Polygamie D'ici Et D'ailleurs
Mémoire : Polygamie D'ici Et D'ailleurs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar stephanekanga • 8 Mai 2013 • 2 261 Mots (10 Pages) • 1 459 Vues
POLYGAMIE D’ICI ET D’AILLEURS
La polygamie peut se définir comme le lien de mariage entre un homme et plus d’une femme. Elle est souvent associée aux clichés, d’où à priori, l’indignation et le débat dans les sociétés occidentales. Le terme est formé à partir de deux mots grecs, polus qui signifie « plusieurs » et gamos, signifiant « mariage ». La polygamie est à distinguer des mariages de groupes, forme de polyamour impliquant plusieurs partenaires de chaque sexe. La polygamie est à distinguer de la bigamie, situation dans laquelle une personne contracte plusieurs mariages séparément, sans avoir juridiquement obtenu la dissolution du précédent ou sans que les deux conjoints soient au courant de cette situation. La polygamie est encore très répandue en Afrique occidentale, particulièrement dans les pays francophones tel que la cote d’ivoire, le Sénégal, le mali, etc. par rapport aux anciennes colonies. Lorsque l’on parle de la polygamie, c’est d’abord à l’Islam et la tradition africaine que pensent beaucoup d’occidentaux. Aujourd’hui, faire une distinction entre l’Africain islamisé et polygame et le chrétien monogame nous paraît comme un point de vue de l’esprit. Il y a aussi la tentation de confondre la cause de la pauvreté et la polygamie. La réalité est plus complexe que cela. La polygamie se veut une manifestation de puissance, et d'abord de puissance sexuelle de la part du mâle qui la contrôle. Mais elle a été aussi, au long de sa très ancienne histoire bien avant l’Islam un outil politique. Aujourd'hui nous associons prioritairement cette pratique à l'Islam; pourtant la polygamie est loin d'être propre à cette religion, les Ecritures et autres livres saints abondent de preuves qu'elle était reconnue comme pratique courante chez les Hindous, chez les Zoroastriens et les Juifs.
Survol historique de la polygamie
Elle remonte jusqu'aux premiers témoignages écrits concernant la vie amoureuse entre hommes et femmes depuis l'antiquité. Sans aller jusqu'à la conseiller, l'Ancien Testament ne s'y était guère opposé. Il la tolérait sans aucune restriction, contrairement à l'Islam qui la soumet à des conditions draconiennes. La Genèse nous décrit une société patriarcale polygame. Le harem de David est célèbre et celui de son fils Salomon l'est encore plus. Bien avant eux Abraham et Moïse étaient polygames. Les sociétés égyptiennes sauf pour le pharaon, grecques et romaines étaient résolument monogames, et la monogamie signifie que l’individu cohabite avec une seule femme. Elle ne veut pas dire en effet que le mari n’a pas de concubines ou n’use pas de ses servantes, elle signifie simplement qu’une seule femme lui donnera des enfants légitimes.
Vue traditionnelle de la polygamie en Afrique
La polygamie, pratique ancestrale africaine, qui consiste pour un homme à avoir plusieurs femmes, a pour objectif la création d’une famille nombreuse. Pourquoi une famille nombreuse? Le fait d’avoir plusieurs femmes témoigne de la virilité de l’homme. Les différentes femmes représentent de nombreux bras pour l’autosubsistance de la famille: culture de champs, fourniture d’eau et cuisine sont leur domaine. Une femme doit obligatoirement faire des enfants. Si elle ne peut pas procréer, elle doit accepter que son mari aille chercher une autre femme plus jeune pour assumer cette fonction. Dans certaines ethnies, la femme va chercher parmi ses soeurs ou ses cousines proches de la coépouse celle qui viendra donner des descendants à son mari. Elle pourra, ainsi, se charger de leur éducation. Ce choix de la femme au sein de sa propre famille a pour but d’empêcher le mari d’aller chercher dans une famille qui lui est extérieure. Elle conserve ainsi l’intégralité de la richesse ou du patrimoine de son mari et évite le morcellement ou le partage, avec une autre famille que la sienne. Le célibat de la femme étant très mal perçu en Afrique noire, la polygamie pourrait signifier, pour celui qui la pratique et certains adeptes, la mise de la femme à l’abri de la débauche. L’autre objectif de la polygamie c’est la procréation de nombreux enfants. Dans une Afrique où les systèmes modernes de protection sociale n’existaient pas, avoir plusieurs enfants, c’était assurer ses vieux jours, une retraite garantie. Car, si la plupart des enfants réussissent, ils reprennent à charge une partie de leur fratrie, (c’est souvent les plus jeunes). Ils aident leur père à l’entretien du reste de la famille. Les aînés soulagent ainsi leurs pères de la charge des plus jeunes. Il s’agit d’une véritable solidarité familiale.
Depuis les indépendances, beaucoup de facteurs viennent remettre en cause ce type de famille. Ils ont pour noms : le système économique instauré après les années 1960, le système de protection sociale en place encore embryonnaire, le travail des femmes dû à une instruction galopante, l’exercice du commerce informel, le changement de mentalité vis-à-vis du célibat des femmes etc. Néanmoins le constat est clair. La polygamie, comme toute institution, suit les mutations. Dans les pays où la loi l’interdit, elle
prend la forme de pratique extraconjugale (« les bureaux » ou, dans les pays occidentaux « les maîtresses »). Coépouses, maîtresses, qu’elle différence? Est-ce que la pratique occidentale des maîtresses ne vient pas conforter les adeptes de cette forme de famille? Même si la pratique occidentale, discrète, mais hypocrite, n’en constitue pas moins une relation d’homme avec deux ou trois femmes, cela signifierait-il que de telles pratiques ont de beaux jours devant-elles? La polygamie a beaucoup évolué avec la mutation des sociétés africaines. Un certain nombre de changements se produit au sein des familles : avec l’accentuation des difficultés économiques, l’aspiration à une famille de taille élevée diminue. La solidarité familiale étant la clé de voûte de la société malienne, plus la taille de la famille est grande, plus ceux qui réussissent à s'en sortir ont des contraintes et des obligations envers ses membres. Cependant, abandonner la polygamie suppose un autre fonctionnement de la société et une remise en cause du pouvoir des hommes sur les femmes. Ce système matrimonial, en effet, est source d'inégalité: il donne plus de droit à l'homme qu'à la femme, plus de pouvoir au riche qu'au pauvre qui pourra avoir plus de femmes et tirer profit de leur travail et de celui de leurs enfants, surtout à la polygamie n’est pas une pratique limitée à l’islam; la vérité, c’est qu’elle était déjà pratiquée chez les Gens du Livre, c’est-à-dire
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