielle ne l’amène au déclin face aux progrès occidentaux du XIXème siècle. Jusqu’en 1911, c’est la dynastie des Qing qui dirige le pays d’une main de fer. Mais des mouvements de révolte frappent le pays et une révolution nationaliste s’engage pour renverser le Dernier Empereur. Une république est proclamée par les révolutionnaires au 1er janvier de l’année suivante, mais le pays reste contrôlé principalement par les puissances étrangères capitalistes telles que le Japon ou les Etats-Unis. La classe intellectuelle chinoise, « l’intelligencia », conteste ce régime, créant un mouvement qui prend de l’ampleur dans le pays. Un parti nationaliste se forme avec son leader Chiang kai-Shek : le Guomindang, qui remporte les élections. Ce n’est toutefois pas le seul mouvement à se faire entendre, une conscience communiste émerge aussi, et le PCC nait en 1921, notamment sous l’impulsion de Mao Zedong. Arrivant au pouvoir en 1927, le Guomindang chasse les communistes qui sont contraint de se réfugier dans l’arrière-pays pour exister.

        Formant un mouvement de contre-pouvoir, le PCC s’organise dans la campagne chinoise avec le soutien de Staline. Il est fondé à partir de l’influence marxiste-léniniste, c’est-à-dire un système politique inspiré de Karl Marx et caractérisé par la mise en commun des moyens de productions et d’échange. Une nuance est toutefois propre au PCC : il s’appuie sur une force populaire paysanne, alors qu’il s’agit d’une force ouvrière en rapport avec l’industrie pour l’URSS. Un pays peu industrialisé et dont l’économie et la culture repose sur la paysannerie est synonyme de pays peu développé, et le document 2 nous le confirme : « La Chine appartient au tiers-monde ». Les communistes étant chassés par le Guomindang, Mao entame la « Longue Marche » en octobre 1934. Sa stratégie est de rallier la caste paysanne à la cause communiste qu’il porte, se distinguant d’autres processus révolutionnaires partant généralement des villes. A travers le document 2, Deng Xiaoping nous dit que « la Chine est un pays socialiste et un pays en développement ». L’idéologie communiste vise à l’établissement d’une société sans classe, sans Etat, et sans propriété privée. Une phase de transition appelée socialisme est pour cela nécessaire, avec la mise en place d’un pouvoir fort garantissant la transition. Pour cela, des compromis sont fait avec l’idéal communiste. C’est ainsi que Deng Xiaoping met en place un socialisme de marché : une économie ouverte empreinte de libéralisme, mais contrôlée en grande partie par l’Etat, portant la Chine vers le progrès, par exemple avec l’entreprise « un bol de riz par jour et par personne » que Mao met en place après 1949.

        Cette volonté d’ouverture représente bien la volonté de la Chine de s’affirmer, d’abord dans l’ordre régional de l’extrême Orient. Outre les idéologies qui la porte, la Chine de Mao comprend combien une stabilité dans la région et une absence de conflit permettrai au pays une plus grande prospérité. La Chine prend alors avec Mao un rôle pacificateur, ce qui lui permet dans le même temps de s’engager comme puissance leader auprès des pays limitrophes. Il lui faut pour cela assurer la paix au sein de son propre pays. Les nationalistes s’étant réfugiés à Taïwan, Mao n’a pas une force armée nécessaire pour les combattre. Il se résout donc à ne pas chercher à récupérer l’île. La volonté est toutefois d’étendre son influence, et Mao se rapproche pour cela de Staline. Il créé une armée, lui permettant d’envahir le Tibet en 1950. Ces éléments historiques rentrent toutefois en conflit avec le dessin que Deng Xiaoping nous fait dans le document 2, montrant une limite de ce document à nuancer : « Suivant l’enseignement de Mao, le gouvernement et le peuple chinois aident tous les peuples et toutes les nations opprimées dans leur lutte pour gagner ou défendre leur indépendance nationale [...] ». Il renforce en effet aussi sa présence dans les conflits régionaux, notamment au Viêtnam où Oh chi-Minh est soutenu. Les nationalistes sont chassés dans le pays : c’est la révolution culturelle entre 1966 et 1976. L’idéologie communiste est propagée par les massacres et la répression, notamment avec l’armée des Gardes Rouges.

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