Pouvait-on éviter le génocide rwandais ?

Pouvait-on éviter le génocide rwandais ?

Le 6 avril 1994, l’attentat perpétré contre le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana et la mort de celui-ci va déclencher le début du génocide des Tutsis par les Hutus. Ce génocide aura fait 800 000 victimes en l’espace de trois mois. Plusieurs faits et évènements aussi bien intérieurs qu’extérieurs sont la cause de ce génocide. De nombreux débats ont été ouverts sur la question suivante : Pouvait-on éviter le génocide rwandais?

Pour citer Howard Adelman dans « Genocidists and Saviours in Rwanda », « on ne peut imaginer de génocide plus facile à éviter ».

Aujourd’hui, beaucoup réfléchisse sur le fait que les massacres auraient pu être évités ou, tout au moins, arrêtés en grande partie. Aussi, l’échec des opérations de maintien de la paix ne s’est pas manifesté uniquement pendant les actes génocidaires de 1994, mais également avec le respect des accords d’Arusha. Ce qui est mis en cause ici n’est pas seulement la réussite des MINUAR à exécuter leur mandat, mais également la capacité de l’ONU à mener des opérations de maintien de la paix.

Nous verrons dans un premier temps que la communauté internationale ainsi que l’ONU disposaient de tous les moyens pour éviter ce génocide ou du moins pour l’arrêter en grande partie. Dans un second temps, nous étudierons les hypothèses qui tendent à croire que le génocide était en réalité inévitable.

Le génocide aurait pu être évité : Le rôle de l’ONU et de la Communauté Internationale.

La première question qu’il nous viendrait à se poser est la suivante: Que savait le monde à la veille du génocide?

Même si le génocide était imprévisible, les quelques évènements qui s’y sont déroulés devaient avoir fait réagir la communauté internationale. Sous le régime d’Habyarimana, de nombreux massacres concernant les tutsis ont eu lieus (Octobre 1990 à Kabirira, Janvier 1991 à Kinigi, Mars 1992 au Bugesera etc…). Comment le reste du monde a t-il pu continuer sans dénoncer ces massacres, condamner ces violences ou même avertir le monde des évènements qui se déroulaient au Rwanda? En réalité, Habyarimana entretenait des relations personnelles cordiales avec de nombreux chefs d’état et diplomate entre autre le Président Mitterrand qui lui permettait de mener sa politique sans susciter de doutes. En effet, Habyarimana paraissait être un grand homme d’une grande moralité aux yeux des autres.

Aussi, le Rwanda avait un grand soutien militaire, financier et diplomatique. En effet, le gouvernement Habyarimana bénéficiait et continuait de bénéficier de l’aide étrangère, à savoir de la Banque Mondiale et de quelques pays donateurs tels que La Belgique, Les Pays Bas, Le Royaume-Uni… Puisque personne n’a jamais été puni pour les massacres, les radicaux Hutu avaient des raisons de penser qu’ils pouvaient mener leur génocide sans que personne de la communauté internationale ne réagisse. Une condamnation publique de ne jamais financer un gouvernement génocidaire aurait pu dissuader le gouvernement de participer au génocide.

D’ailleurs, la menace de suspension de l’aide étrangère a été évoquée lors de la signature des accords Arusha, accords de paix visant à mettre fin à la guerre entre le Gouvernement de la République Rwandaise et le Front Patriotique Rwandais. Pour le respect de ces accords, un déploiement de l’ONU était nécessaire : création d’une nouvelle opération de maintien de paix. Cependant, le génocide n’étant pas été reconnu à ce moment, l’ONU

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