Les Gours (Voltïques)
Mémoires Gratuits : Les Gours (Voltïques). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Avril 2013 • 3 752 Mots (16 Pages) • 2 578 Vues
INTRODUCTION
La Côte d'Ivoire compte plus de 60 ethnies et constitue donc une véritable mosaïque ethnique. Une ethnie peut se définir comme une communauté partageant des caractéristiques physiques, des traditions, des croyances et une langue. Les membres d'une ethnie ont normalement des ancêtres communs.
Beaucoup de ces ethnies semblent issues d'une migration et venir des trois horizons (nord, est et ouest). Elles sont originaires de foyers culturels très différents. La plupart de ces déplacements se sont accomplis au cours de la protohistoire (période intermédiaire entre la préhistoire et l'Antiquité). Mais de nombreuses caravanes sillonnaient encore le territoire en tous sens à l'époque précoloniale, d'après les récits des premiers voyageurs.
La Côte d'Ivoire apparaît ainsi comme un creuset, vers lequel ont convergé des populations variées, généralement attirées par les richesses naturelles du pays (terres fertiles, gibier naguère abondant, etc.). Malgré cette diversité, le pays comporte une certaine unité de civilisation.
Pour plus de clarté, on peut regrouper entre elles les ethnies ayant une origine géographique présumée identique et des langues apparentées. On distingue ainsi :
• les Akan, dans le sud-est,
• les Krou, dans le sud-ouest,
• les Mandé ou Mandingue, dans le nord-ouest,
• les Gour ou Voltaïques, dans le nord-est.
De ces quatre grands groupes nous nous attarderons sur le groupe Gour ou Voltaïque. Nos études sur ce peuple porteront sur les diferentes ethnies qui la compose, leurs origines, la cause de leur migration, leur civilisation respective.
I- LES DIFFERENTES ETHNIES DU PEUPLE GOURS
Dans le Nord et le nord-est nous trouvons la zone voltaïque qui occupe presque tout le Burkina Faso, le nord du Ghana et du Togo et du Bénin, ainsi que la vaste zone du Mali. Ses principales branches en Côte d'Ivoire sont les Sénoufo et les Lobi, que l'on retrouve en grand nombre au Mali et au Burkina Faso, ainsi que les Koulango dont certains vivent au Ghana .
La Côte d'Ivoire possède le coin sud-ouest du vaste domaine occupé par les langues voltaïque; celles-ci forment un groupe dont l'unité génétique, moins évidente que pour le Mandé, est cependant probable. L'une de leurs principales caractéristiques, qui les oppose totalement aux Mandé, est l'existence de classes nominales qui évoquent celles du Bantu. Mais ces langues sont nombreuses, très différentes les unes des autres, et les peuples qui les parlent possèdent des cultures très variées. Il est donc difficile de généraliser; la réalité est pourtant simplifiée par la prépondérance de deux grands peuples, dont la majorité réside en Côte d'Ivoire, les Sénoufo et les Koulango, de part et d'autre du Comoé. Les Lobi et leurs voisins constituent aussi un noyau important
II- LES SENOUFO
1) L’origine et la civilisation du peuple Sénoufo
Le peuple Sénoufo constitue l'un des groupes les plus importants de la zone de la Haute Côte d'Ivoire et du Mali. Il occupe des vastes régions allant des rives du Bani au nord jusqu'au 8° parallèle au Sud.
Actuellement on considère le chiffre de 2 500 000 Sénoufo, ce qui représente déjà l'un des groupes les plus importants de l'Afrique de l'ouest.
Dans ce peuple nous pouvons distinguer trois grands groupes :
Les Sénoufo appelés: Minyanka dans les cercles de Koutiala et San au Mali. et ceux appelés Nanérége et le nord de la province du Kénédougou au Burkina Faso
Les Sénoufo des cercles de Sikasso au Mali, du sud de la Province du Kénédougou au Burkina Faso, et de la Préfecture de Tingrela en Côte d'Ivoire
Les Sénoufo ou Siena Mana de la Haute Côte d'Ivoire
Les Sénoufo de Koutiala, San, Sikasso prétendent que leurs ancêtres ont toujours habité les rives du Bani et du Banifin. Ils ont dû lutter à la fois contre les attaques des rois de Sikasso: Tièba TRAORE et Babemba TRAORE.
Les Sénoufo de Banfora et de Haute Côte d'Ivoire n'ont pas gardé un souvenir précis de leur origine. Ils auraient été refoulés du Nord vers Banfora où quelques-uns demeurent, puis de là, sur la rive droite de la Lereba et de la Comoé, d'où ils auraient été chassés par des Mandingue venant de Djéné.
Ces conquérants auraient repoussé les Sénoufo vers l'Ouest du Bandama et la Bagoé.
2) Les causes de la migration des Sénoufo
les raisons de leur migration sont diverses :
• Économiques: importance de certains centres commerciaux tels que Bobo-Dioulasso, découverte d’un gisement d’or près de Begho, commerce avec le Soudan par les Bas-Bandama. Aussi autour de Kong et en Pays Djimini et Lobi.
• Politiques: l’Empire de Mali avait perdu puissance, alors quelques chefs guerriers sont venus s’installer dans le territoire habité par les Sénoufo11.
• Religieuses: les Malinké voulaient convertir les Sénoufo à l’Islam par force. Mais aussi en recherchant la noix de kola qui était un élément indispensable au moment de donner le nom au nouveau-né, au moment du mariage et en toute cérémonie religieuse.
3) Le déroulement de la migration de Sénoufo
Les Siénéfo firent les premiers à s’installer dans l’espace compris entre le fleuve Baoulé (dans l’actuel Mali) et le Volta Noire (dans l’actuel Burkina Faso). Donc, ils sont considérés, en ce qui concerne certaines composantes, comme autochtones5.
Les ancêtres connus des Sénoufo sont les Pallaka (ou Falafala) et les Myoro qui vivaient de la chasse et la cueillette. Ils étaient installés dans les régions septentrionales du pays Sénoufo actuel. Il y a eu aussi des éléments voltaïques descendus à une date reculée de la région comprise entre Banfora, Bougouni et Sikasso.
Les Pallaka avaient pour habitat originel le village de Ténigréra, dans les environs de la ville historique de Kong. Ils étaient considérés les maîtres de la terre. Mais sous la pression des immigrants ultérieurs, notamment les Mandé du nord, ils se disperseront dans la région de Ferkessédougou.
Les
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