Texte d'Eginhard

FAÏDATI BACAR

Commentaire du texte d'Eginhard :

          Eginhard né en 770 est un intellectuel de l'époque carolingienne. Cet érudit devient au fur et à mesure un proche du roi Charlemagne. Il est par la suite le premier auteur ayant écrit une biographie de celui-ci. Après la mort de Charlemagne, Eginhard devient aussi un proche de Louis le Pieux, il adhère donc fermement à l'empire carolingien. L'extrait que nous allons commenter nous dresse le portrait de la royauté mérovingienne. Vie de Charlemagne décrit la chute de l'empire mérovingien et la montée en puissance des pippinides. On s'aperçoit donc vite de la vision subjective de l'auteur qui dénigre la puissance mérovingienne au profit de celle qui la succède. Nous analyserons donc ce texte afin de voir : Quelles sont les raisons de la chute de l'empire mérovingien à travers Eginhard?

Nous nous pencherons dans un premier temps aux signes du déclin de la puissance mérovingienne (I) et, dans un second temps nous nous pencherons sur la mise en avant de l'empire carolingien (II).

I-La chute de l'empire mérovingien :

        Le texte d'Eginhard nous montre de manière ironique la futilité croissante du roi mérovingien (A) dépendant du pouvoir du maître du palais qui causera la chute de la royauté mérovingienne (B).

A-La futilité du roi mérovingien :

       Dans son texte Eginhard souligne la faiblesse de la royauté mérovingienne qui selon lui « avait depuis longtemps déjà perdu toute vigueur et ne se distinguait plus que par ce vain titre de roi ». La montée sur le trône de Childéric III n'était, pour l'auteur, qu'un prétexte afin de retarder la fin du règne. En effet, à la suite de la mort de Thierry IV en 737, les maires du palais, hauts dignitaires du royaumes francs, gouvernaient. Cependant la pression des Grands c'est-à dire des évêques et des laïques, les deux maires du palais, Pépin le Bref et Carloman décident de mettre sur le trône Childéric III. Celui-ci est retiré du couvent dans lequel il vivait et placé sur le trône afin de calmer une possible révolte des Grands. Eginhard, démontre donc en citant Childéric III, l'inutilité du roi mérovingien qui n'a que comme pouvoir le fait de siéger sur le trône. Le pathétique du règne est d'ailleurs montré en citant la manière qu'avait le roi de voyager «  dans une voiture attelée de bœufs ». Le roi est alors vu comme étant un figurant qui ne possède rien mis à part sa barbe, sa chevelure, symbole de force chez les Mérovingiens et son trône. Celui-ci est donc vu comme étant une marionnette dirigée par les maires du palais qui s'octroient toute la puissance et la fortune du royaume.

B-Les pouvoirs illimités des maires du palais :

      A la mort du roi Dagobert, qui avait su unifier la dynastie mérovingienne, on assiste au fur et à mesure à la décadence de cette dynastie due en partie au partage du pouvoir entre les maires du palais ici, Pépin le Bref et son frère Carloman. Eginhard soutient le fait que ce n'est que grâce à Pépin le Bref fils du roi Charles qui a vaincu les tyrans. N'étant de base que de simple intendant du palais, les pouvoirs du maire de palais augmente de manière prépondérante. Il devient au fur et à mesure porte parole devant les cours étrangères ou encore celui décidant de la guerre. Eginhard affirme alors que les pouvoirs originels du roi étant maintenant aux mains du maire du palais qui prenait toutes les décisions pour l'intérieur du royaume ou l'extérieur. La majorité du pouvoir était donc uniquement du « ressort exclusif du maire du palais ». On constate alors à travers un auteur en faveur de la puissance carolingienne, l'affaiblissement de la dynastie mérovingienne qui finira par disparaître vers 751.

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