L'affaire Dreyfus
Mémoire : L'affaire Dreyfus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cocotierdu92 • 8 Mai 2015 • 1 285 Mots (6 Pages) • 673 Vues
Introduction
Le 13 janvier 1898, Émile Zola publie dans le journal L’Aurore une lettre ouverte adressée au président de la République. Il y accuse l’armée d’avoir fait condamner un innocent : le capitaine Dreyfus. L’article est le point de départ d’une polémique qui divise les Français. L’affaire tourne autour d’une question d’espionnage au profit de l’Allemagne, sujet sensible depuis la défaite de 1871 dans un pays où s’affirme un puissant mouvement nationaliste. Convaincue de la culpabilité de Dreyfus, l’armée a produit contre lui un faux document. Mais elle s’est trompée de coupable et, dans le cadre d’une République attachée aux droits de l’homme, le procédé fait scandale et les passions se déchaînent. Les journaux se font l’écho de celles-ci comme en témoigne le dessin de Caran d’Ache paru dans Le Figaro du 14 février 1898. Les médias participent de la polémique. Mais quel rôle jouent-ils ? Promoteur ou reflet de l’opinion publique ?
I. La presse, miroir des fractures franco-françaises
• Zola utilise la presse pour dénoncer une « machination ». Son article conduit les Français à se disputer (document 2). Les journaux diffusent les convictions de chaque camp.
• Pour les dreyfusards, ce n’est pas l’erreur judiciaire qui est grave mais ce que Zola qualifie de « crime de lèse-humanité ». Évoquant le droit, la justice et la vérité, il défend l’état de droit tel que la France s’en réclame depuis 1789. Dans l’autre camp, Zola dénonce l’attitude des militaires. Ceux-ci sacrifient les droits de Dreyfus au nom de l’intérêt supérieur de la nation. L’armée peut commettre une erreur, pour autant elle ne doit pas être mise en cause (elle est « inattaquable », note Zola). Entre les droits de l’individu et l’intérêt collectif, les deux camps s’opposent sur une question de priorité.
• Dans son article, Zola fait allusion à la « passion cléricale » d’un général. Cléricalisme et anticléricalisme est un autre sujet de fracture. Les Français s’opposent sur la question du rôle de l’Église dans la société (séparée ou non de l’État). L’affaire Dreyfus est aussi l’occasion d’une vive opposition (peut-être illustrée par le document 2) entre antisémites qui considèrent que les juifs ne sont pas de vrais Français et ceux qui pensent que la citoyenneté est indépendante de la religion ou de l’ethnie.
• Si les Français sont divisés, il faut toutefois relativiser l’importance des fractures. Tant que son innocence fut ignorée, Dreyfus fit l’unanimité contre lui. La trahison au service de l’Allemagne unit les Français. Le régime républicain, par ailleurs, n’est pas remis en cause et nombre de monarchistes (comme Albert de Mun) sont dreyfusards.
II. La puissance « révolutionnaire » des médias
• Pour se faire entendre, Zola utilise la presse, moyen qu’il dit « révolutionnaire ». En effet, depuis 1870, la presse est libre. Dans un pays où l’analphabétisme recule et où les rotatives assurent de gros tirages, elle permet une large diffusion des idées (de s’exprimer « au grand jour » écrit Zola). Par ailleurs, Zola interpelle directement le chef de l’État, démarche inédite. J’accuse mobilisa l’opinion en faveur de Dreyfus.
• La presse est aussi un outil de débat contradictoire entre journaux. Ceux-ci passionnent d’autant plus les lecteurs qu’ils sont très visuels : ils utilisent beaucoup la caricature (document 2).
• La presse n’est pas toute-puissante pour autant. Si elle n’a pas l’information, elle reste muette et Dreyfus ne sort pas de prison. Il faut aussi le talent d’un homme comme Zola pour réussir. Si la presse permet d’informer, elle se contente souvent, aussi, de donner à lire ce que le public veut lire. L’antisémitisme, le cléricalisme et le nationalisme diffusés à la faveur de l’affaire Dreyfus ne sont pas nés avec elle.
Conclusion
Entre médias et opinion, il existe un rapport étroit d’entraînement mutuel, l’opinion justifiant la publication d’idées, la publication renforçant l’opinion. L’influence des médias sur le public est forte mais dépend malgré tout de ce que les lecteurs pensent déjà.
Médias et opinion publique depuis l’Affaire Dreyfus
Depuis
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