Les Nids Vides En Chine
Mémoires Gratuits : Les Nids Vides En Chine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar djspace78 • 27 Avril 2014 • 1 572 Mots (7 Pages) • 805 Vues
S’occuper de ses parents âgés,
c’est respecter la tradition
de la piété filiale
ZHANG XUEYING
Mme Wei Shouren, 69 ans, habite dans l’arrondissement Jing’an de Shanghai. Ces derniers jours, ses jambes la font souffrir. Chez elle, c’est un mal chronique. Quand son mari était vivant, il lui massait les jambes pour atténuer sa douleur. Maintenant, elle doit prendre son vélo pour aller recevoir un massage à l’hôpital du quartier. Mme Wei a un fils, mais il habite aux États-Unis depuis cinq ans. À maintes reprises, il a demandé à sa mère de venir s’installer aux États-Unis. Elle y est allée à deux reprises, mais moins de deux mois à chaque fois. Malgré la solitude, elle est habituée à vivre en Chine, dans son petit appartement de 60 m2.
La solitude, une ombre sur la vie des
personnes âgées
Shanghai est la première ville chinoise à connaître le vieillissement de la société. Dans beaucoup de ménages, il ne reste que les personnes âgées, car chacun des enfants a son propre logement. En Chine, on appelle « nid vide » ce genre de ménage. Shanghai compte 830 000 personnes âgées, et le tiers des plus de 60 ans vivent dans un « nid vide ». Selon les prévisions, cette proportion pourrait grimper à 80 % en 2025.
« L’apparition des ménages ‘‘nid vide’’ et de ceux composés d’un veuf ou d’une veuve correspond à l’apparition de la famille nucléaire. Dès le milieu des années 1970, au moment où la Chine a mis en application la politique de limitation des naissances et a commencé à connaître une accélération de l’industrialisation, de l’urbanisation et de la modernisation, la famille nucléaire a constitué des caractéristiques importantes du changement de la structure familiale urbaine en Chine », dit M. Tang Can, chercheur en sociologie. Le « nid vide » et le veuvage exercent une influence négative sur la vie et la psychologie des personnes âgées.
Des gens âgés font leurs exercices matinaux au Bund de Shanghai. Puisque la Chine considère la piété filiale comme très importante, le pays commence à éprouver le problème financier lié aux allocations à verser aux personnes âgées.
Mme Wei a visité de nombreuses maisons pour personnes âgées. « Tant que je serai capable de me déplacer, j’aime mieux vivre dans ma maison. Lorsque je ne le pourrai plus, j’irai dans un centre pour personnes âgées », dit-elle, résignée. D’après une récente enquête basée sur un échantillonnage réalisé par le Bureau des statistiques de Shanghai, près de 5,7 % des personnes âgées sont souvent seules, 42,7 % par moments, et 35 % communiquent très peu avec les autres.
Cependant, dans les villes chinoises, la vie des personnes âgées s’améliore de jour en jour. Toute personne de plus de 70 ans profite de certains services gratuits, notamment l’autobus public et l’entrée dans les parcs et les musées. De plus, dans les autobus publics ou les salles d’attente des gares, il y a des sièges réservés spécialement aux personnes âgées; dans les magasins et les hôpitaux, les personnes âgées profitent de conditions préférentielles. Encouragés par le gouvernement, les milieux sociaux attachent une grande importance à la santé des personnes âgées et leur fournissent des produits nutritifs et bons pour la santé. On met également à leur disposition des installations pour faciliter leurs exercices physiques. Les hôpitaux envoient souvent des équipes médicales et sanitaires dans les quartiers d’habitation pour effectuer gratuitement des diagnostics. Des classes et des clubs réservés aux personnes âgées sont créés. Autrefois, il y avait peu de centenaires, alors qu’aujourd’hui beaucoup de cantons sont renommés pour la longévité de leurs habitants et on compte des villages de centenaires.
Pourquoi donc y a-t-il encore tant de personnes âgées qui vivent seules et qui sont sans appui?
Selon les experts, dans une cer-taine mesure, le changement de la structure familiale a affaibli la cohésion traditionnelle de la famille chinoise qui permettait de subvenir aux besoins des parents âgés, de vivre ensemble et d’assumer la responsabilité familiale et sociale. Par ailleurs, à la suite du meilleur accès aux médias et aux loisirs, le contenu de la vie s’est enrichi. En effet, on est moins absorbé par la vie familiale, car le développement économique et le progrès des sciences et techniques ont réduit nettement l’intensité des tâches ménagères. En un mot, d’une part, la vie familiale s’intègre davantage dans la société, mais, d’autre part, la conception traditionnelle sur la responsabilité familiale s’émousse peu à peu.
« Dans les années 1980, il y avait un taux élevé de cohabitation multi-générationnelle dans les familles de plus de quatre enfants. D’après une enquête sur les personnes de 60 ans et plus, effectuée en 1987 à la grandeur du pays par l’Académie des sciences sociales de Chine, près
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