La Préhistoire
Commentaire de texte : La Préhistoire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Adam0000 • 23 Avril 2014 • Commentaire de texte • 2 075 Mots (9 Pages) • 1 166 Vues
Problèmes liés à la définition de la Préhistoire[modifier | modifier le code]
La définition classique de la Préhistoire pose un certain nombre de problèmes, notamment en ce qui concerne les critères retenus pour son début et sa fin, mais aussi pour la datation de ses limites.
Début de la Préhistoire[modifier | modifier le code]
Galet aménagé, Melka Kunture, Éthiopie
La Préhistoire commence avec l'apparition de l’Homme, or celle-ci est le fruit d’une lente évolution sur plusieurs centaines de milliers d’années, depuis un Hominidé indéterminé. Ce début varie selon les chercheurs en fonction des critères utilisés pour définir l’Homme, qui peuvent être anthropologiques, culturels, voire philosophiques… Le genre Homo apparaît avec Homo rudolfensis (-2,9 Ma2) puis Homo habilis (-2,4 Ma), deux espèces qui ont coexisté en Afrique de l’Est. Ces deux espèces avaient adopté une locomotion bipède et produisaient probablement des outils, deux traits qui ont longtemps été considérés comme propres au genre humain. Des découvertes plus récentes ont montré que les Australopithèques qui ont précédé avaient eux aussi adopté une locomotion partiellement bipède. D’autre part, les plus anciennes industries lithiques sont contemporaines de représentants du genre Homo, mais aussi des Paranthropes, formes robustes d’Australopithèques, et il est impossible de déterminer quel est l’auteur de ces industries.
Selon que l’on considère que l’Homme est représenté par le seul genre Homo ou également par le genre Australopithecus, la Préhistoire débute donc respectivement il y a environ 3 Ma ou 5 Ma.
Fin de la Préhistoire[modifier | modifier le code]
Tablette archaïque retrouvée à Kish.
L’utilisation de l’apparition de l’écriture, vers 3500 ans avant notre ère, comme critère marquant la fin de la Préhistoire est problématique à plus d’un titre :
celle-ci n’apparaît pas à la même date dans toutes les zones géographiques ;
il existe des sociétés n’ayant pas adopté l’écriture, dont la tradition orale est très forte, comme certaines civilisations d’Amérique précolombienne ou d’Afrique subsaharienne, qui ont peu de choses en commun avec les sociétés préhistoriques.
La notion de Protohistoire a été introduite pour les populations ne possédant pas elles-mêmes l’écriture, mais qui sont mentionnées par des textes émanant d’autres peuples contemporains3. Cette notion n’est pas entièrement satisfaisante.
Vers une définition économique et sociale[modifier | modifier le code]
La tendance actuelle est de se baser sur des critères non plus chronologiques (trop fluctuants) mais économiques et sociaux :
la Préhistoire concernerait les populations dont la subsistance est assurée par la prédation au sens ethnologique4. Ces groupes de chasseurs-cueilleurs, pêcheurs, collecteurs exploitent des ressources naturelles disponibles sans les maîtriser. La Préhistoire stricto sensu comprendrait donc le Paléolithique, l’Épipaléolithique et le Mésolithique.
la Protohistoire concernerait les populations dont la subsistance est assurée par la production5. Ces groupes d’éleveurs et d’agriculteurs, souvent sédentaires, exploitent des ressources qu’ils maîtrisent et qu’ils gèrent en partie. La Protohistoire comprendrait alors le Néolithique, le Chalcolithique, l'Âge du bronze et l’Âge du fer. Elle est caractérisée par une structuration croissante de la société (modification de l’habitat, agglomération, socialisation avancée, hiérarchisation, pouvoir administratif, économie avancée, monnaie, échanges commerciaux, etc.).
Aspects historiques[modifier | modifier le code]
Mâchoire de renne de Paul Tournal - Muséum de Toulouse
Jacques Boucher de Perthes, l'un des pères de la Préhistoire
La chronologie de la Préhistoire a commencé à être établie au xixe siècle, à la suite des travaux des grands systématiciens du siècle précédent, Carl von Linné, et surtout Buffon, qui avaient largement fait reculer la date de l’origine de la vie sur Terre.
En 1820, Christian Jürgensen Thomsen ordonne les collections de son musée en fonction des principaux matériaux utilisés et crée une classification dite des « trois âges » :
l’Âge de la pierre
l’Âge du bronze
l’Âge du fer6.
Si les deux dernières expressions sont encore couramment employées, la première est désormais tombée en désuétude. On lui préfère selon les cas les termes Paléolithique et Néolithique, introduits par John Lubbock en 18657.
Le Paléolithique, étymologiquement « âge de la pierre ancienne », est la période la plus ancienne, durant laquelle la pierre est seulement taillée (d'où aussi l'ancienne appellation d'« âge de la pierre taillée »).
Le Néolithique, étymologiquement « âge nouveau de la pierre », est la période plus récente, durant laquelle la pierre est taillée mais aussi travaillée par polissage (d'où aussi l'ancienne appellation d'« âge de la pierre polie »).
Biface de Menchecourt-les-Abbeville, exposé à l'Exposition universelle de 1867 - Muséum de Toulouse
Les découvertes et les écrits de pionniers tels que Paul Tournal8 (1827)9, Jean-Baptiste Noulet (1851)10 et surtout Jacques Boucher de Perthes11. contribuent à faire accepter l’idée de la très haute antiquité de l’Homme.
S’inspirant de la chronologie utilisée en Géologie, Édouard Lartet propose en 1861 une chronologie fondée sur les espèces successives de grands mammifères dominants. Seul l’Âge du Renne est encore parfois utilisé pour désigner le Magdalénien.
En 1869, Gabriel de Mortillet propose une nouvelle chronologie de la Préhistoire, en 14 époques successives nommées d’après les sites où elles ont été décrites et où elles sont bien représentées ; si certaines ont été abandonnées, la plupart de ces époques sont encore utilisées aujourd’hui comme l’Acheuléen, le Moustérien, le Solutréen ou le Magdalénien12,13.
La
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