Les Etats Unis D Amerique

Le document proposé ici permet de questionner les pratiques habitantes et l’organisation des villes des États-Unis prises désormais dans la logique (ou un semblant de logique) de ville durable. Il est un extrait d’un document récent qui fait état de l’adonne initiale des villes américaines, des mentalités des habitants, peu propices à l’établissement de pratiques durables. Il invite par là même à établir des liens et des oppositions avec la situation européenne. La mise en œuvre des principes d’une ville durable se heurte aux États-Unis à une série de faits relevant de l’organisation urbaine et des pratiques de ses habitants. L’opposition à la « densification du quartier » rappelle combien l’étalement urbain est fort (immenses banlieues aux habitations pavillonnaires et individuelles), et en contradiction avec les principes d’une ville durable compacte qui limite les déplacements. Ces derniers sont rappelés à travers deux points. La « desserte en transports collectifs », limitée pour ne pas dire quasi-nulle dans les banlieues les plus éloignées du centre, s’inscrit dans cette absence de structures pour promouvoir une ville durable dont les autorités cherchent à réduire la consommation énergétique de ses habitants. Les déplacements marquent l’identité des habitants comme des villes et s’inscrivent dans une « habitude », un « héritage », bref un modèle fondé sur le recours massif à l’automobile, pour un mode de transport lié à une société de pays riche et aspirant à une liberté individuelle symbolisée par la voiture. Les piliers économique et environnemental du développement durable ont été considérés, alors que le pilier social peut enfin être davantage questionné. L’organisation des villes américaines est liée à une « mise à distance des communautés que l’on ne veut pas côtoyer » pour « réguler les rapports sociaux » ; ces perspectives évoquent la grande fragmentation urbaine au sein des villes américaines, avec une spécialisation socio-spatiale et l’existence de quartiers fondés sur le niveau de richesse voire la couleur de la peau (les deux étant souvent liés). Les aspects paysagers sont enfin soulignés avec « l’artificialisation des sols » : le béton domine des paysages urbains qui, s’ils étaient durables, accorderaient une plus grande place aux éléments d’allure naturelle (pour préserver pour partie un environnement urbain marqué par la pollution).Des évolutions vers une ville durable apparaissent néanmoins, dues avant tout à une reconsidération de leurs pratiques par les habitants eux-mêmes. Les États-Unis sont en effet un État libéral dont les autorités agissent peu sur les équipements déjà à l’œuvre et cherchent peu à impulser des dynamiques. L’essentiel des évolutions résident dans des reconsidérations des modes de vie liées à des changements plus généraux. « L’évolution des prix de l’immobilier » ainsi que ceux de « l’énergie » sont à l’origine des changements de résidences pour limiter les déplacements. Ces « retours vers le centre » des villes (phénomène de pentification), où se concentrent nombre d’emplois, ne concernent que peu de pendulaires, habitués à effectuer des navettes quotidiennes entre la banlieue et le cœur des villes. L’augmentation des « prix de l’immobilier » dans les quartiers centraux limite ces perspectives durables, en ne permettant

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