Schisme de 1054
TD : Schisme de 1054. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar WolfenAltrov • 30 Novembre 2021 • TD • 4 493 Mots (18 Pages) • 466 Vues
Accroche
Présentation du doc
Nature Lettre d’excommunication
Date 16 juillet 1054
Lieu Constantinople
Langue du doc Latin
Coupure
Auteur Comme l’indique la souscription, la lettre a été rédigée par Humbert de Moyenmoutier. Il est très proche du pape Léon IX (1049-1054) qui le fait cardinal en 1051, en effet les deux hommes partagent des idées réformatrices et luttent, entre autres, contre la simonie et le nicolaïsme lors de conciles (comme celui de Reims). Déjà dans son ouvrage Dialogus il s’en prend aux Byzantins et leurs pratiques religieuses notamment le fait qu’ils n’admettent pas le Filioque. Dans l’ouvrage Nouvelle Histoire de l’Eglise il est décrit comme “impulsif et mal avisé”.
Destinataire Principalement Michel Cérulaire qui est appelé lettre “Michel Néophyte”, mais aussi ses principaux partisans. Michel Cérulaire est patriarche de l’Eglise de Constantinople de 1043 à 1058. Il est un fervent défenseur de l’autonomie de son Eglise par rapport à Rome et affirme l’infériorité des pratiques latines par rapport aux pratiques byzantines.
Contextes
De rédaction Rédigé pendant la visite à Constantinople de l’ambassade du pape Léon IX, elle est composée de Humbert de Moyenmoutier et Pierre, archevêque d’Amalfi et Frédéric diacre et chancelier. Pendant le voyage de l’ambassade Léon IX meurt mais l’ambassade choisit de ne pas faire demi-tour et arrive à Constantinople en avril 1054. L’ambassade et Michel Cérulaire débattent de questions théologiques et liturgiques d’avril à juin mais les négociations sont vite dans une impasse. Et le 16 juillet, pour faire céder Michel Cérulaire, Humbert de Moyenmoutier prononce son excommunication.
De narration
Analyse
Problématique Dans quelles mesure cette bulle témoigne-t-elle de l'hostilité entre les Églises de Rome et Byzance ?
Annonce du plan Deux visions de la chrétienté. Des négociations qui tournent au vinaigre. Rupture entre les deux Eglises.
I- Deux visions de la chrétienté
Tout d’abord nous allons voir dans cette première partie qu’au travers de cette bulle rédigée par Humbert à l’encontre de Michel Cérulaire on s’aperçoit de deux visions différentes de la Chrétienté. Dans un premier temps nous allons donc nous penchez sur les différences fondamentales, de fond que met en avant ici Humbert notamment la querelle du filioque.
A) Différences fondamentales d’origines théologiques (Filioque et pratique grecques)
Selon l’historien Alain Corbin dans l’ouvrage « Histoire du Christianisme » (p176-180) L’Église de Rome n’a affirmé que progressivement son autorité tandis que l’Église de Constantinople se construisait dans un tout autre cadre.
3 points communs aux 2 Eglises :
- Le Credo est le même (expression du contenu de la foi) c’est celui qui a été défini par les conciles œcuméniques entre le IV et le IXe siècle. Les deux Eglises s’accordent à voir en St Pierre le coryphée (le chef du chœur) des apôtres ;
- Le pèlerinage à Rome pour vénérer les reliques de Pierre et de Paul, n’a jamais cessé d’être une pratique orientale.
- Les mêmes structures d’encadrements (évêché regroupé en provinces métropolitaines). On peut ajouter que les conciles œcuméniques ne se sont pas seulement occupés de préciser le dogme mais ont aussi légiféré dans de nombreux domaines (liturgie, organisation du clergé, vie morale, piété, vie monastique) pour normaliser et harmoniser par des règles communes bien des aspects de la vie des chrétiens et de leurs pasteurs. A partir du premier concile œcuménique de Nicée 325 la diversité initiale des Eglise primitives commença à se canaliser
En Orient l’importance de Constantinople s’accrut considérablement à la suite de la formation de l’empire arabo-musulman. Alexandrie, Antioche et Jérusalem continuèrent à exister comme des patriarcats mais en terre musulmane et surcroit affaiblies par le dev d’Eglise hérétiques rivales. Constantinople fut le seul patriarcat qui resta en terre chrétienne ; mieux, même, son ressort finit presque par coïncider avec celui de l’Empire byzantin qui disposa à partir du VIIIe siècle de deux têtes : l’empereur et le patriarche, associés et solidaires
Depuis le Ve siècle déjà le patriarche de Constantinople s’attribuait une importance particulière et la deuxième place au sein du collège des patriarches du fait qu’il occupait le siège de la capitale de l’Empire qui remplaçait la Rome antique.
Très tôt, dès le Ve siècle naquit l’idée d’accorder une primauté spéciale, parmi tous les évêques, à celui de Rome, en tant que successeur de Saint Pierre à qui le Christ avait donné mission de fonder son Eglise, sans limitation géographique, et dont les reliques gardaient la Ville. Entre temps l’approfondissement de l’héritage de Saint Pierre avait conduit le pape à se définir non plus seulement comme successeur du chef des apôtres mais comme vicaire (celui qui tient lieu) du Christ ce qui le mettait dans une situation exceptionnelle et unique dans l’ensemble du monde chrétien.
Deux visions différentes de la chrétienté (rite grec / rite latin) au travers des deux Eglises :
- Rome : idéologie pétrinienne qui conduisait à donner une dimension à la fois universaliste et monarchique à l’Église de Rome. Le clergé d'Occident, de rite latin, est quant à lui attaché à l'évêque de Rome. Celui-ci, aussi appelé pape (d'un mot gréco-latin qui signifie père ou patriarche), jouit d'un prestige particulier en sa qualité de successeur des apôtres Pierre et Paul, premiers pasteurs de la communauté chrétienne de Rome.
- Constantinople : idéologie impériale providentialiste dans laquelle la dimension collégiale et pentarchique de l’Église jouait en faveur de sa capitale Constantinople. Clergé de rite grec
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