L'Histoire. L'historiographie
Dissertation : L'Histoire. L'historiographie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Avril 2012 • Dissertation • 3 250 Mots (13 Pages) • 1 824 Vues
L’histoire est à la fois l’étude des faits, des événements du passé et, par synecdoque, leur ensemble. L'histoire est un récit, elle est la construction d'une image du passé par des hommes et des femmes (les historiens et historiennes) qui tentent de décrire, d'expliquer ou de faire revivre des temps révolus. Ce récit historique n'est pas construit par intuition intellectuelle, mais à partir de sources. L'histoire s'attache avec ces sources à reconstruire plusieurs pans du passé. Au cours des siècles, les historiens ont fortement fait évoluer leurs champs d'intervention et ont aussi réévalué leurs sources, ainsi que la manière de les traiter.
L'histoire, qui n'est pas seulement une réflexion sur le passé, se construit aussi selon une méthode. Celle-ci a évolué au cours du temps, évolution qu'on appelle l'historiographie. La méthode historique s'appuie sur un ensemble de sciences auxiliaires qui aident l'historien à construire son récit. Par delà les époques et les méthodes, et quel que soit le but sous-jacent du travail de l'historien, l'histoire est toujours une construction humaine, inscrite dans l'époque où elle est écrite. Elle joue un rôle social et elle est convoquée pour soutenir, accompagner ou juger les actions des Hommes.
Sommaire [masquer]
1 Étymologie
2 Premiers textes historiques
3 Champs et périodisation
4 Méthode
4.1 Recherche des sources
4.2 Critique des sources
5 Historiographie
5.1 Sens et philosophie de l'histoire
6 Histoire et sciences
6.1 Sciences auxiliaires de l'histoire
6.2 Une discipline scientifique ?
7 L'historien
8 Place de l'histoire dans la société
8.1 Histoire et politique
8.2 Histoire et mémoire
9 Références
10 Voir aussi
10.1 Bibliographie
10.2 Liens externes
Étymologie[modifier]
Article détaillé : Histoire sur le Wiktionnaire.
Le mot « histoire » vient du grec ancien historia, signifiant « enquête », « connaissance acquise par l'enquête », qui lui-même vient du terme ἵστωρ, hístōr signifiant « sagesse », « témoin » ou « juge ». Il a pour origine les Enquêtes (Ἱστορίαι / Historíai en grec) d'Hérodote. Littéralement, le mot ionien Historíai signifie « recherches, explorations », et dérive selon toute vraisemblance de la racine indo-européenne *wid- qui signifie voir, ou savoir pour avoir vu1.
Le mot est introduit en français au début du XIIe siècle avec le sens de « relation des événements marquants d'une vie, d'un règne » ou de « chronique d'un peuple »2. Il prend aussi le sens général d'histoire (au sens de récit), polysémie qu'il a conservé jusqu'à ce jour en français comme en allemand. C'est à partir du XIIIe siècle, comme peut en témoigner l'usage qu'en fait Brunetto Latini dans son Livre dou Trésor, que le terme commence à recouvrir le sens de « récit historique »3. On peut noter qu'au Moyen Âge, la forme ordinairement employée du mot était Estoire : ce n'est qu'à partir de la Renaissance que l'on reviendra à la graphie antique4.
Le mot connaît de nombreux dérivatifs. 1213 voit ainsi la première occurrence de historien et de historiographe (emprunt au latin historiographus. Le verbe désuet Historier apparaissant au XIVe siècle, et l'adjectif historique survenant en 1447 (emprunt du latin Historicus, lui-même emprunt du grec historikos. Le diminutif historiette remonte à 1657 (premier emploi par Tallemant des Réaux dans le titre d'un de ses ouvrages)5. Le vocabulaire savant du XVIIIe et du XIXe siècle permet ensuite l'apparition d'un vocabulaire plus spécialisé comme préhistoire (en 1872) et anhistorique.
Premiers textes historiques[modifier]
Articles détaillés : Annales et Chroniques.
Hérodote et Thucydide, musée archéologique de Naples.
Si les faits historiques furent conservés pendant longtemps du fait de la tradition orale6, c'est avec l'invention de l'écriture qu'apparaît le récit historique, qui est de beaucoup antérieur à la conceptualisation de la discipline historique. Les premières chroniques mésopotamiennes remontent au début du IIIe millénaire av. J.-C et se dégagent de toute influence mythologique à partir du début millénaire suivant. Il s'agit de renseignements utiles aux dynasties, de listes décrivant année par année les événements d'un règne (celui d'Hammurabi), d'un État (Mari), voire, dans le cas de la chronique synchronique, de plusieurs États (la Babylonie et l'Assyrie). La vocation de ces listes est purement mémorielle et didactique, et elles ne sont pas exemptes d'un certain parti pris : il s'agit de faire connaître à la postérité sous un jour positif les faits et gestes de son souverain7.
L'histoire en Grèce antique conserve certains de ces aspects en développant parallèlement des préoccupations littéraires et scientifiques comme en témoignent les œuvres d'Hérodote, de Thucydide et de Polybe. Hérodote (-484 ou -482, -425) est un savant grec qui parcourt durant sa vie l'Égypte actuelle et le Moyen-Orient, allant jusqu'à Babylone. Dans ses Enquêtes, il veut faire œuvre de mémorialiste et raconte des événements récents, les guerres médiques, « afin que le temps n'abolisse pas les travaux des hommes ». Il se place donc dans une perspective historique qui fait qu'on a pu le qualifier de « père de l'histoire »8.
Si Hérodote est vu comme l'initiateur du récit historique, c'est Thucydide (vers -460 - vers -400) qui le premier a posé la méthode historique, dans le sens d'une recherche de « vérité » dans le récit, et non plus simplement de « mémoire ». Dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse, il s'attache à relater
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