Le Conflit Sino - tibétain
Compte Rendu : Le Conflit Sino - tibétain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arthurchup • 6 Mai 2013 • 2 937 Mots (12 Pages) • 1 035 Vues
Introduction
« L’un parle, et l’autre s’entête à ne pas vouloir l’écouter ni l’entendre » Cette citation de Claude B. Levenson, spécialiste sur le conflit sino-tibétain, résume ici en une phrase une situation qui dure depuis plus de 50 ans entre la Chine et le Tibet. Récemment, la question du statut de la province autonome a ressurgi peu avant les Jeux Olympiques de Pékin lors des manifestations pro-tibétaines dans plusieurs villes de la région.
Souvent, on observe que les origines du conflit sont méconnues ; l’objectif de cet exposé sera donc d’apporter un éclairage sur sa naissance et son évolution.
Dans un premier temps, il faut savoir que le Tibet se situe en Asie orientale. Le Tibet historique est frontalier avec la Chine, le Népal, l’Inde, le Bhoutan et la Birmanie. Tout au long de son histoire, le Tibet a entretenu des rapports conflictuels et ambiguës avec la Chine entre indépendance et colonisation.
Aujourd’hui, la conception du Tibet varie selon la vision chinoise ou tibétaine : pour la première, le Tibet ne comprend que la région autonome alors que pour la deuxième, le Tibet rassemble la province autonome, le Qinghai et une partie du Sichuan.
Il se pose donc la question de la considération du statut du Tibet, à l’origine du conflit sino-tibétain.
Pour tenter de répondre à cette question, nous envisagerons le problème dans sa dimension historique, puis nous apporterons des éléments de réponses géostratégiques, pour terminer par exposer la situation actuelle.
I/ Les facteurs historiques
1. De l’Antiquité à l’invasion de Mao
L’origine du Tibet daterait de 4 000 ans. Selon les croyances tibétaines, deux versions proposent d’expliquer l’origine du Tibet : l’une en fait des 6 tribus originelles les descendant d’un singe ermite et d’une démone des rochers. L’autre avance que le premier roi Nyatri Tsempo serait descendu du ciel sur la montagne sacrée. Les origines mythique du peuple tibétain suivent un ensemble de légendes ancrée dans la tradition bön (croyance précédent le bouddhisme).
Le premier roi historique, Songtsen Gampo accède au trône en 634 et fonde le premier empire qui trouvera son apogée au VII° siècle. L’empire tibétain représente alors une puissance redoutable et redoutée dans toute l’Asie. Songtsen Gampo va donner au Tibet les frontières qu’on lui connaîtra encore au début du XX°s, il fondera la ville de Lhassa ou il y implantera son administration. Ses femmes, des princesses népalaise et chinoise seront à l’origine de l’introduction du bouddhisme au Tibet.
Du XIII° au XIX°s, les convoitises étrangères viennent se manifester aux frontières du Tibet : l’Empire mongole et la dynastie des Yuan, la suzeraineté chinoise avec la dynastie des Ming et l’empire Mandchou. Les règlements de compte entre ces trois puissances auront, bien sûr des répercussions sur le Tibet, devenu l’enjeu de ces luttes. Ceci étant, le Tibet continue de se gouverner lui-même autour du personnage central du Dalaï lama, chef temporel et spirituel. Sonam Gyatso se voit attribuer le titre de premier Dalaï Lama par le chef Mongol.
Le V° Dalaï Lama, nommera pour la première fois, un Panchen Lama (= Grand précieux érudit), deuxième plus haut chef spirituel, sorte de bras droit du Dalaï Lama. Il unifie le Tibet en 1642. Au fil du temps, chaque Dalaï Lama va apporter sa pierre à l’édifice et améliorer l’organisation du gouvernement tibétain.
Au XIX° et XX°s, le Tibet doit faire face aux convoitises népalaise, russe et surtout britannique. Alors que la Chine n’assure plus son rôle de protecteur, et que l’invasion britannique se fait de plus en plus importante, le XIII° Dalaï Lama décide de proclamer officiellement, en 1912, l’indépendance du Tibet. Dans les années 1930, des négociations s’ouvrent avec la Chine pour régler le problème frontalier. Le 13° Dalaï Lama accepte de reconnaître la suzeraineté de la Chine. Il décède en 1933, laissant ces mots sur son testament :
« Il se peut qu’un jour, ici, au cœur du Tibet, la religion et l’administration soient attaquées simultanément, du dehors et du dedans. À moins de sauvegarder nous-mêmes notre royaume, il arrivera que les dalaï-lamas et les panchen-lamas, le père et le fils, les dépositaires de la Foi, les glorieuses Réincarnations soient jetés à terre et leurs noms voués à l’oubli. […] Tous les êtres seront plongés dans de grandes difficultés, les jours et les nuits sombreront lentement dans les souffrances. Ne soyez pas des traîtres vis à vis de la communauté religieuse ou de l'État en travaillant pour un autre pays que le vôtre. Le Tibet est heureux, et dans le confort maintenant. La situation est entre vos mains. »
2. De 1950 à aujourd’hui
En 1949, alors que commence la guerre froide, la Chine de Mao, entend bien remettre la main sur le Tibet, peu peuplé mais riche en ressource. La République populaire de Chine souhaite donc « libérer » le Tibet, qu’elle considère comme un « pays archaïque ». L’armée populaire chinoise pénètre donc au Tibet sous couvert de « libération pacifique ». Le Tibet lancera des appels diplomatiques à l’ONU, sans succès. Il va alors payer son isolement voulu sur la scène internationale, puisque aucun pays ne va réagir à l’invasion de la Chine. Les soldats chinois viendront facilement à bout de la petite armée tibétaine. L’invasion est si rapide que la communauté internationale ne peut réagir. Le gouvernement prie alors la réincarnation du Dalaï Lama, Tenzin Gyatso, pas encore intronisé, d’assumer le pouvoir, il n’a alors que 16 ans.
Le 23 mai 1951, une délégation de 5 membres tibétains doit signer à Pékin, sous la pression et sans l’accord du Dalaï Lama, l’Accord en 17 points pour la libération pacifique du Tibet. Le Tibet devient, dès lors, une province officielle de la Chine gouvernée par le Dalaï Lama. Prenant connaissance de cet accord, les autorités tibétaines le rejettent immédiatement, déclarant que les membres de la délégation l’ont signé sous pression et que le sceau du gouvernement tibétain a été falsifié. Mais, dès lors, pour la Chine, ce document représente officiellement l’accord signé de plein gré entre la Chine et le Tibet.
La collectivisation des terres imposée par la Chine va marquer le début des révoltes locales.
En mars 1959, de violentes émeutes du peuple tibétain ont lieu. Sentant sa vie menacée sous la
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