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Fiche de lecture Giscard/Mitterrand/Chirac

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Par   •  8 Décembre 2020  •  Fiche de lecture  •  2 815 Mots (12 Pages)  •  389 Vues

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Histoire de la France contemporaine : fiche de lecture

Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac… Des hommes qui ont marqué l’histoire politique et contemporaine de la France. Des présidents de la République française qui, à leur manière, ont perpétué les valeurs de la Ve République. Jean-Jacques Becker et Michel Winock, dans leurs articles, évoquent ces parcours atypiques de politiciens affutés. D’une part, Jean-Jacques Becker, historien, spécialiste de l’histoire contemporaine et en particulier de la Première Guerre Mondiale et du mouvement ouvrier ; décrit le parcours politique de Valéry Giscard d’Estaing : ses idées, son évolution et ses combats, dans son article intitulé « Valéry Giscard d’Estaing, l’échec d’un modéré ». D’autre part, Michel Winock, historien spécialiste de l’histoire de la République française ainsi que des mouvements intellectuels et politiques. Il décrit en premier lieu le parcours politique de François Mitterrand : ses stratégies, son goût du pouvoir et son travestissement politique, dans son article intitulé « François Mitterrand était-il socialiste ? », publié dans le magazine L’Histoire numéro 253 en avril 2001. Toujours dans le même magazine, numéro 313 et publié en octobre 2006, Michel Winock rédige un nouvel article sur Jacques Chirac intitulé : Les métamorphoses d’un gaulliste », il décrit l’évolution grandissante de la carrière politique de Chirac et sa nouvelle vision du gaullisme. Tous ces articles ont pour but de nous montrer de façon détaillée les parcours et les idées de chacune de ces personnalités : de leur arrivée dans le milieu politique à leur élection en tant que président de la République en passant par les crises ayant ponctuées leurs vies et leurs mandats.

1. « Valéry Giscard d’Estaing, l’échec d’un modéré » par Jean-Jacques Becker

1. Une mise en place du pouvoir difficile

Depuis le retour de De Gaulle en 1958, la majorité parlementaire appartenait à la droite classique, appelée sous la Ve République : Centre national des indépendants et des paysans. Lorsque le Cartel des Non s'oppose à De Gaulle, le petit groupe des républicains indépendants, réunis par Valéry Giscard d’Estaing, continuera à soutenir le général et deviendra ainsi la deuxième famille de la majorité. Giscard se fera connaître lors du référendum de 1969 pour son « oui mais… » : oui à la majorité parlementaire mais le chef d’Etat doit conserver son indépendance de jugement ; finalement il votera « non ». De Gaulle, après les résultats du référendum, se retire de la politique et l’électorat de la majorité change, il devient plus conservateur. Suite à cela Giscard est élu Président de la République en 1974 comme étant un président gaulliste mais désirant dépasser cela afin de créer sa propre majorité présidentielle. Giscard choisit Chirac, un gaulliste, pour être son Premier Ministre mais en précisant bien qu’il veut être à l’origine d’une nouvelle ère pour la politique française. A travers Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing espère pouvoir giscardiser le gaullisme : il veut qu’il y ait une nouvelle organisation des forces politiques. Chirac est élu secrétaire général de l’UDR en 1974 mais ne ralliera pas le parti aux idées de Giscard. Dès lors il y a une réelle urgence pour ce dernier à créer son parti. Jean-Pierre Soisson entame en 1977 la reconstitution du parti républicain et forme l’UDF au début de l’année 1978. En créant se parti, Giscard imagine un immense parti du centre qui lui permettrait de conserver le pouvoir grâce à une forme d’alternance.

2. Une volonté de réformes

Lors de son élection, Valéry Giscard d’Estaing avait annoncé qu’il serait « une ère nouvelle de la politique française, celle du rajeunissement et du changement de la France », montrant ainsi déjà son aspect réformiste et novateur. De plus, le 24 septembre 1974, il proclame que la France doit devenir un vaste chantier de réformes mais cela est mal perçu par les gaullistes et une partie de l’électorat. Néanmoins, Valéry Giscard d’Estaing se lance dans de nombreuses réformes entre 1974 et 1976. Tout d’abord des réformes de mœurs en abaissant l’âge de la majorité à 18 ans (26 juin 1974), en légalisant l’IVG (29 novembre 1974) et en libéralisant les conditions du divorce (4 juin 1975). Pour poursuivre, les réformes de l’audiovisuel sont engagées : l’ORTF est divisée en 7 sociétés mais l'État conserve son monopole (28 juillet 1974). Puis des réformes de l’enseignement avec la loi Haby sur l’établissement du collège unique (20 juin 1975), suivi de réformes économiques et sociales qui finalement n’aboutissent pas ou finissent par disparaître. Enfin, le Président engage des réformes politiques, notamment en facilitant le droit de saisine par le conseil constitutionnel (21 octobre 1974). Toutes ces réformes donnent lieu à un certain nombre de manifestations de la part des différents milieux de la société mais Valéry Giscard d’Estaing ne changera rien à sa politique, la jugeant légitimiste et pensant ainsi que l’érosion sera faible.

3. Des rivalités politiques funestes

Chirac conseille à Giscard d’avancer les élections législatives afin que l’Union de la Gauche ne l’emporte pas aux élections législatives de 1978 mais Giscard l’ignore et se focalise sur les élections présidentielles de 1981. Cette mésentente constante amène Chirac à démissionner de son poste de Premier Ministre le 25 août 1976, chose inédite sous la Ve République. Le but de Giscard sera alors de réduire le gaullisme à sa plus faible expression. En réponse, le RPR naît le 5 décembre 1976 sous l’aval de Chirac qui propose une société de volonté. Une guerre politique est engagée et s’illustre en maître à travers la bataille de Paris. En effet, la loi du 31 décembre 1975 permet à Paris de se doter d’un maire. Deux candidats s’affrontent : Jacques Chirac et Michel d’Ornano, envoyé par Giscard mais qui perdra face à Chirac. Les deux adversaires sont contraints de s’unir pour contrer d’autres partis tout en continuant à se critiquer l’un et l’autre fortement. Enfin, les élections présidentielles de 1981 arrivent : Giscard et Chirac divisent la droite en se présentant tous deux face à Mitterrand. C’est cette division qui mettra l’électorat dans le flou : les gaullistes s’abstiennent et le reste se tourne vers Mitterrand. Ce dernier est élu président de la République

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