L'uniformisation De L'espace Mondial, réalité Ou Fiction
Commentaires Composés : L'uniformisation De L'espace Mondial, réalité Ou Fiction. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar slipknot1664 • 26 Janvier 2014 • 1 689 Mots (7 Pages) • 987 Vues
L’uniformisation de l’espace mondial, réalité ou fiction ?
S’interroger sur l’uniformisation de l’espace mondial peut paraître comme paradoxal voire faux. Cette formule pointe une dynamique donc une action en cours et non inachevée. Il faut y lire l’ensemble des phénomènes qui concourent à donner aux entités du monde, à l’organisation de ce dernier, un sentiment d’unité et de standardisation. Ces derniers s’exprimeraient de multiples manières, tant sur le plan économique que culturel, géopolitique… La « mondialisation », terme si présent aujourd’hui, n’est en ce sens qu’un signe parmi d’autres d’une possible uniformisation mondiale. Cette dernière situation est-elle tangible ? Relève-t-elle davantage de la fiction, d’une illusion face à plusieurs phénomènes peut-être dominants mais non généralisés ?
Il s’agit donc ici de relever comment l’espace mondial se trouve ou non pris dans une logique de standardisation. La mise en relation des lieux de l’espace mondial s’accompagne d’actions, d’origine institutionnelle ou privée, dont le résultat est à évaluer avec précision. Assiste-t-on à une réelle uniformisation de l’espace mondial ou ne peut-on pas montrer que cet aspect, souvent souligné et représenté, n’est que des plus limités ?
La réponse ne peut assurément pas être tranchée avec précision. Il convient alors d’analyser successivement les arguments en faveur d’une uniformisation – seulement apparente – de l’espace mondial, puis ceux qui tendent à atténuer voire à contredire cette affirmation. Une telle étude géographique ne peut enfin aller sans relever les effets des discours sur cette uniformisation du monde et sur les rejets et autres levées de bouclier qu’elle peut susciter.
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L’émergence d’un véritable modèle de société apparaît depuis 1945 et son triomphe semble confirmé depuis les années 1970 et ensuite avec la chute du bloc de l’Est. La société occidentale, son organisation se retrouvent par pointes plus ou moins affirmées. Il ne s’agit bien sûr pas seulement de la monétarisation de l’économie, de l’irruption de la modernité chez la plupart des peuples de la planète. Cette société de consommation, ses lieux emblématiques (tels que les supermarchés) apparaissent y compris dans des États qui s’y étaient longtemps refusés. En Chine, la chaîne française Carrefour est présente depuis 1995 et compte aujourd’hui plus d’une centaine de magasins (dont 12 à Shanghai et 9 à Pékin). D’autres lieux comme les grands centres commerciaux – sur le modèle du mall américain – y font leur apparition, avec des enseignes de l’industrie du luxe comme Dior, Chanel.
Ce modèle de société comporte également nombre de faits culturels qui s’étendent au sein de l’espace mondial. L’anglais se fait langue de communication mondiale, maîtrisée actuellement par plus du quart de la population ou entendue au quotidien à la radio avec les multiples musiques américaines. Le modèle occidental se développe à partir de produits culturels (cinéma d’Hollywood, marques mondiales de vêtements ou de l’alimentation…). Les références à ce modèle semblent une obligation : nombre de chanteurs utilisent l’anglais comme langue pour leur musique, bien que non anglophones à l’origine. Au sein de ce mélange des genres, de ce syncrétisme culturel, le monde anglo-saxon apparaît comme une référence constante.
Cette diffusion repose sur des canaux multiples. Le secteur de la communication est désormais concentré entre les mains de grands groupes américains, européens ou japonais (AOL-Time-Warner, Sony-Columbia…). Plus de 80 % des sources d’information qui circulent dans le monde sont contrôlées par de grandes agences de presse (Associated Press, AFP) ou d’images (CNN). Il convient de relever la rapidité de la diffusion des informations. Les caricatures danoises de Mohamed ont dès le lendemain de leur parution suscité des manifestations. Internet est devenu une source fondamentale de connaissance et d’échanges.
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Le système capitaliste est désormais étendu à la quasi-totalité du monde. Le secteur financier est celui qui est parvenu à une forme des plus avancées. La crise actuelle est en grande partie le résultat d’une accumulation financière sans précédent. Son extension montre la puissance des liens financiers : apparue d’abord comme crise de la dette nord-américaine, elle devient financière puis économique, s’étend à la Triade, aux États émergents et au reste de la planète.
Les flux mondiaux de capitaux, de marchandises voire d’hommes (migrations, tourisme) soutiennent ce modèle d’économie. L’essor des moyens de communication permet de réduire les distances. La déconnexion grandissante entre lieux de production et lieux de vente et/ou de consommation peut en ce sens être lue comme un autre signe d’uniformisation de l’espace mondial. Des productions agricoles s’étendent aujourd’hui vers des territoires originaux. Le café, plante originaire d’Éthiopie puis étendue à l’Amérique et à l’Afrique tropicales, est désormais cultivé en Asie : le Vietnam en est le deuxième exportateur mondial (après le Brésil et devant la Colombie) et l’Indonésie, le quatrième.
Les stratégies des acteurs à l’origine de tels phénomènes montrent leur capacité à s’affranchir des distances, à raisonner en repérant les coûts et les avantages grâce à un accès aisé à l’information. Les firmes transnationales, hauts lieux de production implantés dans plusieurs pays mais conservant une nationalité propre à leur maison-mère, exportent leurs savoir-faire et leurs méthodes de production. Du côté institutionnel, l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) s’attache à uniformiser les pratiques douanières et à les libéraliser pour permettre une libre-circulation des marchandises.
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