Algérie et ses mouvements
Cours : Algérie et ses mouvements. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ell1234 • 4 Janvier 2023 • Cours • 1 296 Mots (6 Pages) • 209 Vues
1- Premiers théoriciens socialistes précurseurs
1808 Charles Fourier ( 1772-1837), Théorie des quatre mouvements et des destinées générales ; Le Nouveau Monde industriel et sociétaire (1828).
Fondateur de la Phalange, établie dans un phalanstère, communauté de 1620 hommes et femmes formée par libre association ; pas de salaire, travail dans l’harmonie et la passion
1821 Henry de Saint Simon (1760-1825) Système industriel, 1824 Catéchisme des industriels 1825 Le nouveau christianisme.
Influence du Romantisme
1830 : Prosper Enfantin (1796-1864) et Saint Amand Bazard
(1791-1832)
Doctrine Saint Simonienne, journal Le Globe
1835-1838 : Michel-Marie Derrion crée la première coopérative de consommation à la Croix-Rousse (Lyon)
1840, série de publications qui mettent en cause la propriété : Qu’est-ce que la propriété ? ( Proudhon), proposent une autre Organisation du travail (Louis Blanc) ou de nouvelles formes d’organisation sociale, Le Voyage en Icarie (Étienne Cabet, sous la plume duquel apparaît le mot « communisme »)
1843 : Flora Tristan, L’Union ouvrière (1843)
Le saint-simonisme et la doctrine de Prosper Enfantin
Les fondements de la doctrine saint‐simonienne s’appuient sur des écrits du comte de Saint‐Simon, qui s’attachent à l’idée que le progrès, au cœur de la société « industrielle », permettra d’éradiquer pacifiquement le paupérisme. Dans Le Nouveau christianisme, Saint-Simon prêche sans détour le renoncement à toute violence et à toute contrainte dans les rapports internationaux, la démilitarisation de la société et l’abandon des colonies au profit d’une « colonisation intérieure ». « Si [calcule- t-il] on avait dépensé pour l’agriculture les sommes qui ont été sacrifiées pour établir les colonies et pour les conserver, la France serait aujourd’hui quatre fois plus riche." (Œuvres complètes de Saint-Simon, PUF, 2013, t. II, p. 1613. )
Dans le contexte d’une première industrialisation qui exploite sans limite les ouvriers, hommes, femmes et enfants pour des salaires de misère, les saint‐simoniens pensent que la « production » doit être partagée équitablement et profiter à tous et toutes selon les besoins de chacun. Loin du libéralisme, les mesures proposées ont des allures de collectivisme par la suppression de l’héritage et l’abolition de la propriété privée des biens de production. Après juillet 1830 et l’instauration de la Monarchie de Juillet, les saint‐simoniens espèrent plus de liberté et réaliser un lien social à l'aide de la religion.
À cet effet, les principaux disciples organisent une nouvelle Église et fondent la « Famille » saint‐simonienne, qui donne au « groupe des prolétaires » les moyens de s’éduquer et de se réunir sous différentes formes : coopératives, maisons de famille où sont servis des repas et où sont prodigués des soins aux enfants. Des conférences et des prédications régulières ainsi que la lecture du journal Le Globe contribuent à l’éducation de tous, le tout agrémenté de fêtes, de chants et de processions.
Les femmes ne sont pas en reste car à la coopération de classes s’associe celle des sexes. Les saint‐simoniens, et Prosper Enfantin en particulier, ont été des lecteurs attentifs de Joseph Fourier (1768-1830) qui, en 1808, dénonçait les vices du système conjugal (son livre Le Nouveau Désordre amoureux est resté inédit jusqu’en 1967). Fourier affirmait que « l’extension des privilèges des femmes est le principe général de tous les progrès sociaux », précisant par ailleurs que les femmes ne devraient être exclues d’aucune fonction, ni de la médecine, ni de l’enseignement. L’émancipation des femmes, avec celle du peuple, tient ainsi une place essentielle dans le projet de ceux que les marxistes désignent comme les « socialistes utopiques ».
Cohérents avec leurs principes, Bazard et Enfantin, désignés comme les deux Pères ou Papes de la religion nouvelle, s’adressent dès le 1er octobre 1830 à la nouvelle Chambre pour demander l’égalité religieuse, politique et civile des deux sexes. Plus originale encore est leur conception d’un Dieu perçu comme Père et Mère. Dans la religion saint‐simonienne, il s’agit aussi de la recherche d’une Mère en tant que force spirituelle féminine de régénération, comme dans nombre de courants mystiques attachés à l’idée d’une femme messie ou dans l’idéalisme romantique. L’intégration des femmes au sein de la hiérarchie du nouveau clergé saint‐simonien pose vite problème. Aucune des disciples ne trouve grâce aux yeux des Pères pour occuper la place de la Mère. La situation des saint‐simoniennes se dégrade quand Enfantin expose en novembre 1831 sa nouvelle doctrine morale. Devenu le seul Pape, Enfantin prône la réhabilitation de la chair et les amours multiples. Il s’agit pour lui de dénoncer l’hypocrisie du mariage arrangé et indissoluble, depuis l’interdiction du divorce en 1816, qui engendre adultère et prostitution.
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