L'abbaye de Saint Gall
Étude de cas : L'abbaye de Saint Gall. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chark95 • 19 Novembre 2017 • Étude de cas • 1 780 Mots (8 Pages) • 896 Vues
Plan de l’abbaye de Saint-Gall
Né en Irlande vers 550 ap JC, Gallus ou saint Gall suit une formation ecclésiastique au sein du monastère de Bangor en Irlande du Nord. Il fut choisi, avec 12 autres moines, pour accompagner saint Colomban en Gaule. Tentant d’évangéliser les rives du lac de Zurich ils sont confrontés à la violence des habitants et sont contraints de s'en éloigner. Une seconde tentative d’implantation est effectuée près du lac de Constance. Ils fixent leur monastère autour d'une petite chapelle dédiée à sainte Aurélie, mais que les païens avaient réinvesti en y installant leurs idoles. Connaissant la langue locale, saint Gall prêche l’Evangile et convertit les populations autochtones.
C’est en 613, après avoir survécu à une maladie que Gall fonda des cellules, alors sous forme de huttes de terre et de branchages ce qui deviendra par la suite l’abbaye qui portera son nom, il y mourra en 646.
Le document étudié est le plan de l’abbaye de Saint-Gall réalisé par Heito (né vers 762 et mort en 836), évêque de Bâle et abbé de Reichenau. Heito est entré comme oblat (laïc suivant la vie monastique) dès l’âge de 5 ans. Il devient évêque en 803 et abbé en 806.
Réalisé en 820 dans un scriptorium de Reichenau, ce plan architectural décris un complexe monastique bénédictin. Composé de 5 parchemins cousus ensemble, il mesure 113 cm sur 78 cm. Nous sommes dans une période que l’on qualifie de Renaissance avec la redécouverte d’auteurs latins et grecs. Cette renaissance fut en partie le fait de Charlemagne qui voulait un royaume pieux et savant à la fois.
Destiné à l’origine à l’abbé Gozbert de Saint-Gall, il est aujourd’hui conservé dans la bibliothèque baroque de ladite abbaye où il est considéré comme un trésor national car c’est le seul croquis architectural subsistant d’une période de 7 siècles, de la chute de l’Empire romain d’occident en 476 jusqu’au XIIIe siècle. Son caractère unique, ses qualités esthétiques et sa signification culturelle ne font que confirmer son importance auprès des chercheurs.
Or comment le monastère était-il organisé afin de respecter à la fois la règle bénédictine en une période de renaissance carolingienne ?
Pour éclaircir cela nous allons axer notre étude autour de trois points.
Dans un premier temps, nous allons étudier l’abbaye comme étant un lieu de vie monastique, puis porterons notre réflexion sur le fait que le monastère est aussi un lieu de culture pour ensuite finir notre étude sur ce lieu comme étant un lieu de travail artisanal.
Petit rappel : La règle de Saint Benoît est une règle monastique écrite par Benoît de Nursie pour guider ses disciples dans la vie monastique communautaire (cénobitisme). Rédigée peut-être entre 530 et 5561, elle gouverne en détail la vie monastique (modalités liturgiques, de travail, de détente, etc.). Au-delà de sa grande influence religieuse, elle a une grande importance dans la formation de la société médiévale, grâce aux idées qu'elle propose : une constitution écrite, le contrôle de l'autorité par la loi et l'élection du détenteur de cette autorité, Benoît ayant voulu que l'abbé soit choisi par les frères.
1 Un lieu de vie monastique
A. Les bâtiments d'habitation
Nous pouvons voir que chaque partie du monastère correspond à une activité spécifique et chaque emplacement est soigneusement choisi afin de faciliter l’organisation de la vie au sein de l’abbaye.
Tout d’abord le dortoir et le réfectoire : le dortoir correspond au n°3 le rez-de-chaussée sert de chaufferie pour le dortoir. Le réfectoire qui ferme le côté sud du cloître est connecté sur les cuisines (n°8), elles-mêmes communiquant avec la boulangerie (n°9) et la brasserie. Le cellier (7) quant à lui est un peu à part.
Le logement de l'abbé est à part : cela est plutôt original même si il existe souvent des organisations similaires. Cela est dû à la politique de Charlemagne qui voulait que les abbés exercent des pouvoirs autres que religieux.
En ce qui concerne le confort général nous remarquons que le dortoir possède ses bains (5) et ses latrines (4) réservés et distincts.
B. Le cœur de Saint Gall : l’église
Mesurant 90m de long environ et les traits de son architecture marquent l'influence d'une architecture germanique (Cologne, Reichenau).
Sa position centrale renforce l’importance de l’image de la religion au sein de la vie des individus visitant ou vivant au sein du monastère. On peut discerner qu’il y a 17 autels ce qui indique qu'on y effectue beaucoup de messes et donc que la majorité des moines sont prêtres.
Il y a un chœur (p), la principale entrée est située vers l'ouest (tours), un ambon (« o » sur le plan, c'est une tribune pour la lecture de l’évangile et de l’épître), des fonts baptismaux : tout cela prouve que l'église est ouverte aux fidèles laïcs pour le culte, pour les pèlerinages pour voir le tombeau de Saint Gall car le culte des saints à cette époque est très important.
Tout cela montre un monachisme ouvert au monde conformément à ce que voulaient Charlemagne et les moines depuis le VIIème siècle qui se résume en trois idées : évangélisation, prédication, encadrement des fidèles.
C. L'ouverture au monde.
Plusieurs éléments confirment cette ouverture comme le fait qu’il n’y ai pas de clôtures autour de l’ensemble du complexe monastique. De plus les bâtiments destinés à l’hospitalité et au traitement des malades (15-16-17) occupent toute la partie Nord-Ouest de l’ensemble.
Des bâtiments sont réservés pour les hôtes de marque et pour l'empereur, preuve que Saint Gall est une abbaye royale, et de renommée.
L'étude des activités intellectuelles confirme ces constatations.
2. Un lieu de culture.
A. Un rassemblement de savoirs
Le bâtiment que l’on voit sur le plan signalé d’un (a) représente le centre de la culture au sein du complexe monastique, la bibliothèque de l’abbaye de St Gall, qui se trouve à l’étage est très importante pour les religieux comme pour tous les individus. Cela est conforme à la règle bénédictine, car on sait que les principaux ouvrages ont comme sujet la spiritualité ou encore les sciences religieuses.
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