L'affaire Dreyfus
Cours : L'affaire Dreyfus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar valouvado • 17 Février 2013 • Cours • 515 Mots (3 Pages) • 1 118 Vues
Cette convocation étonne le capitaine : l'heure est matinale pour une "inspection général", qui d'ordinaire a lieu le soir. L'exigence d'une "tenue bourgeoise" est inhabituelle. Mais qu'importe ! Le lundi matin, il embrasse sa femme et ses enfants. Son fils Pierre, âgé de trois ans et demi, l'accompagne à la porte. Le capitaine Dreyfus se rend à pied au ministère, suivant les quais de la Seine, heureux de traverser ce Paris d'automne.
Dès son arrivée, il est reçu par le commandant Picquart, de l'Etat Major de l'Armée, qui le fait entrer dans son propre bureau. Dreyfus s'étonne de n'apercevoir personne d'autre : les officiers sont généralement convoqués en groupe à l'inspection. Picquart et Dreyfus conversent banalement quelques minutes. Puis le commandant Picquart conduit son visiteur jusqu'à la porte du cabinet du chef d'Etat Major de l'Armée, le général de Boisdeffre.
La dictée
La surprise de Dreyfus s'accroît : le général est absent, il il est reçu par un officier étrange et solennel, en uniforme, qui se présente comme "commandant du Paty de Clam". Au fond de la pièce se tiennent trois hommes inconnus en civil. "Le général va venir", dit le commandant du Paty d'une voix étranglée. Il invite Dreyfus à remplir la partie signalétique de sa fiche d'inspection, tandis que les assistants l'observent. Puis du Paty -dont la main droite porte un gant de soie noire- lui dit : "j'ai une lettre à écrire, à présenter à la signature du général de Boisdeffre. J'ai mal au doigt. Pouvez-vous écrire à ma place ? Dreyfus accède à cette singulière requête, et s'assied à une petite table, prête pour la dictée.
C'est alors que le commandant du Paty, penché sur le capitaine Dreyfus, lui dicte un texte soigneusement élaboré :
Paris, 15 octobre 1894.
Ayant le plus grave intérêt, Monsieur, à rentrer momentanément en possession des documents que je vous ai fait passer avant mon départ aux manoeuvres, je vous prise de me les faire adresser d'urgence par le porteur de la présente qui est une personne sûre..."
Du Paty poursuit lentement sa dictée :
"Je vous rappelle qu'il s'agit de :
1. Une note sur le frein hydraulique du canon de 120 et sur la manière dont..."
A ce moment, le commandant du Paty s'interrompt brusquement :
- Qu'avez-vous donc capitaine à Vous tremblez ?
- J'ai froid aux doigts, répond Dreyfus qui continue à écrire.
Pourquoi du Paty l'a-t-il soudain interpellé ? "Pour ébranler son assurance", dira-t-il, prêtant à Dreyfus dans la succession de ses déclarations, tantôt un trouble révélateur, tantôt le calme parfait du simulateur. Dreyfus attend la suite de la dictée. Du Paty lui parle plus brutalement encore. "Faites attention, c'est grave." Grave à Dreyfus est heurté par cette étrange grossièreté. Il continue
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