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Commentaire des 44 journalistes

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Par   •  16 Octobre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 246 Mots (5 Pages)  •  955 Vues

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DELAGE Aurélie L1 Histoire G2

Bien que la Révolution de 1789 soit souvent considérée comme la seule vraie révolution en France, celle-ci n’est pourtant pas la seule contestation populaire qui a permis le renversement d'un dirigeant dans notre Histoire. Le document que nous étudions ici est la protestation des 44 journalistes du 26 juillet 1830, publié dans le National du 27 juillet 1830. La presse joue alors un vrai rôle déclencheur dans cette révolution.

C’est au moment de la Restauration qu'ont lieu les Trois Glorieuses qui mettent un terme au règne de la famille des Bourbons sur le trône de France. Charles X, sur le trône depuis 1824 à la mort de son frère Louis XVIII, est forcé de céder au terme de ces trois jours de violences et de révoltes à Paris.  Même si les bourgeois, les députés et autres républicains sont les plus nombreux à protester, ce sont d'abord les journalistes et les ouvriers liés à la presse qui déclenchent les Trois Glorieuses, car ils sont les premiers concernés par les ordonnances promulguées par Charles X. Un sentiment de mécontentement se fait de plus en plus sentir autour de la Restauration. En effet la volonté de réinstaurer l'Ancien Régime tout en passant par une monarchie plus constitutionnelle caractérisée par l'adoption d'une Charte ne convient pas au peuple. Face à ce mécontentement, le roi Charles X s'impose comme un souverain détenant tous les pouvoirs et ignorant les deux Chambres. Ce sont finalement les ordonnances du 25 juillet 1830 qui lancent véritablement le mouvement. Et pour cause : elles mettent fin à la liberté de la presse en rétablissant la censure et la Chambre des Députés, fraichement élues, est dissoute sans même s’être réunie une seule fois. Il n'en faut pas plus pour que les journalistes s’organisent et se soulèvent face aux décisions de Charles X.

Le 26 juillet, 44 journalistes de différents journaux parisiens signent un texte de protestation publié le lendemain, ces journalistes proviennent de différents journaux parisiens (le National, le Globe, le Courrier des Électeurs, la Tribune des Départements, le Constitutionnel, le Temps, le Courrier Français, la Révolution, ...) Ce texte est rédigé par Adolphe Thiers, le fondateur du National. Il est issu de la petite bourgeoisie marseillaise et fait des études de droit et devient avocat.  Celui-ci est partisan du duc d’Orléans et il deviendra par la suite plusieurs fois ministres après la révolution de juillet 1830. Ils décident de désobéir en publiant leur protestation en couverture le 27 juillet, qui constitue le premier jour de ces Trois Glorieuses. 

Comment la protestation des 44 journalistes parvient-elle à souligner l’illégalité des ordonnances de Charles X et à soulever le peuple de Paris ?

Nous verrons d’abord comment cette protestation démontre l’illégalité des ordonnances du 26 juillet puis nous verrons comment ce texte appelle à la désobéissance civile.

  1. Des ordonnances déclarées illégale
  1. Non-respect des lois et de la Charte

« Cependant le Moniteur a publié enfin ces mémorables ordonnances, qui sont la plus éclatante violation des lois. » (L3-4) : rappel de la publication des ordonnances

« L’autorité royale ne peut d’après la Charte, prononcer toute seule. La Charte (art.8) dit que les Français, en matière de presse, seront tenus de se conformer aux lois ; elle ne dit pas aux ordonnances. » (L11-13)

« La Charte (article 35) dit que l’organisation des collèges électoraux sera réglée par les lois ; elle ne dit pas par les ordonnances. » (L13-14)

« Le texte formel de la Charte […] les lois, c’est-à-dire, le roi et les chambres, peuvent seules statuer » (L29-31)

« Elles ont considéré comme un outrage la supposition que le gouvernement pût employer l’autorité des ordonnances, là où l’autorité de la loi peut seule être admise. » (L26-28)

« Or, nulle part la Charte ne dit que le roi peut casser les élections. Les ordonnances publiées aujourd’hui ne font que casser des élections, elles sont donc illégales, car elles font une chose que la Charte n’autorise pas. » (L42-44) : les députés doivent se révolter face à la décision du roi car celui-ci n’a pas le droit de dissoudre la chambre sans qu’elle se soit réunie au moins une fois au préalable.

  1. Le roi reprend sa parole

« La couronne avait elle-même, jusqu’ici, reconnu ces articles, elle n’avait point songé à s’armer contre eux soit d’un prétendu pouvoir constituant, soit du pouvoir faussement attribué à l’article 14. » (L15-16) : le roi avait reconnu l’autorité de la Charte de 1814

« La royauté a donc reconnu, pratiqué elle-même ces articles 8 et 35, et ne s’est arrogé, à leur égard, ni une autorité constituante, ni une autorité dictatoriale, qui n’existent nulle part. » (L22-23)

« Lorsqu’il a fallu modifier la Charte, pour établir la septennalité et le renouvellement intégral, elle a eu recours, non à elle-même, comme auteur de cette Charte, mais aux chambres. » (L20-21) : c’est la première fois que le roi ne fait pas appel aux chambres pour modifier la loi ou la Charte.

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