Les Etats-Unis Menacés Par Une Crise De L'eau
Compte Rendu : Les Etats-Unis Menacés Par Une Crise De L'eau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Petitpoa • 20 Mars 2014 • 583 Mots (3 Pages) • 924 Vues
L’eau des voisins
Encore sous le choc de l’une des pires sécheresses connues depuis les 50 dernières années, le Sud-ouest américain est menacé par la pénurie d’eau due au manque de précipitations, à l’abus de l’irrigation, au réchauffement climatique et au mode de vie américain.
Pour y faire face, les Etats-Unis remettent au goût du jour une solution proposée par Jean Coutu en 1996 : effectuer des transferts massifs d’eau par le biais de barrages, aqueducs ou station de pompage à partir des Grands Lacs au Canada. En effet, selon Frédéric Lasserre, professeur adjoint du département de géographie de l’Université Laval de Québec, au Canada « l’eau est abondante et sous-employée, […] elle ferait l’objet d’une demande que le Canada pourrait rentabiliser » tout en sortant l’Ouest américain d’une crise hydraulique.
Néanmoins, ce projet voit une opposition farouche du côté canadien. Ainsi l’eau des Grands Lacs se renouvelle de moins de 1% par an soulevant donc les inquiétudes quant à sa durabilité. De plus, les transferts massifs d’eau ont mauvaise côte auprès de l’opinion publique de par leur coût financier mais également écologique car ils nécessitent des infrastructures capables de prélever et d’acheminer l’eau. Enfin, le Canada qui occupe 7% de la masse continentale mondiale, produit 7% des eaux de ruissellement terrestre à partir desquelles on peut mesurer la quantité d’eau durable d’une région. Le Canada ne dispose donc relativement pas de plus d’eau que tout autre partie du monde et ne devrait pas être considérée comme réservoir d’eau douce.
Le besoin permanent et croissant en eau mène chacun à défendre ses positions et créent même dans ces pays développés d’Amérique du Nord des conflits géopolitiques.
Une ressource surexploitée
Plus gros consommateurs d’eau au monde, les Etats-Unis pourraient bien se retrouver confrontés à une crise de l’eau d’ici quelques années s’ils ne changent pas leur mode de consommation. Ils puisent dans leurs réserves d’eau douce à un rythme dépassant largement celui du renouvellement naturel de ces réserves. L’aquifère de l’Ogallala qui se situe sous les Hautes Plaines et alimente 27% des terres irriguées aux Etats-Unis, est par exemple vouée à s’épuiser avant la fin du siècle. Cette consommation d’eau se répartit entre l’agriculture, la production d’énergie, l’industrie et les ménages.
La forte utilisation d’eau douce par l’irrigation s’explique par le fait que les Etats-Unis demeurent le premier producteur agricole au monde. Cependant, les efforts faits pour réduire les pertes colossales dues aux fuites et à l’évaporation sont encore insuffisants.
La production d’énergie requiert également d’énormes quantités d’eau, que ce soit pour l’énergie thermoélectrique, la fracturation hydraulique (d’ailleurs interdite dans certaines villes lors de sécheresses) ou les biocarburants. Ceci s’inscrit dans le cadre d’une volonté politique d’indépendance énergétique du pays.
Enfin, la consommation des ménages est extrêmement élevée par rapport à d’autres pays développés : un américain utilise en moyenne 700 litres d’eau par jour, contre seulement 175 pour un européen. Ces chiffres
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