La Francie occidentale dans la deuxième moitié du IXème siècle
Dissertation : La Francie occidentale dans la deuxième moitié du IXème siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lucie banerjee • 7 Février 2021 • Dissertation • 4 517 Mots (19 Pages) • 476 Vues
Lors du Partage de Verdun en 843 , l’empire carolingien est partagé entre les trois fils de Louis le Pieux et Petit-fils de Charlemagne, Lothaire, louis le Germanique et Charles le Chauve. Alors que Lothaire Ier reçoit la Francie médiane, Louis le Germanique la Francie orientale, Charles le Chauve hérite de la Francie occidentale. Cette francie se compose de quatre regna, l’Aquitaine, la Neustrie qui se limite désormais aux territoires entre la Loire et la Seine, la Bourgogne, ainsi que la Francia, territoire situé entre la Meuse et la Seine, fait de l’est de l’ancienne Neustrie et de la frange occidentale de l’ancienne Austrasie. Plus qu’un territoire c’est une véritable entité politique qui apparait comme la seule Francie à partir de 870. Entre menaces extérieures, révoltes interne et rivalités fraternelles, la Francie fait face à de nouveaux enjeux aussi bien territoriaux que sociaux qui tendent à redéfinir le système carolingien connu sous Charlemagne ou encore Louis le Pieux. Du Partage de Verdun en 843 à l’accession au trône de Charles le Simple en 898 on assiste alors à une redéfinition des rapports entre les grands, L’Eglise et le roi.
Dans quelles mesures l’émergence de la Francie occidentale est à l’origine d’un affaiblissement du système carolingien ?
I/ La montée en puissance des grands aux dépends de l’autorité royale
A) Le renforcement des pouvoirs de l’aristocratie
A l’automne 843, Charles le Chauve alors âgé de 20 ans, n’a pas encore pris entièrement possession du territoire qui lui a été attribué lors du Partage de Verdun. A l’heure ou Charles est occupé par la menace bretonne dont nous parlerons un peu plus tard, les grand du nord de la Loire aussi bien ecclésiastique que laïque se réunissent à Coulaines, près du Mans pour délibérer des intérêts communs. A l’issue de cette rencontre, un contrat est promulgué par le roi sous la dictée des grands. Ce contrat définit le lien unissant le roi et l’aristocratie à cette époque. Charles le Chauve s’engage donc à ne priver personne de son honneur. En effet, lorsqu’un grand est nommé comte, le roi ne peut pas le destituer sauf en cas de faute lourde. De plus, le roi n’a plus le droit d’intervenir sur le patrimoine ecclésiastique. En Outre, si le roi porte atteinte à la sécurité des aristocrates, ces derniers peuvent légalement le déposer. Par ailleurs, Lors du départ de Charles le Chauve pour l’Italie, les aristocrates exigent du roi qu’ils mettent en place une régence capable de gouverner en son absence. Dans un document rédigé au palais de Quierzy le 14 juin 877, le roi fait alors de la fonction publique, l’honor, et du bénéfice vassalique une seule et même chose. En outre la question de l’hérédité de la fonction publique est abordée dans ce document. Il est dit que si un noble accepte de se retirer dans un monastère et qu’il passe le reste de sa vie à prier pour l’empereur, l’hérédité des charges publique peut donc s’appliquer. Cette patrimonialisation des fonctions publiques accentue le clivage entre les deux catégories sociales d’aristocrates en renforçant le pouvoir des puissants. En effet, l’aristocratie est hiérarchisée : au sommet se trouvent les puissant appelée « potentes » par les sources qui disposent des hautes fonctions publiques et du capital naturel. Ils contrôlent les comtés mais aussi les évêchés et les abbatiats importants. Au nombre d’une soixantaine, cette élité constitue la Reichstocratie ou l’aristocratie de l’Empire. Ensuite, les sources parlent des pauperes ou des médiocres, pauvre ou moyens. Ces personnes ne sont pas forcément pauvres par leur richesse mais par leur pouvoir. Ces hommes ont besoin d’etre protégés par un puissant pour assurer leur sécurité. Robert le Fort semblent etre un exemple pertinent de potentes. cette aristocrate descend d’une famille comtale installée en Germanie, à Worms. En 843, il rallie le camp de Charles le Chauve et exige du roi des bénéfices et des comtés. En 852, après lui avoir déjà donnée des terres de l’évêché de Reims, le roi lui donne l’abbatiat laïque de Marmoutier en Touraine. Après avoir participé a la révolte des barons en 858 et s’etre refugié au près de Louis le germanique, revient en Francie occidentale et reçoit de nombreux comtés en 861 ce qui ne fait qu’asseoir son pouvoir croisant. Il obtient de plus un important commandement militaire en Neustrie. En 86(, la victoire de ses troupes contre les Vikings lui accorde un grand prestige au sein du royaume de l’ouest. En 866, il reçoit le titre d’abbé laique de Saint Matin de Tours et devient le détenteur de la « chape »* de Saint Martin. Puisqu’en possession de cette relique, les héritiers de Robert le Fort seront nommés « capets ». Les sources, considèrent que Robert le Fort meurt en martyr lors d’une bataille contre les Normands à Brissarthe.
B) Le désintérêt des grands pour les crises affectant le royaume
En temps de crises et principalement lors de l’invasion normande, les laïques, devant en principe se battre, protéger les églises et les peuples sans armes ne prennent pas part au conflit. En effet, les chefs sont plus soucieux d’agrandir les espaces de puissances qu’ils sont parvenus à conquérir que de défendre leur royaume. Certains comme Ermentaire de Noirmoutier ou encore ou Aimon de Saint Germain vont d’ailleurs s’indigner des cette inaction. Lors du raid normand en 84( sur Paris, Charles le Chauve convoque ses guerriers dans l’espoir qu’ils aident à la défense de Saint Denis. Toutefois, peu de laics firent le déplacement et parmi ceux présent certains refusent l’affrontement et conseillent au roi de payer les 7000 livres qu’exigent les Normands. Faute de volontaires, Charles se voit dans l’obligation de payer cette somme aux chef Normand Ragnar. En 852, le schéma se répète avec Gottfrid, un chef viking danois. De plus, lors de l’assaut lancé contre le camp viking d’Oscelle en 8(8, Charles expérimente l’abandon de ses fidèles en plein combat. Il faut savoir que jusqu’à la fin les rois, faute d’une mobilisation des laïques, ont dû payer le tribut.
C) La dissociation du royaume au profit de grands chefs
Après une volonté royale d’organiser une riposte méthodique face aux attaques normandes, certains grands réagissent. Par exemple, Le comte Turpion est tué lors d’un combat près d’Angoulême au même titre qu’Etienne en défendant sa ville, Clermont. Charles le Chauve tente de réaffirmer son autorité en retirant les honneurs des comtes jugés inutile dans le combat contre les Normands. C’est le cas
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