Les liens féodo-vassaliques
Commentaire de texte : Les liens féodo-vassaliques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dodo2109 • 9 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 398 Mots (2 Pages) • 1 046 Vues
Texte 12. JEAN DE SALISBURY, Policraticus, IV, 1 (1156)
La seule différence entre le tyran et le prince tient à ce que ce dernier obtempère à la loi et gouverne selon la règle tirée de celle-ci, le peuple dont il est le ministre, de telle façon que, en exerçant les charges publiques et en se soumettant à leurs contraintes, il ait le droit d’être au premier rang suivant le bienfait que lui accorde la loi et d’être pour cela préféré à tous les autres, puisque lui seul assume la responsabilité de tous, alors que chaque particulier n’est obligé que par des objectifs particuliers. C’est pour cela qu’à bon droit le pouvoir lui est conféré par tous les sujets, afin de procéder et d’agir pour l’utilité de chacun et de tous (…). Le prince est donc le pouvoir public et en quelque sorte l’image sur terre de la majesté divine (…). Cependant, je ne pense pas qu’il puisse faire quelque chose sans l’accord efficient de Dieu. Car tout pouvoir vient du Seigneur Dieu et ce que prince a la capacité de faire relève donc de Dieu, de telle façon que le pouvoir ne s’oppose pas au Seigneur et qu’il en soit fait usage, par son intermédiaire, pour répandre chez tous les hommes les enseignements de sa clémence et de sa justice. L’autorité du prince dépend donc de l’autorité de la loi de telle façon que le prince doit admettre que rien ne lui est permis qui soit en désaccord avec l’équité de la justice. (…) Les princes ne peuvent pas décider que les règles de leur justice puisse passer avant celle de la justice éternelle de Dieu dont la loi est l’équité. L’équité est l’accord des choses, toutes les choses coopérant équitablement selon la raison. Elle a pour but de donner des droits égaux aux choses égales et d’accorder à chacun ce qui lui revient (…). Le prince reçoit donc son glaive de la main de l’Eglise parce que cette dernière ne peut absolument pas tenir le glaive du sang, qui lui appartient toutefois et dont elle use par la main du prince, à qui a été conféré le pouvoir de punir les corps, l’autorité sur les âmes étant réservée à l’Eglise en la personne des pontifes. Le prince est donc le ministre du prêtre et exerce cette part des fonctions sacrées qui est indigne de la main du prêtre.
...